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Une famille de réfugiés avec 11 enfants est entrée en Roumanie au poste frontière d'Isaccea.

Plus de 874.000 réfugiés ont fui le conflit en Ukraine (HCR)

© UNICEF/Ioana Moldovan
Une famille de réfugiés avec 11 enfants est entrée en Roumanie au poste frontière d'Isaccea.

Plus de 874.000 réfugiés ont fui le conflit en Ukraine (HCR)

Migrants et réfugiés

Le nombre de réfugiés fuyant l’Ukraine pour les pays voisins a encore bondi pour atteindre presque 874.000 personnes au 1er mars, selon un recensement du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) publié mercredi 2 mars.

Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), l’offensive militaire en Ukraine a provoqué la destruction d’infrastructures civiles, fait des victimes parmi les civils et a poussé des milliers de personnes à quitter leur foyer. 

C’est un saut de presque 200.000 personnes par rapport au chiffre de 677.000 avancé mardi par le Haut-Commissaire aux réfugiés Filippo Grandi, lors d’un appel de fonds de l’ONU sur la situation humanitaire en Ukraine. Tout indique que de nombreuses autres personnes sont en mouvement.

Parmi ces Ukrainiens ayant fui les combats dans leur pays au cours des 6 derniers jours, plus de la moitié s’est orientée vers la Pologne voisine. Au total, malgré 60 heures et des kilomètres de files d’attente à la frontière, Varsovie a accueilli près de 454.000 réfugiés ukrainiens. Suivent la Hongrie (116.348 ; 13%) et la Moldavie (79.315 ; 9%). 

Outre la Slovaquie et la Roumanie, d’autres Ukrainiens se sont réfugiés au Bélarus et surtout en Fédération de Russie. Avec 43.000 réfugiés, Moscou représente près de 5% des arrivées recensées par le HCR.

L'Agence a mis en ligne mercredi un portail Internet sur la situation des réfugiés de l'Ukraine.

Avec une telle évolution des mouvements de population, le HCR estime que « 4 millions de personnes pourraient fuir l’Ukraine dans les semaines et les mois à venir ».

L’ONU s’alarme du « coût humain et des conséquences humanitaires croissants »

Alors que l’offensive russe se poursuit avec des combats violents et des bombardements dans plusieurs villes d’Ukraine, les Nations Unies s’alarment « du coût humain et des conséquences humanitaires croissants ». 

Au moins 550 victimes civiles, dont 142 décès, ont été enregistrées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), selon le décompte établi le 28 février. 

Avec 256 civils tués ou blessés, les deux côtés de la « ligne de contact » dans les régions de Donetsk et Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, comptent le plus grand nombre de victimes en termes géographiques. 

Mais ces chiffres risque toutefois d’être sous-estimés, étant donné les difficultés actuelles à corroborer les données en raison de la situation sécuritaire.

Les autres victimes ont été enregistrées dans d’autres régions du pays, notamment à Tcherkassy, Kharkiv, Kherson, Kiev, Sumy et Zaporizhzhia, selon la même source.  

Selon le dernier rapport de situation du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), la plupart de ces victimes ont été causées par l’utilisation d’armes explosives ayant une large zone d’impact, y compris des tirs d’artillerie lourde et des lance-roquettes multiples ainsi que des frappes aériennes. 

Les agences humanitaires onusiennes font état de « civils pris au piège dans des villes sous les bombardements, notamment à Volnovakha et Marioupol (Donetsk), ainsi que dans d’autres endroits à l’intérieur et au-delà de l’est de l’Ukraine. 

Ces combats ont eu pour conséquences des dommages et destructions d’installations d’eau, d’électricité et d’assainissement, ainsi que d’infrastructures routières et résidentielles.

L’impact de ces hostilités sur les bâtiments civils aggrave une situation déjà « fragile » des populations, selon l’Agence onusienne. Par exemple, les dégâts causés aux infrastructures auraient privé d’électricité 400.000 personnes à Donetsk et Horlivka, des deux côtés de la « ligne de contact ». Dans un autre cas, plus de 40.000 personnes autour de Horlivka n’ont toujours pas accès à l’eau. 

Une jeune fille est arrivée en Roumanie pour se mettre à l'abri du conflit en cours en Ukraine.
© UNICEF/Ioana Moldovan
Une jeune fille est arrivée en Roumanie pour se mettre à l'abri du conflit en cours en Ukraine.

Intensification des opérations humanitaires

Malgré les défis et la situation volatile, les partenaires humanitaires, en particulier les organisations locales et de la société civile sur le terrain, continuent de répondre aux besoins des personnes, de faciliter l’évacuation et de fournir des abris. Les Nations Unies et les organisations internationales s’efforcent également de compléter la réponse locale chaque fois qu’elles le peuvent.

Dans les zones frontalières de l’ouest, le gouvernement et les partenaires humanitaires intensifient rapidement leurs activités pour répondre aux besoins immédiats de la population, notamment en fournissant de la nourriture et des articles non alimentaires. 

Plus de 25 centres ont été mis en place par des organisations locales et des volontaires pour fournir de la nourriture, des vêtements et des abris aux personnes en fuite.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) fournit des produits médicaux pour tester et distribuer les dons de sang. L’agence a également fourni une expertise pour étendre les fonctionnalités de l’application mobile Diia, le service électronique de l’État, et du programme national e-Pidtrymka (e-soutien) pour collecter les dons des citoyens pour la réponse à la crise en coordination.

L’UNICEF soutient également des équipes mobiles sur le terrain afin d’aller à la rencontre des enfants évacués, de ceux qui se trouvent dans des abris et des familles en déplacement pour leur offrir un soutien psychologique et d’autres services de protection de l’enfance.

L’Agence de l’ONU pour les migrations (OIM) a également mis en place un numéro d’assistance téléphonique pour fournir aux personnes des informations actualisées sur les lieux et les services disponibles lors de leur déplacement.