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Des milliers d'Ukrainiens se réfugient dans la Pologne voisine.

Guerre en Ukraine : un enfant devient un réfugié à chaque seconde, affirme l’UNICEF

© PAM/Marco Frattini
Des milliers d'Ukrainiens se réfugient dans la Pologne voisine.

Guerre en Ukraine : un enfant devient un réfugié à chaque seconde, affirme l’UNICEF

Paix et sécurité

Alors que le nombre de personnes ayant fui l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe a atteint les 3 millions, presque chaque seconde qui passe, un enfant ukrainien devient un réfugié, a affirmé mardi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

C’est ainsi qu’au cours des 20 derniers jours, près de 1,5 million d’enfants ont été forcés de fuir le pays.

« Autrement dit, 55 enfants ont fui leur pays à chaque minute, ou pratiquement un enfant par seconde », a déclaré James Elder, porte-parole de l’UNICEF, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

« En termes de vitesse et d’échelle, cette crise est sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale », a souligné M. Elder, relevant qu’elle ne montre « aucun signe de ralentissement ».

En moyenne, chaque jour en Ukraine plus de 75.000 enfants sont devenus des réfugiés depuis le début de la guerre.

Le nombre de réfugiés a atteint les 3 millions

Au total, ce sont plus de 3 millions de personnes qui ont fui l’Ukraine vers les pays voisins en 19 jours a rapporté pour sa part l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« Nous avons maintenant atteint la barre des 3 millions en termes de mouvements de population hors de l’Ukraine », a souligné Paul Dillon, porte-parole de l’OIM lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Sur ce nombre total de réfugiés, 157.000 sont des ressortissants d’autres pays fuyant l’Ukraine, a précisé l’OIM.

La Pologne accueille de loin le plus grand nombre de personnes avec environ 1,8 million de personnes ayant trouvé refuge dans le pays depuis le 24 février, selon un décompte établi ce mardi par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Plus de 453.000 se trouvent en Roumanie, près de 337.000 en Moldavie, près de 263.000 en Hongrie et près de 213.000 en Slovaquie. En outre, plus de 142.000 se sont rendus en Russie et plus de 1.475 en Biélorussie, selon les chiffres du HCR. Un grand nombre continue ensuite son périple ailleurs en Europe, pour y retrouver de la famille ou des amis.

Selon HCR, près de 90% des réfugiés sont des femmes et des enfants.

« Comme tous les enfants chassés de chez eux par la guerre et les conflits, les enfants ukrainiens arrivant dans les pays voisins sont exposés à un risque important de séparation familiale, de violence, d’exploitation sexuelle et de traite », a fait valoir James Elder, porte-parole de l’UNICEF.

L'hôpital pour enfants de Lviv accueille des enfants malades, notamment des enfants atteints de cancer, qui ont fui d'autres régions du pays, en quête de sécurité et de traitement.
© UNICEF/Viktor Moskaliuk
L'hôpital pour enfants de Lviv accueille des enfants malades, notamment des enfants atteints de cancer, qui ont fui d'autres régions du pays, en quête de sécurité et de traitement.

Hiérarchisation des soins intensifs des enfants blessés de guerre

Sur le terrain, la situation sanitaire est préoccupante, a signalé l’UNICEF.

« Lorsque j’ai demandé aux pédiatres de Lviv - qui avaient reçu 60 enfants des hôpitaux de Kyïv pendant la nuit - comment ils se préparaient, ils ont expliqué leur formation en matière de priorisation », a affirmé M. Elder, qui rentre d’une mission de deux semaines à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine.

« Si un grand nombre d’enfants viennent avec des blessures de guerre, les médecins utilisent des autocollants pour hiérarchiser le traitement. Autocollant vert – laissez l’enfant pour l’instant ; jaune – l’enfant a besoin d’une assistance médicale maintenant ; rouge – l’enfant est critique ; autocollant noir - ils ne pourront pas sauver l’enfant ».

Sur le terrain, l’UNICEF continue d’acheminer de l’aide et de déployer du personnel supplémentaire. Au cours du week-end, un autre convoi est arrivé en Ukraine avec à son bord 168 tonnes de fournitures. Une vingtaine de camions ont ainsi fourni des kits de sage-femme, des kits chirurgicaux, des kits obstétricaux, des concentrateurs d’oxygène, des glacières, ainsi que des couvertures et des vêtements d’hiver, des kits d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

Mais pour l'UNICEF, le moyen le plus sûr et le plus rapide de sortir de cette catastrophe - en fait le seul moyen de sortir de cette catastrophe - est que cette guerre se termine, et se termine maintenant.

« D’ici là, les attaques dans les zones civiles et contre les infrastructures civiles doivent cesser », a dit M. Elder relevant qu’avec de tels actes, « des millions d’enfants restent dans les zones de conflit en Ukraine ».

Un garçon de neuf ans souffrant d'un cancer arrive dans un hôpital pour enfants à Lviv pendant le conflit en Ukraine.
© UNICEF/Viktor Moskaliuk
Un garçon de neuf ans souffrant d'un cancer arrive dans un hôpital pour enfants à Lviv pendant le conflit en Ukraine.

Le CICR espère évacuer les civils de la ville assiégée de Soumy

De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) espère organiser l’évacuation de deux convois d’une trentaine de bus avec des civils hors de la ville assiégée de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, et leur passage vers une zone sûre.

« Nos équipes se dirigent vers Soumy en vue de faciliter le passage en toute sécurité des civils. Nous espérons que cela se déroulera comme prévu », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Ewan Watson, porte-parole du CICR

Il ajouté qu’il n’avait pas d’autres détails, mais que cette opération serait menée avec la Croix-Rouge ukrainienne.

« Nous avons vu des corridors humanitaires promis et non respectés », a-t-il fait valoir, affirmant qu’il appartenait aux belligérants de mettre en œuvre l’accord.

Selon le porte-parole du CICR, dans d’autres villes assiégées comme Marioupol, dans le sud-est du pays, les populations sont privées d’aide. Dans ces conditions, il arrive que des familles « démontent des radiateurs à mazout pour retirer l’eau en dernier recours pour avoir quelque chose à boire ».

« En ce moment, des dizaines de milliers de familles vivent sous la menace constante du danger à #Marioupol. Elles sont recroquevillées dans n’importe quel abri qu’elles peuvent trouver. Elles ont peu de nourriture et d’eau. Elles sont terrifiées », a souligné le CICR dans un tweet.