L'actualité mondiale Un regard humain

Covid-19 : l’OMS surveille plusieurs lignées descendantes d’Omicron

Vaccination contre la Covid-19 dans une communauté autochtone en Colombie.
© PAHO/Karen González Abril
Vaccination contre la Covid-19 dans une communauté autochtone en Colombie.

Covid-19 : l’OMS surveille plusieurs lignées descendantes d’Omicron

Santé

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué, mercredi, qu’elle continuait de surveiller plusieurs lignées descendantes du variant Omicron, dont deux nouvelles sous-lignées présentant « des mutations supplémentaires » associées à des « caractéristiques d’échappement immunitaire » potentielles.

Il s’agit notamment des BA.1, BA.2, BA.3 ainsi que BA.4 et BA.5. Cette surveillance inclut également les formes recombinantes circulantes. C’est notamment le cas de XD, également appelé Deltacron (hybride de Delta et Omicron), et XE, hybride de BA.1 et BA.2, « 10% plus contagieux que BA.2 ».

Cette alerte de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU intervient alors que de nombreux pays ont levé la plupart des mesures de santé publique malgré « les taux élevés actuels de transmission du SRAS-CoV-2 ». Une levée des restrictions qui ne suit pas « une approche d’assouplissement par couches ou par étapes », regrette l’OMS dans son dernier bulletin épidémiologique.

« Cela peut conduire à l’érosion de la confiance du public et les mesures de santé de prévention peuvent ne pas être facilement remises en œuvre si le besoin s’en fait sentir, par exemple suite à l’émergence d’un nouveau COV », a insisté l’agence basée à Genève.

Le Botswana et l’Afrique du Sud examinent de nouveaux sous-variants d’Omicron

Sur le terrain, certains pays continuent le travail de séquençage. C’est le cas des chercheurs du Botswana et d’Afrique du Sud, qui ont détecté de « nouvelles sous-lignées du variant Omicron ». Selon la Branche africaine de l’OMS, l’objectif est de mieux comprendre des caractéristiques cruciales telles que l’infectivité et la virulence.

Les sous-lignées identifiées sont les variantes BA.4 et BA.5. Les experts de l’OMS collaborent avec les scientifiques et les chercheurs des deux pays pour approfondir l’analyse des sous-lignées qui ont été identifiées jusqu’à présent chez quatre personnes au Botswana et 23 en Afrique du Sud.

En dehors de l’Afrique australe, ces BA.4 et BA.5 ont été confirmés en Belgique, au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni. Actuellement, aucune différence épidémiologique significative n’est observée entre les nouvelles sous-lignées et les sous-lignées connues du variant Omicron, qui comprennent les sous-lignées BA.1, BA.2 et BA.3.

Toutefois, l’OMS Afrique estime qu’il n’y a pas lieu « de s’alarmer de l’émergence des nouveaux sous-variants ». « Nous n’observons pas encore de pic majeur de cas, d’hospitalisations ou de décès », a déclaré dans un communiqué, la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Plus largement, le variant Omicron, hautement transmissible, a rapidement remplacé tous les autres variants en circulation dans presque tous les pays dans lesquels il a été signalé. Le variant Omicron est devenu dominant à l’échelle mondiale.

Des niveaux « élevés » de décès parmi les populations à risque non vaccinées

Parmi les 379.278 séquences collectées au cours des 30 derniers jours, plus de 99% étaient Omicron (376.082). Seuls 125 échantillons étaient Delta (<0,1%) alors que 2.961 (0,8%) séquences n’ont pas été assignées à une lignée Pango.

Contrairement aux vagues précédentes, la vague la plus récente due à Omicron peut être caractérisée par un découplage entre le nombre de cas, les hospitalisations (notamment en soins intensifs) et les décès dans de nombreux pays. « Toutefois, les données continuent de montrer que les personnes non vaccinées restent exposées à un risque plus élevé de maladie grave à la suite d’une infection par Omicron, par rapport à celles qui ont été vaccinées », a fait valoir l’OMS.

D’une manière générale, la pandémie de Covid-19 continue d’évoluer, tout comme la compréhension du virus par l’OMS, ainsi que la réponse nécessaire pour contrôler sa propagation et son impact. « Dans l’évaluation rapide des risques la plus récente de l’OMS, qui s’est achevée le 6 avril 2021, il a été estimé que le risque pour la santé publique mondiale restait très élevé en raison des risques permanents pour la santé humaine, du risque de propagation et du risque d’insuffisance des capacités de contrôle », a indiqué l’OMS.

Malgré une réduction des tests de dépistage observée depuis le début de l’année 2022 dans de nombreux États membres, la pandémie se poursuit avec une transmission intense et « des niveaux élevés de décès principalement parmi les populations à risque non vaccinées ». Les propriétés d’échappement immunitaire d’Omicron ont été associées à l’augmentation rapide et presque synchrone de l’incidence mondiale des cas de Covid-19 signalés jusqu’à la fin du mois de janvier 2022.

Troisième semaine consécutive de baisse des infections dans le monde

Selon l’OMS, une nouvelle hausse observée au début du mois de mars était principalement due à une augmentation différée de l’incidence des cas dans la région du Pacifique occidental et à un rebond du nombre de nouveaux cas signalés dans la région européenne.

Plus globalement, plus de 7 millions de personnes ont contracté le nouveau coronavirus dans le monde au cours de la semaine écoulée dont plus de 22.000 patients décédés. « Dans le monde, au cours de la semaine du 4 au 10 avril 2022, le nombre de nouveaux cas et de décès dus au nouveau coronavirus a continué de baisser pour la troisième semaine consécutive, avec plus de 7 millions de cas et plus de 22.000 décès signalés, soit une baisse de 24% et 18% respectivement, par rapport à la semaine précédente », a indiqué l’OMS dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Au total, 7.221.651 nouveaux cas et 22.336 décès ont été signalés entre le 4 et le 10 avril.

La baisse de l’incidence des cas a été signalée dans les six régions mondiales de l’OMS, en particulier en Europe (moins 26%), en Amérique (moins 26%) et en Afrique (moins 17%). La mortalité a également diminué dans toutes les régions, en particulier en Afrique (moins 73%) et dans le Pacifique occidental (moins 21%).

Le plus grand nombre hebdomadaire d’infections a été signalé par la République de Corée (1.459.454). Suivent l’Allemagne (1.019.649), la France (927.073), le Vietnam (453.647) et l’Italie (447.322).

Les États-Unis sont à l’origine du plus grand nombre de décès au cours des sept derniers jours (3.682; -9%)). Suivent la République de Corée (2.186 nouveaux décès ; -6%), la Russie (2.008 nouveaux décès ; -15%), l’Allemagne (1.686 nouveaux décès ; +6%) et le Brésil (1.120 nouveaux décès ; -22%).

Au total, plus de 497.960.492 cas ont été recensés dans le monde dont 6.181.850 décès. Le nombre de cas a augmenté de 736.460 en une journée, tandis que le nombre de décès a augmenté de 1.986. Plus de 11,2 milliards doses de vaccin ont été administrées dans le monde, selon un décompte établi le 5 avril 2022 par l’OMS.