L'actualité mondiale Un regard humain

Ebola : nouvelles recommandations pour 2 médicaments incluant des traitements à usage pédiatrique (OMS)

Un agent de santé vaccine un homme contre le virus Ebola à Beni, en République démocratique du Congo (photo d'archives).
Banque mondiale/Vincent Tremeau
Un agent de santé vaccine un homme contre le virus Ebola à Beni, en République démocratique du Congo (photo d'archives).

Ebola : nouvelles recommandations pour 2 médicaments incluant des traitements à usage pédiatrique (OMS)

Santé

Alors que deux traitements ont réduit significativement le taux de mortalité de patients atteints de la maladie à virus Ebola (MVE), l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a publié, vendredi, de nouvelles recommandations pour l’utilisation de deux anticorps monoclonaux neutralisant contre le virus.

À la suite d’essais cliniques randomisés des traitements de la maladie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a formulé des recommandations importantes pour le mAb114 (Ansuvimab ; Ebanga) et REGN-EB3 (Inmazeb). Ces deux traitements sont préconisés pour les patients atteints d’Ebola et confirmée par des tests PCR.

Les deux thérapeutiques sont également recommandées chez les nouveau-nés dont l’atteinte par la maladie à virus Ebola n’est pas confirmée, âgés de 7 jours ou moins, nés de mères atteintes de MVE confirmée (recommandation forte en faveur de l’administration).

« Ce guide thérapeutique est un outil essentiel pour lutter contre Ebola », a déclaré dans un communiqué, le Dr Richard Kojan, coprésident du Groupe d’élaboration des directives composé d’experts sélectionnés par l’OMS et Président de l’Alliance pour l’action médicale internationale (ALIMA).

Des médicaments recommandés dès que possible après une confirmation par un test PCR

Ce nouveau guide vient ainsi compléter le guide des soins cliniques qui décrit les soins de soutien optimisés que les patients atteints d’Ebola devraient recevoir, depuis les tests pertinents à administrer jusqu’à la prise en charge de la douleur, de la nutrition et des co-infections, en passant par d’autres approches qui mettent le patient sur la meilleure voie de guérison.

Pour l’OMS, ce nouveau dispositif permettra de « rassurer les communautés, les agents de santé et les patients, sur le fait que cette maladie mortelle peut être traitée grâce à des médicaments efficaces ».

Comme pour d’autres maladies infectieuses, la rapidité d’action est essentielle, et les gens ne doivent pas hésiter à consulter des agents de santé le plus rapidement possible pour s’assurer de recevoir les meilleurs soins possibles. « Désormais, les personnes infectées par le virus Ebola auront plus de chances de guérir si elles se font soigner le plus tôt possible », a d’ailleurs admis lors d’un point de presse à Genève, la Dre Janet Diaz, chef de l’unité des soins cliniques à l’OMS.

Selon l’Agence sanitaire mondiale, les deux traitements recommandés ont démontré des avantages évidents et peuvent donc être utilisés pour tous les patients confirmés positifs d’Ebola, y compris les personnes âgées, les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les nouveau-nés nés de mères dont le virus Ebola a été confirmé dans les sept premiers jours après la naissance. Les patients doivent recevoir les anticorps monoclonaux neutralisants recommandés dès que possible après la confirmation du diagnostic par le laboratoire.

Un agent de santé de la zone de Motema Pembe se prépare à une décontamination des ménages à Mbandaka, en République démocratique du Congo.
OMS
Un agent de santé de la zone de Motema Pembe se prépare à une décontamination des ménages à Mbandaka, en République démocratique du Congo.

L’OMS appelle la communauté internationale à améliorer l’accès à ces médicaments

Ces deux traitements sont des anticorps monoclonaux qui agissent en neutralisant la capacité du virus à affecter d’autres cellules. Il existe également une recommandation sur les produits thérapeutiques qui ne doivent pas être utilisés pour traiter les patients : il s’agit du ZMapp et du remdesivir. « Toutes ces recommandations ne s’appliquent qu’à la maladie à virus Ebola causée par le virus Ebola (EBOV ; Zaïre ebolavirus) », a précisé la Dre Diaz.

Par ailleurs, l’OMS appelle la communauté internationale à améliorer l’accès à ces médicaments qui sauvent des vies. « L’accès à ces traitements est difficile, et les prix et l’approvisionnement futur demeurent inconnus, en particulier dans les régions à ressources limitées », a ajouté la Dre Diaz.

L’OMS s’est dite prête à aider les pays, les fabricants et les partenaires à améliorer l’accès à ces traitements, et à soutenir les efforts nationaux et mondiaux visant à rendre plus abordables les produits biothérapeutiques et les produits similaires correspondants. A ce sujet, elle a publié la première invitation aux fabricants de produits thérapeutiques contre Ebola à partager leurs médicaments en vue de leur évaluation par l’unité de préqualification de l’OMS, une étape cruciale pour améliorer l’accès aux médicaments pour les communautés et les pays touchés par le virus.