L'actualité mondiale Un regard humain
Un homme se remet de la variole du singe dans un hôpital de Londres, au Royaume-Uni.

Variole du singe : plus de 19.600 cas dans le monde dont près de 70% en Europe

© Harun Tulunay
Un homme se remet de la variole du singe dans un hôpital de Londres, au Royaume-Uni.

Variole du singe : plus de 19.600 cas dans le monde dont près de 70% en Europe

Santé

Plus de 19.600 cas de variole du singe ont été détectés dans le monde depuis le début du mois de mai en-dehors des zones endémiques en Afrique, a indiqué vendredi l’agence sanitaire mondiale de l’ONU.

« Depuis le 1er janvier 2022, des cas de variole du singe ont été signalés dans les six régions de l’OMS. Au 29 juillet, un total de 19.691 cas confirmés en laboratoire dont 5 décès, ont été signalés à l’OMS », a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier rapport de situation.

La maladie a été signalée dans 78 pays jusque-là et 70 % des cas sont concentrés en Europe (13.800 cas) et 30 % dans les Amériques (5.400 cas). Cinq personnes sont mortes de la maladie - toutes en Afrique - et environ 10 % des cas nécessitent une admission à l’hôpital pour tenter d’atténuer la douleur que connaissent les patients.

D’une manière générale, le nombre de nouveaux cas signalés chaque semaine dans le monde a augmenté de 60 % au cours de la semaine 29 (18 juillet - 24 juillet ; 4 407 cas) par rapport à la semaine 28 (11 juillet - 17 juillet ; 2 744 cas).  L’agence sanitaire mondiale estime que le risque global est modéré.

Le risque est élevé dans la Région européenne

Sur le plan régional, l’OMS estime que le risque est élevé dans la Région européenne. Celui-ci semble modéré dans la Région africaine, dans les Amériques, en Méditerranée orientale et en Asie du Sud-Est.

Le risque dans la Région du Pacifique occidental est évalué comme faible-modéré.

Plus largement, une forte proportion de ces cas a été signalée depuis le 13 mai 2022 dans des pays où la transmission de la variole du singe n’avait pas été documentée auparavant.

C’est la première fois que des cas et des chaînes de transmission durables sont signalés dans des pays sans lien épidémiologique direct ou immédiat avec des zones endémiques d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique centrale.

Au cours des 7 derniers jours, 35 pays ont signalé une augmentation du nombre hebdomadaire de cas. Avec plus de 380 cas en une semaine, la plus forte hausse été signalée en France. Une dizaine de pays n’ont recensé aucun nouveau cas au cours des 21 derniers jours.

Dans le même temps, sept pays ont répertorié la semaine dernière leur premier cas. Il s’agit de l’île française de Martinique (20 juillet), Costa Rica (21 juillet), Qatar (21 juillet), Thaïlande (21 juillet), Bermudes (23 juillet), Andorre (25 juillet), Japon (25 juillet).

Les Etats-Unis et 9 pays européens représentent près de 90 % des cas dans le monde

Avec 3.738 cas, l’Espagne est en tête des dix pays les plus touchés dans le monde. Suivent les États-Unis d’Amérique (3.581), l’Allemagne (2.540), le Royaume-Uni (2.432), la France (1.837), les Pays-Bas (818), le Canada (744), le Brésil (696), le Portugal (588) et l’Italie (426). Ensemble, ces dix pays représentent près de 90 % des cas signalés dans le monde.

Depuis 1970, des cas humains de variole du singe ont été signalés dans 9 pays d’Afrique subsaharienne : Cameroun, République centrafricaine, Congo, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Gabon, Liberia, Nigeria et Sierra Leone. En 2022, au 27 juillet 2022, 328 cas confirmés ont été comptabilisés dans ces pays et 5 décès. Ces chiffres représentent respectivement 2% et 100% des cas et des décès dans le monde.

À noter qu’à l’exception de certains pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, l’épidémie actuelle de variole du singe continue de toucher principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, notamment « des rapports sexuels récents avec un ou plusieurs partenaires ».

« À l’heure actuelle, cette tendance ne suggère pas une transmission soutenue au-delà de ces réseaux », a précisé l’OMS.

Réduire le nombre de partenaires sexuels

Parmi les cas dont l’orientation sexuelle était connue, 98 % (5996/6099) se sont identifiés comme des gays.

« Parmi tous les contextes dans lesquels les cas ont été probablement exposés, le plus fréquent était celui des fêtes avec des contacts sexuels, avec 569 sur 1.380 (41 %) de toutes les catégories d’exposition probable », a détaillé l’OMS.

Afin d’enrayer la propagation de la variole du singe, l’OMS avait d’ailleurs conseillé mercredi aux hommes qui ont des relations avec d’autres hommes de limiter leur nombre de partenaires.

« Pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, cela veut aussi dire, pour le moment réduire le nombre de vos partenaires sexuels et échanger des informations avec tout nouveau partenaire pour être en mesure de les contacter » en cas d’apparition de symptômes, pour qu’ils puissent s’isoler, a expliqué le chef de l’OMS, le Dr. Tedros, qui a déclenché samedi dernier le plus haut niveau d’alerte de son organisation pour tenter de juguler la maladie.

La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 2 à 4 semaines. Selon l’OMS, certains cas peuvent être graves. Ces derniers temps, le taux de létalité était d’environ 3 à 6 %.

La maladie se manifeste généralement par de la fièvre, des éruptions cutanées et un gonflement des ganglions lymphatiques et peut entraîner toute une série de complications médicales.

Le virus de la variole du singe se transmet à l’être humain par un contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou avec des matériaux contaminés par le virus.