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Au Liban, les femmes s’organisent pour surmonter la crise économique

Samira Zoughaib Akiki, présidente de la coopérative Al Atayeb, tenant un panier rempli de marmelade.
PNUD Liban
Samira Zoughaib Akiki, présidente de la coopérative Al Atayeb, tenant un panier rempli de marmelade.

Au Liban, les femmes s’organisent pour surmonter la crise économique

Développement économique

Des coopératives libanaises dirigées par des femmes viennent en aide aux communautés pour faire face à la vague de crises ayant frappé le Liban : la pandémie de COVID-19, la crise financière, et la terrible explosion ayant ravagé le port de Beyrouth voici un an.

Elle se nomme Al Atayeb, ou « Les délices ». Cette coopérative libanaise dirigée par des femmes, basée dans la ville de Kfardebian au nord de Beyrouth, est spécialisée dans la production d'aliments locaux et traditionnels libanais, tels que la marmelade d'agrumes, la confiture de fruits, la pâte de fruits, sans oublier le célèbre « Makdous » libanais - de jeunes aubergines farcies par un mélange de noix, d'ail, et de piment d'Alep, salées puis marinées dans de l'huile d'olive.

Les 13 femmes formant la coopérative reçoivent chacune une part des bénéfices ainsi qu'un salaire, provenant de leur travail de préparation et de transformation des aliments. Les agriculteurs locaux qui leur vendent leurs récoltes en bénéficient également. 

Samira Zoughaib Akiki, présidente de la coopérative Al Atayeb, sélectionne des pommes fraîches.
PNUD Liban
Samira Zoughaib Akiki, présidente de la coopérative Al Atayeb, sélectionne des pommes fraîches.

« Ma façon d'autonomiser les femmes »

« Enseigner les techniques de transformation des aliments était ma façon d'autonomiser les femmes », explique Samira Zoughaib Akiki, présidente d'Al Atayeb. Cela m'a également permis de m'émanciper, en étant entourée de femmes généreuses et visionnaires ». 

Mme Akiki a débuté dans l'industrie alimentaire il y a une vingtaine d'années, en dirigeant des ateliers de transformation alimentaire et des sessions de formation pour les femmes. Cette expérience l'a amenée, avec ses collègues, à créer Al Atayeb en tant que coopérative, à créer des emplois et à faire en sorte que tous les membres participent à la réussite de l'entreprise.

Lorsque la crise économique du Liban a été aggravée par la pandémie de COVID-19, Mme Akiki a appris qu'ONU Liban soutenait les coopératives telles qu’Al Atayeb.

Un panier de douceurs signé Al Atayeb.
Coopérative Al Atayeb
Un panier de douceurs signé Al Atayeb.

94 coopératives participent au programme

« L'ONU a payé un salaire aux femmes pour maintenir leurs revenus, l'huile et le sucre que nous utilisons pour produire notre nourriture, et les bocaux nécessaires à la conservation des produits », explique Mme Akiki. « Cela a permis de répondre à nos besoins financiers, de reconstituer notre capital et de compenser nos pertes : nous avons pu reprendre nos activités au moment où de nombreuses entreprises fermaient leurs portes. »

Au total, ONU Liban a soutenu 94 coopératives de différents villages du Liban, tels que Deir Al Ahmar, Fneidek, Qana, Harissa et Lehfed, en mettant l'accent sur les femmes. Ce soutien a pris la forme d'une rémunération en espèces et d'une aide en nature (matières premières, équipements, outils). 

Au moins 6 000 personnes ont bénéficié de ce projet de 4,4 millions de dollars, financé par la banque de développement allemande KfW, par l'intermédiaire du Programme de développement des Nations Unies (PNUD).

La coopérative Al Atayeb pour aidé de façon cruciale de nombreuses familles de Kfardebian à survivre aux crises, rendant les femmes fières d'elles-mêmes et de leur communauté. 

« Notre coopérative représente nos valeurs », poursuit fièrement Mme Akiki. « Nous travaillons avec passion, aidons notre communauté et servons le bien public. »