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Un expert de l’ONU salue le rôle vital des paysans et des travailleurs ruraux même en temps troubles

Un agricultrice dans un champ de riz au Tchad.
© PAM/Evelyn Fey
Un agricultrice dans un champ de riz au Tchad.

Un expert de l’ONU salue le rôle vital des paysans et des travailleurs ruraux même en temps troubles

Droits de l'homme

Un expert indépendant de l’ONU a attiré l’attention, jeudi, sur les difficultés des paysans qui ont été exacerbées par la pandémie de Covid-19, ainsi que par l’augmentation de la violence extrajudiciaire contre les paysans et les conflits armés dans le monde.

Pendant des décennies, les paysans du monde entier ont été affectés de manière disproportionnée par la faim et l’extrême pauvreté. Une situation qui s’est exacerbée ces derniers mois avec la pandémie du nouveau coronavirus.

« Pendant la pandémie de Covid-19, les paysans ont continué de faire face à d’énormes menaces de la part de gouvernements négligents, de sociétés transnationales, d’investisseurs étrangers et nationaux, et de règles commerciales injustes », a déploré dans un communiqué, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, à l’occasion de la Journée internationale des luttes paysannes. Au cours de cette période, les paysans ont également fait preuve d’une grande force dans leur résistance à l’exploitation et leur réponse au changement climatique.

Malgré cette période de profonde adversité, les paysans, les travailleurs ruraux et les peuples indigènes du monde entier ont renforcé les liens de solidarité entre eux afin que les communautés et leurs systèmes alimentaires restent résilients. « Des efforts mondiaux urgents sont nécessaires pour soutenir et protéger les paysans dans le contexte de la pandémie et des conflits », a plaidé M. Fakhri.

Des agriculteurs dans leur champ en République centrafricaine. Photo FAO/A. Masciarelli
Des agriculteurs dans leur champ en République centrafricaine. Photo FAO/A. Masciarelli

Pour la protection des droits des paysans même en période de conflit

Il est plus urgent que jamais que les États s’engagent et mettent en œuvre la Déclaration des Nations Unies de 2018 sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. Bien qu’adoptée par une « majorité écrasante » de pays, « la contribution vitale des paysans à la société reste insuffisamment reconnue et soutenue ». Or selon l’expert, les risques qu’ils encourent, ainsi que le manque de protection auquel ils sont souvent confrontés, mettent en péril la sécurité alimentaire de la population mondiale.

Les droits des paysans comprennent le droit à l’alimentation, à la souveraineté alimentaire, à un niveau de vie adéquat, aux semences, à la terre et aux autres ressources naturelles, ainsi qu’à un environnement sûr, propre et sain.  Pour l’expert indépendant, ces droits doivent être protégés et respectés même en période de conflit, afin de garantir le rétablissement de la vie rurale et la sauvegarde des systèmes alimentaires après la fin du conflit.

Pour l’Expert indépendant onusien, avec cette journée internationale dédiée aux luttes paysannes, le monde reconnaît ainsi « la contribution essentielle des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, comme les petits agriculteurs, les pasteurs, les pêcheurs artisanaux, les travailleurs ruraux sans terre et les peuples autochtones, à l’alimentation des communautés et à l’épanouissement des systèmes alimentaires dans le monde entier ».

Il appelle donc à une plus grande reconnaissance de leur contribution cruciale à la sécurité alimentaire mondiale et locale, mais aussi de leur rôle indispensable dans la lutte contre la faim.