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Une délégation de l'ONU et d'agences humanitaires s'est rendue dans la région reculée de Tambura, en Équatoria occidental, pour constater le sort tragique de milliers de personnes qui ont fui l'escalade de la violence en avril 2018.

Soudan du Sud : des centaines de meurtres parmi les abus commis contre des civils dans le comté de Tamboura (ONU)

MINUSS
Une délégation de l'ONU et d'agences humanitaires s'est rendue dans la région reculée de Tambura, en Équatoria occidental, pour constater le sort tragique de milliers de personnes qui ont fui l'escalade de la violence en avril 2018.

Soudan du Sud : des centaines de meurtres parmi les abus commis contre des civils dans le comté de Tamboura (ONU)

Paix et sécurité

De graves violations des droits de l’homme et des abus, dont des centaines de meurtres, ont été commis contre des civils pendant les combats dans le comté de Tamboura, dans l’État d’Équatoria occidental, selon un rapport conjoint publié ce mardi par la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).

Au moins 440 civils ont été tués, 18 blessés et 74 enlevés, lors d’affrontements entre groupes belligérants entre juin et septembre 2021. Selon l’ONU au moins 64 civils ont été victimes de violences sexuelles liées au conflit, dont une jeune fille de 13 ans qui a subi un viol collectif mortel. 

« Les auteurs de ces violences brutales à l’encontre des hommes, des femmes et des enfants du Sud-Soudan ne peuvent bénéficier de l’impunité. La responsabilisation est essentielle pour dissuader de nouvelles violations », a déclaré dans un communiqué, Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

En outre, quelques 80.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile pour échapper aux combats. 

Le pillage et la destruction de biens, la conscription d’enfants, les attaques contre le personnel et les installations protégés, ainsi que les discours de haine et l’incitation à la violence figurent parmi les autres violations des droits de l’homme mises au jour par l’enquête.
 

Des personnes déplacées, chefs de communautés et autorités locales à Tambura, en Équatoria occidental, avec une délégation de l'ONU et d'agences humanitaires le 12 juillet 2018.
MINUSS
Des personnes déplacées, chefs de communautés et autorités locales à Tambura, en Équatoria occidental, avec une délégation de l'ONU et d'agences humanitaires le 12 juillet 2018.

Les groupes armés tenus responsables de ces abus identifiés 

Le rapport de l’ONU pointe du doigt des membres de faction Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan en opposition (SPLM/A-IO), dirigée par le premier vice-président Riek Machar, ainsi que des Forces de défense populaires du Sud-Soudan (SSPDF), dirigées par le général de division James Nando, et leurs milices affiliées respectives, comme responsables des violations et des abus. 

De plus, des personnes soupçonnées d’avoir incité, facilité et aidé les violences ont été identifiées, notamment des militaires de haut rang et des chefs communautaires et religieux. 

« Les allégations à l’encontre de ces personnes doivent faire l’objet d’une enquête rapide, approfondie et indépendante, et les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice et tenus pour responsables », a affirmé la cheffe des droits de l’homme de l’ONU.

Face à ces abus, l’ONU demande instamment au gouvernement sud-soudanais d’enquêter sur les responsables et de les poursuivre, y compris les personnes en position de commandement et d’autorité. 

« Nous appelons toutes les parties au conflit à demander des comptes à toutes les personnes impliquées dans les meurtres, viols et enlèvements horribles, entre autres violations graves des droits de l’homme », a déploré Mme Bachelet, relevant que « des femmes et les enfants qui ont été enlevés doivent être immédiatement libérés et réunis avec leurs familles, et les survivants doivent recevoir des réparations ».

À la suite des premiers affrontements, la Mission de l’ONU dans ce pays a déployé 21 rotations de personnel militaire, policier et civil à Tamboura, mettant en place une base opérationnelle temporaire afin que les soldats de la paix puissent assurer une protection et intervenir dans les plus brefs délais. Elle a également permis aux humanitaires de procéder à des évaluations et d’apporter des secours à des milliers de personnes déplacées.