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Des années de conflit, de déplacement et d'épuisement des ressources financières ont laissé les familles syriennes dans l'incapacité de répondre aux besoins les plus élémentaires de leurs enfants, notamment les vêtements d'hiver.

« Nous ne pouvons pas laisser tomber le peuple syrien », déclare Guterres à l'occasion de 11 ans de guerre

UNICEF/Delil Souleiman
Des années de conflit, de déplacement et d'épuisement des ressources financières ont laissé les familles syriennes dans l'incapacité de répondre aux besoins les plus élémentaires de leurs enfants, notamment les vêtements d'hiver.

« Nous ne pouvons pas laisser tomber le peuple syrien », déclare Guterres à l'occasion de 11 ans de guerre

Paix et sécurité

Les onze années de combats brutaux en Syrie ont eu un coût humain « déraisonnable », soumettant des millions de personnes à des violations des droits humains à une « échelle massive et systématique », a déclaré le chef de l'ONU vendredi, à l'occasion d'un nouvel anniversaire tragique.

« La destruction que les Syriens ont enduré est si étendue et si meurtrière qu'elle a peu d'équivalents dans l'histoire moderne », a déclaré le Secrétaire général António Guterres dans un communiqué. 

« Il ne doit y avoir aucune impunité », a affirmé le chef de l’ONU.

« Nous ne devons pas perdre espoir »

M. Guterres a noté que la destruction lente mais systématique des infrastructures de base dans tout le pays, depuis que la guerre civile a commencé en 2011 dans le sillage du « Printemps arabe » des soulèvements populaires à travers le Moyen-Orient, a « approfondi la crise économique » et maintenant, les besoins humanitaires sont à leur plus haut niveau depuis le début du conflit.

« Des millions de déplacés internes et de réfugiés luttent pour survivre dans les circonstances les plus difficiles », a-t-il souligné.

« Nous ne devons pas perdre espoir, nous devons agir maintenant. Nous devons faire preuve de courage et de détermination pour aller au-delà des engagements rhétoriques en faveur de la paix et faire tout ce qui est nécessaire pour parvenir à une solution politique négociée, conformément à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité », a précisé le Secrétaire général.

Selon lui, cette résolution, qui fournit une feuille de route pour un processus de paix vers une nouvelle Constitution et une solution qui répondrait aux aspirations de tous les Syriens, créerait les conditions nécessaires pour permettre aux réfugiés de rentrer, en toute sécurité et dignité ; s'attaquerait aux menaces terroristes ; et, dans le même temps, respecterait la « souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la Syrie ».

« Nous devons assurer un plus grand accès humanitaire pour répondre aux besoins des personnes dans tout le pays », a déclaré M. Guterres, ajoutant que « les livraisons à travers les lignes de front et à travers les frontières sont essentielles pour atteindre des millions de personnes dans le besoin » et que « l'aide au relèvement rapide renforce la résilience tout en répondant aux besoins immédiats pour sauver des vies ».
 

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Un impératif moral et humanitaire

Il a appelé le Conseil de sécurité à renouveler la résolution 2585 (2021) en juillet, ce qui permettrait de maintenir la circulation de l'aide humanitaire à travers les frontières.

« C'est un impératif moral et humanitaire », a ajouté M. Guterres.

Le chef de l'ONU a appelé à une action collective pour mettre fin à la pratique de la détention arbitraire et de la disparition forcée de plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers la Syrie.

« Il est temps de répondre aux appels urgents des familles à travers la Syrie qui cherchent à clarifier le sort et le lieu de disparition de leurs proches. Alors que les familles cherchent la vérité pour leurs proches, des milliers de personnes continuent de croupir dans des prisons dans des conditions inimaginables », a-t-il dit.

« Mon message est clair », a-t-il conclu, « Nous ne pouvons pas laisser tomber le peuple syrien. Le conflit doit cesser. Le droit humanitaire international doit être respecté. J'appelle toutes les parties à s'engager de manière significative dans le processus politique facilité par l'ONU et je lance un appel à un soutien supplémentaire pour intensifier la réponse humanitaire. Nous devons choisir la paix ».