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Crise ukrainienne : inquiet, Guterres annule une visite en RDC, réunion d'urgence du Conseil de sécurité

Une jeune fille dans un abri anti-bombardements dans la cave de son école dans la région de Donetsk, en Ukraine (photo d'archives).
© UNICEF/Ashley Gilbertson
Une jeune fille dans un abri anti-bombardements dans la cave de son école dans la région de Donetsk, en Ukraine (photo d'archives).

Crise ukrainienne : inquiet, Guterres annule une visite en RDC, réunion d'urgence du Conseil de sécurité

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est déclaré inquiet, lundi, de la détérioration de la situation concernant l’Ukraine et a décidé d’annuler la visite de trois jours qu’il devait effectuer en République démocratique du Congo (RDC) à partir de mardi, tandis que le Conseil de sécurité s'est réuni en urgence lundi soir.

Au début de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur l’Ukraine, organisée à la demande notamment des pays occidentaux, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a vivement « regretté » la décision russe de reconnaître l’indépendance des républiques sécessionnistes ukrainiennes, comme « l’ordre de déployer des troupes russes dans l’est de l’Ukraine ».

Le Conseil de sécurité lors d'une réunion d'urgence sur l'Ukraine.
Photo : ONU/Evan Schneider
Le Conseil de sécurité lors d'une réunion d'urgence sur l'Ukraine.

Le risque d'un conflit majeur est réel et doit être évité à tout prix - Rosemary DiCarlo, cheffe des affaires politiques de l'ONU

« Bien que l'ONU ne soit pas en mesure de vérifier les nombreuses affirmations et allégations faites par divers acteurs, nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état de victimes civiles, le ciblage d'infrastructures civiles essentielles et les évacuations en cours », a ajouté Mme DiCarlo.

« Les prochaines heures et jours seront critiques. Le risque d'un conflit majeur est réel et doit être évité à tout prix », a-t-elle réclamé. 

Plus tôt lundi, dans une déclaration à la presse de son porte-parole, le Secrétaire général s'est déclaré « vivement préoccupé par la décision de la Fédération de Russie concernant le statut de certaines zones des régions de Donetsk et Louhansk en Ukraine ». « Il appelle au règlement pacifique du conflit dans l'est de l'Ukraine, conformément aux Accords de Minsk, tels qu'approuvés par le Conseil de sécurité dans la résolution 2202 (2015) », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric.

« Le Secrétaire général considère que la décision de la Fédération de Russie est une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine et qu'elle est incompatible avec les principes de la Charte des Nations Unies », a-t-il ajouté. « L'ONU, conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale, continue de soutenir pleinement la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».

Le chef de l’ONU exhorte tous les acteurs concernés à concentrer leurs efforts « sur la cessation immédiate des hostilités, la protection des civils et des infrastructures civiles, la prévention de toute action et déclaration susceptibles d'aggraver encore la situation dangereuse en Ukraine et autour de l'Ukraine et donner la priorité à la diplomatie pour résoudre tous les problèmes de manière pacifique ».

« Le risque d'un conflit majeur est réel et doit être évité à tout prix »

 

Augmentation des violations du cessez-le-feu

Auparavant, dans son point de presse quotidien, le porte-parole avait indiqué que le Secrétaire général était « très préoccupé » par les récentes informations faisant état d'une augmentation des violations du cessez-le-feu, y compris l'utilisation d'armes lourdes à travers le ligne de contact dans l'est de l'Ukraine.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par les informations faisant état de victimes civiles, le ciblage d'infrastructures civiles essentielles et les évacuations », a-t-il dit. « Nous soulignons notre appel à une cessation immédiate des hostilités, à une retenue maximale et à toutes les parties d'éviter toute action et déclaration qui aggraverait encore les tensions. Toutes les questions doivent être traitées par la diplomatie ».

Visite en RDC annulée

Le porte-parole du Secrétaire général a annoncé, en début d'après-midi lundi, l’annulation de la visite du chef de l'ONU en République démocratique du Congo dans une courte note adressée à la presse. Il a précisé que M. Guterres, qui se trouvait en Europe, serait de retour mardi à New York.

Le Secrétaire général de l’ONU devait se rendre mardi dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’est de la RDC, pour exprimer sa solidarité avec les familles qui continuent d’être attaquées et déplacées par des groupes armés.

Sa visite en RDC devait se conclure par sa participation au dixième Sommet du Mécanisme régional de suivi de la paix, de la sécurité et du cadre de coopération pour la RDC et la région, organisé jeudi 24 février dans la capitale congolaise, Kinshasa.

Lors de ce sommet, les dirigeants de la région des Grands Lacs vont évaluer les progrès et les problèmes dans la mise en œuvre de l’accord signé à Addis-Abeba, il y a neuf ans.

La situation humanitaire continue de se détériorer en République démocratique du Congo, en particulier dans les provinces de l’est, compte tenu de la situation sécuritaire volatile. Le nombre des attaques contre les civils, dont les déplacés, a augmenté, cette dernière année, en particulier dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.