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Ghana : deux premiers cas du virus de Marburg détectés et plus de 90 cas contacts suivis (OMS)

Le virus de Marburg a été détecté en Guinée en 2021 (photo d'archives).
Photo OMS/Junior D. Kannah
Le virus de Marburg a été détecté en Guinée en 2021 (photo d'archives).

Ghana : deux premiers cas du virus de Marburg détectés et plus de 90 cas contacts suivis (OMS)

Santé

Le Ghana a annoncé sa première épidémie de la maladie à virus Marburg. Deux cas de cette fièvre hémorragique presque aussi meurtrière qu’Ebola, ont été enregistrés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Le 8 juillet, les prélèvements sanguins de deux personnes réalisés dans la région d’Ashanti (sud) suggéraient le virus de Marburg et les échantillons avaient été envoyés à l’Institut Pasteur de Dakar (IDP) pour confirmation.

Ces deux patients, tous deux décédés et sans lien de parenté, présentaient des symptômes tels que la diarrhée, la fièvre, les nausées et les vomissements, selon la branche africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Les tests supplémentaires effectués à l’IDP, au Sénégal, ont corroboré les résultats», a confirmé l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

A noter que le premier cas était un homme de 26 ans qui s’est présenté à l’hôpital le 26 juin 2022 et est décédé le 27 juin. Le second cas était un homme de 51 ans qui s’est présenté à l’hôpital le 28 juin et est décédé le même jour. Les deux cas ont été traités dans le même hôpital à quelques jours d’intervalle.

« Les autorités sanitaires ont réagi rapidement, prenant une longueur d’avance pour se préparer à une éventuelle épidémie. C’est une bonne chose car sans action immédiate et décisive, le Marburg peut facilement échapper à tout contrôle », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

La Guinée avait confirmé un seul cas en septembre 2021

Les 98 personnes identifiées comme cas contact sont actuellement en quarantaine, ajoute le communiqué, précisant qu’aucun autre cas de Marburg n’a pour l’heure été détecté parmi elles. Parmi ces cas contacts, l’OMS précise que des travailleurs de la santé et des membres de la communauté ont été identifiés et sont suivis.

La maladie à virus Marburg est transmise aux humains par les chauves-souris frugivores et se propage parmi les humains par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, les surfaces et les matériaux souillés. La maladie commence brusquement, avec une forte fièvre, des maux de tête sévères et des malaises. De nombreux patients développent des signes hémorragiques graves dans les sept jours. Les taux de létalité ont varié de 24 % à 88 % lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la prise en charge des cas.

La maladie est une fièvre hémorragique virale hautement infectieuse de la même famille que la maladie à virus Ebola, plus connue. C’est seulement la deuxième fois que cette zoonose est détectée en Afrique de l’Ouest. La Guinée a confirmé un seul cas dans une épidémie qui a été déclarée terminée le 16 septembre 2021, cinq semaines après la détection du cas initial.

De précédentes flambées épidémiques et des cas sporadiques de Marburg en Afrique ont été signalés en Angola, en République démocratique du Congo, au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda. L’OMS a contacté les pays voisins à haut risque qui sont en état d’alerte.

Une équipe d’experts de l’OMS sera déployée dans les prochains jours

Bien qu’il n’existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus, les soins de soutien – réhydratation par des liquides oraux ou intraveineux – et le traitement des symptômes spécifiques, améliorent la survie. Selon l’OMS, une série de traitements potentiels, notamment des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des traitements médicamenteux, sont en cours d’évaluation.

L’OMS est sur le terrain pour soutenir les autorités sanitaires et, maintenant que l’épidémie est déclarée. L’agence onusienne a ainsi apporté son soutien à une équipe d’enquête nationale conjointe dans la région d’Ashanti ainsi qu’aux autorités sanitaires du Ghana en déployant des experts.

Il s’agit de mettre à disposition des équipements de protection individuelle, de renforcer la surveillance de la maladie et d’effectuer des tests. La mobilisation passe aussi par des recherches des contacts et un travail avec les communautés pour les alerter et les éduquer sur les risques et les dangers de la maladie afin qu’elles collaborent avec les équipes d’intervention d’urgence. En plus, une équipe d’experts de l’OMS sera déployée dans les prochains jours pour assurer la coordination et évaluer les risques et les mesures de prévention de l’infection.