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Ukraine : échapper à Boutcha

Une mère qui a fui Boutcha avec sa famille est avec son fils dans un refuge à Zakarpattia, en Ukraine.
© IOM/Jana Wyzinska
Une mère qui a fui Boutcha avec sa famille est avec son fils dans un refuge à Zakarpattia, en Ukraine.

Ukraine : échapper à Boutcha

Aide humanitaire

Boutcha, autrefois une ville-dortoir tranquille près de Kyïv, est désormais synonyme de massacres de civils dans la guerre de plus en plus brutale en Ukraine.

Bien que Yuliia et sa famille aient échappé à l'effusion de sang et reçoivent de l'aide de l'agence des Nations Unies pour les migrations (OIM), elles ont du mal à s'adapter à leur nouvelle situation alors qu'elles rejoignent les rangs des millions de personnes déplacées.

Il y a sept semaines, la vie était facile pour Yuliia, son mari Valerii et leur petit garçon Artemko.

Ils venaient d'emménager dans un nouvel appartement dans un quartier calme et verdoyant de Boutcha. Elle travaillait comme coiffeuse et n'aimait rien de plus que lorsqu'une cliente quittait son salon belle et confiante.

Tout a basculé un horrible matin de fin février. La guerre – violente, bruyante et terrifiante – a rugi du nord. Avec son quartier en flammes, Yuliia a pris la décision de fuir.

Elle et sa famille, y compris sa mère Zinaida, ont rejoint des millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

Un charnier à Boutcha, en Ukraine.
© Marian Prysiazhniuk
Un charnier à Boutcha, en Ukraine.

Une violence « impossible à comprendre »

Après quatre semaines sur la route, ils sont arrivés dans la province occidentale de Zakarpattia, à des centaines de kilomètres de sa ville natale.

Lorsque Yuliia a vu les horribles images et vidéos du massacre et de la destruction à Boutcha, elle a immédiatement fondu en larmes et est restée sans voix pendant un moment. « Ce niveau de violence est impossible à comprendre », a-t-elle finalement déclaré. « Ce n'est pas quelque chose que vous souhaiteriez à l’ennemi, mais c'est quelque chose qui ne sera jamais pardonné ni oublié ».

De ses voisins, Yuliia a appris qu'après le départ de sa famille, leur appartement avait été saisi et leurs biens pillés. L'usine où travaillait la mère de Yuliia a été détruite par les bombes.
Même si les autorités ukrainiennes ont repris le contrôle, les gens ne sont toujours pas autorisés à rentrer chez eux en raison des risques de mines et autres restes explosifs de guerre.

« C'est notre maison maintenant »

Ici à Zakarpattia, ils peuvent enfin faire une pause. Avec une centaine d'autres personnes déplacées, ils ont trouvé un abri temporaire dans une école de la petite ville de Bushtyno. Des volontaires d'Allemagne, de Pologne et de République tchèque ont fait de leur mieux pour transformer des salles de classe impersonnelles en chambres confortables. La salle de sport est devenue un entrepôt central pour toutes les nécessités de la vie quotidienne.

« Donc nous en sommes là. C'est notre maison maintenant. Nous avons tout ce dont nous avons besoin et des gens bienveillants nous aident de toutes les manières possibles », déclare Yuliia. « Même si nous dormons maintenant sur des matelas à même le sol, les missiles ne volent pas au-dessus de nos têtes et mon enfant est en sécurité. C'est la seule chose qui compte maintenant ».

Elle espère que son fils n'aura aucun souvenir de ces terrifiantes semaines de peur et de fuite.

« Nous n'avons pas beaucoup d'effets personnels mais ce qui me brise vraiment le cœur, c'est que nous n'avons pas pu emporter de jouets pour Artemko. Il adore les voitures et, à la maison, il avait beaucoup de jouets, ce qui lui manque beaucoup, et demande tout le temps quand il pourra revenir à la maison pour jouer à nouveau avec. Je veux qu'il soit juste un enfant, joue à des jeux et passe du temps avec d'autres enfants. S'il pouvait avoir des jouets ou un vélo, il serait vraiment heureux. Et ça me rendrait heureuse aussi ».

Des employés de l'OIM dans le gymnase de l'école du village de Bushtyno où la communauté a entreposé des fournitures pour les personnes déplacées.
© IOM/Jana Wyzinska
Des employés de l'OIM dans le gymnase de l'école du village de Bushtyno où la communauté a entreposé des fournitures pour les personnes déplacées.

L'agence des Nations Unies pour les migrations en Ukraine

L'agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) est sur le terrain pour fournir une aide humanitaire essentielle aux personnes déplacées comme Yuliia et sa famille.

La réponse de l'OIM comprend des articles alimentaires, non alimentaires et d'hygiène, de l'argent, un soutien psychologique, ainsi que la prévention de la traite des êtres humains et de l'exploitation et des abus sexuels.

Plus de 50.000 personnes ont reçu une aide humanitaire concrète de l'OIM en Ukraine depuis le début de la guerre.