L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : plus de 40.000 déplacés de retour chez eux dans le gouvernorat d’Al-Hasakeh (OCHA)

Familles déplacées dans la mosquée Musab Bin Omair, Tal Hajar, ville de Al-Hasakeh, nord-est de la Syrie, le 27 janvier 2022.
© UNICEF
Familles déplacées dans la mosquée Musab Bin Omair, Tal Hajar, ville de Al-Hasakeh, nord-est de la Syrie, le 27 janvier 2022.

Syrie : plus de 40.000 déplacés de retour chez eux dans le gouvernorat d’Al-Hasakeh (OCHA)

Aide humanitaire

Plus de 40.000 personnes déplacées internes sont rentrées chez elles à Ghweiran et Al Zouhour, dans la région d’Al-Hasakeh à l'extrême nord-est de la Syrie, a indiqué lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

« A la date du 8 février, plus de 90% des 45.000 personnes déplacées par les hostilités dans la ville d’Al-Hasakeh sont rentrées chez elles », a souligné dans son dernier bulletin humanitaire l’OCHA, qui note que ces retours font suite « à la fin des hostilités dans et autour du complexe pénitentiaire d’Al Sin’a le 31 janvier, bien que les opérations de sécurité et de recherche se poursuivent ». 

Selon l’agence onusienne, les retours ont eu lieu principalement dans les quartiers sud de Ghweiran et d’Al Zouhour. Au 6 février, un seul centre collectif, Al Ball, continue d’accueillir environ 20 ménages (100 personnes).

Des dizaines de combattants de Daech avaient lancé un assaut le 20 janvier dernier contre la prison de Ghwayran à Hassaké, une zone aux mains des Kurdes, pour libérer leurs frères d’armes. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ont repris le contrôle de la prison six jours plus tard, mettant fin à la plus importante opération du groupe djihadiste en Syrie depuis sa défaite territoriale en 2019.

La destruction des maisons, la pénurie de vivres et l’insécurité parmi les obstacles au retour

Selon l’ONU, 2.000 autres personnes vivent dans des communautés d’accueil. « Vingt familles restent dans un centre collectif et 400 autres familles sont déplacées dans des communautés d’accueil, incapables de rentrer chez elles en raison des dommages subis par leurs maisons et de l’absence de services publics dans leurs régions », a précisé l’OCHA.

Les principaux obstacles au retour sont « les dommages ou la destruction des maisons, la pénurie de services de base et de produits alimentaires, et les restrictions de mouvement dues aux opérations de sécurité en cours ».

« Le Département des affaires sociales et du travail (DoSAL) prévoit d’ouvrir des abris temporaires à Ghweiran pour accueillir les familles dont les maisons sont détruites », a poursuivi l’OCHA, relevant que ce sont des retours « sous réserve d’un meilleur accès humanitaire ».

Des dommages importants aux infrastructures et aux services publics et privés ont été signalés alors que les autorités continuent de mener des évaluations dans les quartiers touchés. Les « autorités provinciales » de facto ont d’ailleurs mené le 2 février dernier une évaluation à Ghweiran pour déterminer l’ampleur des dommages causés aux infrastructures publiques et privées.  

Vingt maisons, plusieurs bâtiments de l’université d’Al Furat (facultés d’économie et de génie civil), des silos agricoles, un centre de formation professionnelle et la boulangerie Al-Basel sont classés comme détruits. Selon l’OCHA, la destruction des bâtiments universitaires et les problèmes de sécurité actuels auraient perturbé les examens prévus.