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RDC : un Casque bleu et deux policiers de l'ONU tués lors d’une attaque dans le Nord-Kivu

Des Casques bleus uruguayens sécurisent l’aéroport de Butembo dans l’est de la République démocratique du Congo (Août 2019)
Photo ONU/Martine Perret
Des Casques bleus uruguayens sécurisent l’aéroport de Butembo dans l’est de la République démocratique du Congo (Août 2019)

RDC : un Casque bleu et deux policiers de l'ONU tués lors d’une attaque dans le Nord-Kivu

Paix et sécurité

Un Casque bleu et deux membres de la Police des Nations Unies ont été tués ce mardi à Butembo, dans le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, au cours d’une attaque de la base de la MONUSCO dans cette ville.

« Un autre a été grièvement blessé », a indiqué la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) dans un communiqué de presse.

« Des assaillants ont violemment arraché des armes à des éléments de la Police nationale congolaise et tiré à bout portant sur nos forces de maintien de la paix », a expliqué la mission onusienne.

Condamnation de l'attaque

La MONUSCO s’incline devant la mémoire « de ces vaillants soldats tombés sur le champ d’honneur et souhaite un bon et prompt rétablissement au Casque bleu blessé ». Elle « condamne fermement cette attaque que rien ne justifie ».

Elle rappelle que ses bases et installations sont inviolables en vertu de l'Accord sur le statut des Forces entre les Nations Unies et le gouvernement de la République démocratique du Congo (SOFA), ainsi que la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies.

La Mission rappelle à cet égard que les attaques contre son personnel, ses installations et opérations « constituent des crimes de guerres susceptibles de procédures devant les juridictions internationales ».

La MONUSCO a observé que plusieurs informations faisant état de victimes parmi les assaillants circulent. « Tout en rappelant que la Mission a fait l'objet de retenue dans la gestion des assaillants et des assauts violents dont ses bases et personnel faisaient l'objet, la MONUSCO s'engage à coopérer avec les autorités compétentes dans toute enquête que celles-ci voudront bien diligenter pour établir les faits », souligne le communiqué qui salue « le professionnalisme et la maîtrise des soldats de la paix qui ont, à chacune de leurs interventions, évité des bains de sang ».

La MONUSCO a remercié les autorités, acteurs politiques et de la société civile « pour leur soutien aux côtés de la MONUSCO en ces moments difficiles et réitère son message de calme et de paix aux manifestants ».

Dans un message sur son compte Twitter, le Représentant spécial adjoint en charge des opérations et chef de mission par intérim, Khassim Diagne, a déclaré que la MONUSCO avait « le coeur brisé par la mort de trois Casques bleus ». « Nous saluons leur courage et sacrifice. Nous sommes aussi attristés par la mort de manifestants. Je réitère que la Mission est en RDC à l'invitation du gouvernement pour aider à protéger les civils et promouvoir la stabilité », a-t-il ajouté. 

Attaque lundi à Goma

Lundi, la MONUSCO a dénoncé vigoureusement une attaque de ses locaux à Goma, dans le Nord-Kivu, perpétrée par un groupe de pilleurs en marge d’une manifestation qui avait été interdite par le maire de la ville.

« La Mission est très préoccupée par ce très grave incident qui intervient au lendemain de propos hostiles et de menaces non voilées émis de la part d’individus et groupes à l’encontre des Nations Unies », a déclaré lundi la MONUSCO.

Khassim Diagne, a appelé à l’apaisement et à la retenue.

« Les incidents de Goma sont non seulement inacceptables mais totalement contreproductifs. La MONUSCO est mandatée par le Conseil de sécurité pour accompagner les autorités à protéger les civils. Elle se tient aux côtés des populations et appuie les forces de défense et de sécurité nationales dans leur lutte contre les groupes armés. La Mission appuie aussi les autorités congolaises dans leurs efforts qui visent à restaurer l’autorité de l’Etat », a déclaré M. Diagne.

« Ce n’est pas dans le chaos et la confusion ou la division que nous ferons des avancées vers la stabilisation et la paix », a ajouté M. Diagne.

La MONUSCO a invité les autorités congolaises, les acteurs politiques, la société civile et toutes les forces vives de la RDC à dénoncer ces actes de pillage. La Mission se tient à leur disposition pour continuer de travailler ensemble à restaurer la paix et la sécurité avec les institutions nationales et provinciales.