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Cancer de la peau : une étude met en évidence les origines uniques des types de mélanome (OMS)

La plupart des cancers de la peau sont causés par une trop forte exposition aux rayons ultraviolets (UV).
© Unsplash/Ferran Feixas
La plupart des cancers de la peau sont causés par une trop forte exposition aux rayons ultraviolets (UV).

Cancer de la peau : une étude met en évidence les origines uniques des types de mélanome (OMS)

Santé

Des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon, en France, et de l'hôpital de cancérologie de Barretos, au Brésil, ont identifié des marqueurs de l’exposition aux rayons ultraviolets (UV) qui jouent un rôle critique dans la fonction immunitaire.

Ces marqueurs ont le potentiel de stimuler le développement du cancer et pourraient être utilisés pour prédire la survie des patients atteints de mélanome cutané, qui survient principalement chez les personnes à la peau claire. 

L’étude, publiée dans Nature Communications, révèle également des caractéristiques importantes des mélanomes qui ne sont pas associées à l’exposition aux rayons ultraviolets (UV).

Selon le CIRC, un institut de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cela ouvre une fenêtre d’opportunité pour de nouvelles cibles thérapeutiques, notamment pour les patients atteints de mélanome acral, le type de mélanome le plus courant chez les personnes à la peau foncée.

« En incluant des patients de différentes couleurs de peau, nous élargissons le spectre de résolution à diverses formes de mélanome et nous comprenons mieux ces origines, qui ne sont pas nécessairement déclenchées par l’exposition aux UV », a indiqué le Dr Akram Ghantous, scientifique du CIRC et co-auteur de l’étude. Il espère que ces résultats fourniront aux cliniciens une lentille moléculaire qui les aidera à mieux voir « à travers la peau des patients de teints différents ».

Plus de 1,5 million de cas de cancers de la peau en 2020 dont plus de 120.000 décès associés

Les cancers de la peau sont principalement dus à l’exposition aux UV, qui proviennent soit du soleil, soit de sources artificielles telles que les cabines de bronzage. En 2020, plus de 1,5 million de cas de cancers de la peau ont été diagnostiqués et plus de 120.000 décès associés ont été signalés dans le monde. 

L’OMS estime que 18 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cécité à cause d’une cataracte. Environ 10 % de ces cas sont peut-être dus à l’exposition aux UV.

Une exposition aux UV causalement liée au mélanome cutané

Pour les mélanomes cutanés qui ne sont pas apparus à la suite d’une exposition aux UV, le paysage moléculaire et le pronostic clinique étaient non seulement différents de ceux des mélanomes exposés aux UV, mais ressemblaient également à ceux du mélanome acral.

Le mélanome acral, pathologiquement distinct, se développe dans les zones de la peau qui ne sont pas souvent exposées au soleil, comme la paume des mains et la plante des pieds.

« Les résultats interdisciplinaires de ce travail peuvent sans aucun doute nous aider, nous cliniciens, à voir et à analyser les tumeurs du mélanome sous différents angles », a affirmé le Dr Vinicius Vazquez, médecin au Barretos Cancer Hospital et coauteur de l’étude.

Les carcinomes cutanés et les mélanomes sont les deux types de cancers de la peau

Selon l’OMS, il existe deux types de cancers de la peau : les carcinomes cutanés et les mélanomes. Les carcinomes représentent 90% des cancers de la peau et ne se propagent que rarement. Le second type, les mélanomes, sont des tumeurs malignes du système pigmentaire qui se développent à partir des mélanocytes (les cellules qui fabriquent la mélanine responsable de la pigmentation de la peau humaine).

Dans plus de 90 % des cas, un mélanome se situe au niveau de la peau. Dans de rares cas, il peut se développer dans d’autres parties du corps où se trouvent aussi des mélanocytes (yeux, bouche, vagin, anus et dessous des ongles).

La survenue de ce cancer est tardive : près de trois quarts des nouveaux cas estimés sont diagnostiqués au-delà de 49 ans.

Le mélanome est un cancer exceptionnel chez l’enfant et rare avant 20 ans, sauf pour sa forme ophtalmologique.