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Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres (à droite) avec les Présidents ukrainien Volodymyr Zelinskyy et turc Recep Tayyip Erdoğan lors d'une conférence de presse à Lviv, en Ukraine.

Guterres en Ukraine pour évaluer les progrès de l'Initiative céréalière de la mer Noire

Photo ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres (à droite) avec les Présidents ukrainien Volodymyr Zelinskyy et turc Recep Tayyip Erdoğan lors d'une conférence de presse à Lviv, en Ukraine.

Guterres en Ukraine pour évaluer les progrès de l'Initiative céréalière de la mer Noire

Aide humanitaire

Près d’un mois après la signature de l’Initiative céréalière de la mer Noire, le Secrétaire général se trouvait ce jeudi à Lviv, en Ukraine, pour y rencontrer le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan.

Le 22 juillet, lors d’une cérémonie à Istanbul, en Türkiye, l’Ukraine et la Russie avaient signé un accord permettant notamment la reprise des exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire, en présence du Secrétaire général de l’ONU et du Président turc.

La rencontre de ce jeudi à Lviv a été l'occasion de célébrer cette victoire diplomatique sur le front de la crise alimentaire mondiale, mais aussi pour le chef de l'ONU d'exprimer de nouveau son inquiétude concernant la situation à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia. 

Le Secrétaire général a réaffirmé à la presse que les Nations Unies continueraient à travailler en pleine solidarité avec le peuple ukrainien pour continuer à fournir un soutien humanitaire aux personnes dans le besoin, partout où cela était nécessaire. 

Il a également souligné que l'élan positif sur le front alimentaire reflétait une victoire de la diplomatie et du multilatéralisme, près d’un mois après la signature de l’Initiative céréalière de la mer Noire, un projet conjoint destiné à relancer les exportations de céréales et d'engrais depuis les principaux ports ukrainiens, alors que la guerre en cours a fait exploser le prix des denrées et entraîné une crise alimentaire sérieuse dans de nombreux pays du monde.

Il est essentiel de faire sortir les denrées alimentaires et les engrais d'Ukraine et de Russie en plus grandes quantités pour calmer davantage les marchés des matières premières et faire baisser les prix, a déclaré M. Guterres ; tout comme « il est essentiel de fournir une aide aux personnes et aux pays les plus vulnérables ».

Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) rencontre Volodymyr Zelenskyy, Président de l'Ukraine, à Lviv, en Ukraine.
UN Photo/Mark Garten
Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) rencontre Volodymyr Zelenskyy, Président de l'Ukraine, à Lviv, en Ukraine.

L'ONU attend le feu vert de Kyïv et Moscou pour se rendre à la centrale de Zaporijjia

Par ailleurs, le Secrétaire général a de nouveau partagé ses graves préoccupations concernant la situation dans et autour de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, à Zaporijjia.

« Le bon sens doit prévaloir pour éviter toute action qui pourrait mettre en danger l'intégrité physique, la sûreté ou la sécurité de la centrale nucléaire », a-t-il prévenu, insistant que l’installation ne pouvait en aucun cas être utilisée dans le cadre d'une opération militaire. « Au contraire, il est urgent de trouver un accord pour que Zaporijjia redevienne une infrastructure purement civile et pour assurer la sécurité de la zone ».

L’ONU estime disposer à Kyïv des capacités logistiques et de sécurité nécessaires pour soutenir toute mission de l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à la centrale nucléaire de Zaporijjia, « à condition que la Russie et l'Ukraine soient d'accord », a précisé le chef de l’ONU. 

Enquête onusienne à venir sur la tragédie survenue dans une prison d’Olenivka

Le Secrétaire général a aussi indiqué qu'il avait discuté de l'enquête sur l'incident tragique survenu dans un centre de détention proche de la ligne de front à Olenivka, dans la région de Donetsk, actuellement sous contrôle russe, le 29 juillet. Plusieurs dizaines de détenus ukrainiens ont perdu la vie ce jour-là dans des circonstances encore mal établies.

M. Guterres a annoncé son intention de nommer le général brésilien Carlos dos Santos Cruz pour diriger une mission d'enquête. Mais pour que la mission puisse fonctionner correctement, elle doit disposer des assurances nécessaires pour garantir un accès sécurisé au site et à tout autre endroit pertinent, a déclaré M. Guterres à la presse. « Pour faire simple, a dit le Secrétaire général, une mission d'enquête doit être libre de trouver les faits ».

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général avait brièvement visité l'Université nationale Ivan Franko de Lviv. S'adressant ensuite aux journalistes, le Secrétaire général avait célébré les liens entre les Nations Unies et l'université, et ajouté que les contributions de la société civile et du monde universitaire étaient de plus en plus essentielles au développement des démocraties modernes.

Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) visite l'Université nationale Ivan Franko de Lviv, lors de sa visite en Ukraine.
Nations Unies
Le Secrétaire général António Guterres (à gauche) visite l'Université nationale Ivan Franko de Lviv, lors de sa visite en Ukraine.

60 tonnes de biens essentiels livrées dans la région de Zaporijjia

L’ONU a aussi annoncé avoir livré mercredi avec ses partenaires humanitaires 60 tonnes de fournitures essentielles dans l'oblast de Zaporijjia pour aider à répondre aux besoins les plus immédiats de près de 6.000 personnes vivant dans la localité d’Orikhiv, à seulement 6 kilomètres de la ligne de front.

Un convoi humanitaire de neuf camions a apporté de la nourriture, de l'eau, des kits d'hygiène, des fournitures de santé, des kits d'abri et des articles de secours pour aider les gens à rester au chaud pendant l’hiver qui vient.

Il s’agit du premier convoi à atteindre cette zone gravement touchée depuis le début de la guerre. 

Dans toute l'Ukraine, les travailleurs humanitaires ont apporté une aide vitale à près de 12 millions de personnes touchées par la guerre depuis février. Toutefois, l'aide reste limitée dans les zones échappant au contrôle du gouvernement ukrainien.