L'actualité mondiale Un regard humain

Nelson Mandela reste un « repère moral » pour nous tous, selon le chef de l’ONU

Nelson Mandela s'adresse à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2004.
Nations Unies
Nelson Mandela s'adresse à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2004.

Nelson Mandela reste un « repère moral » pour nous tous, selon le chef de l’ONU

Paix et sécurité

Le chef de l'ONU, dans son message à l'occasion de la Journée internationale en l'honneur de Nelson Mandela, a salué le premier Président noir de l'Afrique du Sud post-apartheid et icône de la justice raciale, le qualifiant de « géant de notre époque », qui reste un « repère moral » pour nous tous.

Le Secrétaire général António Guterres a décrit le champion d'une Afrique du Sud libre et démocratique qui a passé près de trois décennies en prison à résister au régime raciste de l'apartheid, comme « un homme au courage inégalé, un leader ayant accompli une oeuvre prodigieuse ; un homme d'une dignité sereine et d'une profonde humanité ».

Nelson Mandela – ou Madiba, le nom du clan sous lequel il est affectueusement connu chez lui – « a refermé les plaies de communautés entières et guidé des générations entières », a déclaré M. Guterres. « Madiba a parcouru le chemin vers la liberté et la dignité avec une détermination sans faille, mais aussi avec compassion et amour ».

Nelson Mandela, un repère moral, une référence

 

Trouver de l'espoir dans l'exemple de Nelson Mandela

L’ancien Président sud-africain a démontré tout au long de sa vie que chacun a la capacité - et la responsabilité - de construire un avenir meilleur, a ajouté le chef de l'ONU.

« L'ombre de la guerre assombrit notre présent, le monde est accablé par les urgences, souillé par le racisme, la discrimination, la pauvreté et les inégalités, et menacé par les catastrophes climatiques. Puisse Nelson Mandela nous donner espoir et sa vision nous inspirer ! ».

La meilleure façon d'honorer son héritage est d'agir, a déclaré M. Guterres. Au milieu d'une montée des discours de haine dans le monde, chacun a le devoir de s'exprimer et de défendre les droits de l'homme, « en croyant profondément en l'humanité - riche de sa diversité, égale en dignité, unie et solidaire ».

Ensemble et en suivant l'exemple de Madiba, nous pouvons rendre notre monde « plus juste, plus bienveillant, plus prospère et plus durable pour tous les êtres humains », a conclu le Secrétaire général.

Nelson Mandela, ancien Président de l'Afrique du Sud, lors d'une conférence de presse à l'ONU en 1991.
Photo ONU/John Isaac
Nelson Mandela, ancien Président de l'Afrique du Sud, lors d'une conférence de presse à l'ONU en 1991.

Un combat pour un monde meilleur

Tweet URL

Sous le thème d'agir et d'inspirer le changement, la Journée internationale a été célébrée lundi lors d'un événement spécial au siège des Nations Unies à New York, au cours duquel le prince Harry, duc de Sussex, a prononcé le discours d'ouverture.

Abdulla Shahid, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé que Nelson Mandela s'est non seulement battu contre l’apartheid mais a milité également pour la démocratie, l'égalité des sexes, les droits des enfants et des jeunes et la protection de l'environnement.

« Le combat de Madiba contre l'apartheid était en fait un combat pour un monde meilleur, dans lequel la liberté, la justice et la dignité de tous étaient respectées. Il a appelé à la paix, à la justice sociale, à l'égalité et à la compréhension humaine tout au long de sa vie », a-t-il déclaré.

Discours du prince Harry, duc de Sussex

Dans son discours, le prince Harry a estimé que la vie et l'héritage de Nelson Mandela doivent être célébrés chaque jour, d'autant plus que les jeunes générations ne connaissent peut-être pas son leadership.

« Parlons avec nos enfants de ce qu'il représentait. Cherchons ce que nous avons en commun, donnons à tous les moyens de revendiquer nos démocraties et exploitons la lumière de la mémoire de Mandela pour éclairer la voie à suivre », a-t-il déclaré.

Le prince Harry a assisté à la cérémonie aux côtés de son épouse, Meghan, la duchesse de Sussex.

Il a raconté qu'il chérissait une photo de sa défunte mère, Diana, princesse de Galles, et de M. Mandela, qui lui avait été donnée par l'archevêque Desmond Tutu, décédé en décembre.

Sur cette photo, M. Mandela est rayonnant, bien qu'il ait enduré « le pire de l'humanité, le racisme vicieux et la brutalité parrainée par l'État », et qu'il ait passé 27 ans en prison.

Le prince Harry a déclaré que M. Mandela était toujours capable de voir la bonté de l'humanité, non pas parce qu'il était aveugle face à la laideur et aux injustices du monde, mais parce qu'il savait que nous pouvions les surmonter.

L'Assemblée générale des Nations Unies a célébré la Journée Nelson Mandela avec la participation de prince Harry, duc de Sussex, et son épouse Meghan (à gauche sur la photo).
Photo ONU/Mark Garten
L'Assemblée générale des Nations Unies a célébré la Journée Nelson Mandela avec la participation de prince Harry, duc de Sussex, et son épouse Meghan (à gauche sur la photo).

Il a énuméré certains des défis mondiaux actuels, notamment la pandémie de COVID-19, le changement climatique, l’utilisation des mensonges et de la désinformation comme armes et la guerre « horrible » en Ukraine. « Nous assistons à une attaque mondiale contre la démocratie et la liberté – la cause de la vie de Mandela », a-t-il dit.

Face à ces défis, il a estimé que les gens partout dans le monde ont un choix à faire.

« Nous pouvons devenir pathétiques, succomber à la colère ou céder au désespoir, en nous abandonnant à la gravité de ce à quoi nous sommes confrontés. Ou nous pouvons faire ce que Mandela a fait, chaque jour à l'intérieur de cette cellule de prison de 7 pieds sur 9 pieds à Robben Island - et chaque jour à l'extérieur aussi », a déclaré le prince Harry. « Nous pouvons trouver un sens et un but dans la lutte. Nous pouvons porter nos principes comme une armure. Tenir compte du conseil que Mandela a un jour donné à son fils : Ne jamais abandonner la bataille, même aux heures les plus sombres. Et trouver l'espoir là où nous aurons le courage de le chercher ».

Une philanthrope grecque et un haut fonctionnaire guinéen récompensés

Lors de la cérémonie, une philanthrope grecque qui lutte pour mettre fin au cancer infantile et un haut fonctionnaire guinéen travaillant à éradiquer la violence contre les femmes et les filles en Afrique ont été honorés pour leur service envers l'humanité.

Marianna Vardinoyannis et le Dr Morissanda Kouyaté sont les lauréats du Prix Nelson Mandela des Nations Unies 2020.

Le prix est décerné tous les cinq ans à un homme et une femme, mais la remise a été retardée en raison de la pandémie de COVID-19.

Mme Vardinoyannis est fondatrice et présidente d'une fondation éponyme dédiée aux enfants et de l'Association des amis des enfants atteints de cancer ELPIDA. Elle est ambassadrice de bonne volonté de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation et la culture, l'UNESCO, depuis 1999.

Le Dr Kouyaté, ministre des Affaires étrangères de la Guinée, est Directeur exécutif du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles néfastes. Il est une figure de proue des efforts visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes, y compris les mutilations génitales féminines.

Nous sommes dans le même bateau

La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a remis le Prix aux lauréats. Mme Vardinoyannis a participé virtuellement à la cérémonie et l'ambassadrice de Grèce auprès de l'ONU, Maria Theofili, a accepté le prix en son nom.

Mme Mohammed a également prononcé une allocution au nom du Secrétaire général des Nations Unies.

S'exprimant en sa propre qualité, Mme Mohammed a déclaré que M. Mandela était une source d'inspiration depuis qu'elle était jeune et qu'elle cherchait sa voie.

« J'ai pris à cœur sa profonde leçon selon laquelle nous avons tous la capacité - et la responsabilité - d'agir. Qu'il n'y a pas de "nous" et "eux". Nous sommes dans le même bateau, portant la responsabilité partagée de préserver notre maison commune et d'être solidaires les uns avec les autres », a-t-elle déclaré.