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La Cheffe des droits de l’homme de l’ONU fustige les récits néfastes visant les migrants et les réfugiés

Des migrants enregistrés dans un centre de transit à Agadez, au Niger. (archive)
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Des migrants enregistrés dans un centre de transit à Agadez, au Niger. (archive)

La Cheffe des droits de l’homme de l’ONU fustige les récits néfastes visant les migrants et les réfugiés

Migrants et réfugiés

La Cheffe des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé, lundi, les récits néfastes visant les migrants et les réfugiés, relevant que des millions de personnes continuent d’être confrontées au racisme, à la discrimination raciale, à l’inégalité et à l’exclusion.

Ces récits évoquent la peur, la supériorité raciale et alimentent la discrimination, la haine et la violence raciales. « Cette haine est souvent alimentée par le discours politique ou les médias », déclaré la Haute-Commissaire Michelle Bachelet, fustigeant ces « récits toxiques », qui détruisent notre tissu social. 

S’exprimant devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Mme Bachelet a indiqué que ces récits déstabilisent nos valeurs communes.

A ce sujet, elle estime qu’en temps de paix et surtout en temps de conflit, les autorités, les responsables politiques et le secteur privé ont la responsabilité particulière de s’abstenir et de prévenir toute incitation à la haine, à la discrimination et à la violence de quelque nature que ce soit, y compris dans la sphère en ligne.

« Toutes les manifestations de racisme doivent être immédiatement traitées et stoppées », a-t-elle insisté.

Entre discrimination, islamophobie, antisémitisme et intolérance religieuses

Plus largement, des millions de personnes - dont des Africains et des personnes d’ascendance africaine, des Asiatiques et des personnes d’origine asiatique, des peuples autochtones, des migrants et des minorités nationales, ethniques et linguistiques - continuent aujourd’hui encore d’être confrontées au racisme, à la discrimination raciale, à l’inégalité et à l’exclusion.

Cela prend souvent la forme de l’islamophobie, de l’antisémitisme, de la discrimination et de l’intolérance religieuses, qui touchent les communautés musulmanes, arabes, juives et autres dans le monde entier.

Pour le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), le racisme affecte tous les domaines de leur vie. Il empêche des millions de personnes de jouir de tous leurs droits humains.

Cette alerte de la Haute-Commissaire Bachelet est intervenue lors d’un panel du Conseil rendant hommage aux millions de voix qui, partout dans le monde, qui luttent sans relâche - et avec courage - contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance.

Le meurtre de George Floyd aux Etats-Unis et « les manifestations de masse » qui l’ont suivi partout dans le monde constituent un moment « décisif dans la lutte contre le racisme » et témoignent « du pouvoir des populations et de la solidarité ».

« Et bien trop souvent, leur propre vie est mise en danger simplement en raison de la couleur de leur peau, de leur appartenance ethnique, de leurs croyances religieuses ou de leur lieu de naissance », a fait valoir Mme Bachelet.

Pour une représentation significative des communautés discriminées

Près de deux ans après ces manifestations de masse sur le meurtre de Geoge Floyd, le combat de la lutte contre le racisme avance « trop lentement ». Dans ces conditions, « il est vital - et urgent - que nous nous unissions pour accélérer le rythme de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale ».

Selon la Cheffe des droits de l’homme de l’ONU, les États doivent être à l’écoute de ceux qui sont victimes de discrimination et qui s’opposent au racisme - et agir rapidement pour répondre à leurs préoccupations. « Il ne peut s’agir d’un effort purement symbolique », a-t-elle dit, préconisant une représentation significative des militants et des communautés à tous les niveaux de décision dans la lutte contre la discrimination raciale.

Une façon d’exhorter les États et les sociétés à s’attaquer à « l’héritage complexe et aux conséquences durables des formes passées de racisme et d’exclusion, notamment l’exploitation coloniale, la réduction en esclavage et la traite des Africains réduits en esclavage ».

« Ces crimes ont touché des générations de femmes, d’hommes et d’enfants, les privant de leur humanité », a conclu Mme Bachelet, soulignant qu’il est temps de rendre « une justice réparatrice ».