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Des cas de fièvre de Lassa au Royaume-Uni (OMS)

Un agent de santé vérifie les médicaments d'un patient atteint de la fièvre de Lassa.
OMS/S.Oka
Un agent de santé vérifie les médicaments d'un patient atteint de la fièvre de Lassa.

Des cas de fièvre de Lassa au Royaume-Uni (OMS)

Santé

Pour la première fois depuis plus d’une décennie, des cas de fièvre de Lassa ont été identifiés au Royaume-Uni. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), deux cas ont été diagnostiqués dans le pays et un troisième cas suspect est en cours d’investigation.

« L’agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a précisé que les nouveaux cas font partie de la même famille dans l’Est de l’Angleterre et sont liés à un voyage récent en Afrique de l’Ouest », a déclaré lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS à Genève. Selon l’OMS, les cas de fièvre de Lassa sont rares au Royaume-Uni et la maladie ne se propage pas facilement entre les personnes.

La fièvre de Lassa est une maladie hémorragique virale aiguë d’une durée d’incubation de 2 à 21 jours. Elle se transmet à l’homme par contact avec des aliments ou des objets ménagers contaminés par de l’urine ou des excréments de rongeurs.

Prise en charge des cas et de leurs contacts

Une transmission secondaire peut également se produire par contact direct avec le sang, les sécrétions, d’autres liquides corporels ou les organes de personnes infectées, en particulier dans les établissements de soins. La plupart des personnes atteintes de la fièvre de Lassa se rétablissent complètement, mais une maladie grave peut survenir chez certains individus. L’un des cas s’est rétabli, tandis que l’autre recevra des soins spécialisés.

Selon l’agence sanitaire mondiale, les autorités sanitaires britanniques ont contacté les personnes qui ont eu des contacts étroits avec les cas avant la confirmation de leur infection, afin de leur fournir une évaluation, un soutien et des conseils appropriés. « Le risque global pour le public est très faible », a précisé M. Lindmeier, rappelant que ce pays dispose « de procédures de contrôle de l’infection bien établies et solides pour traiter les cas de maladies infectieuses importées et celles-ci seront renforcées ».

La fièvre de Lassa est endémique au Bénin (où elle a été diagnostiquée pour la première fois en novembre 2014), en Guinée, au Ghana (diagnostiquée pour la première fois en octobre 2011), au Libéria, au Mali (diagnostiquée pour la première fois en février 2009), en Sierra Leone et au Nigéria, mais elle est sans doute présente aussi dans d’autres pays d’Afrique occidentale. Le taux de létalité global est habituellement compris entre 1% et 15% chez les patients hospitalisés atteints d’une forme grave.

Aucun vaccin ne protège contre la fièvre de Lassa

L’instauration précoce d’une réhydratation et d’un traitement symptomatique augmente les chances de survie. Selon l’OMS, le traitement antiviral à la ribavirine semble efficace s’il est administré au début de l’évolution clinique. Rien ne permet d’affirmer que ce médicament a une quelconque utilité en prophylaxie post-exposition.

Actuellement, aucun vaccin ne protège contre la fièvre de Lassa. La prévention de la fièvre de Lassa passe par la promotion d’une bonne « hygiène communautaire » pour éviter que les rongeurs ne pénètrent dans les habitations.

Par ailleurs, il arrive que des voyageurs en provenance de zones d’endémie exportent la maladie dans d’autres pays. Bien que le paludisme, la fièvre typhoïde et de nombreuses autres infections tropicales soient bien plus courantes que la fièvre de Lassa, l’OMS prône l’option d’un diagnostic chez les patients fébriles qui reviennent d’Afrique occidentale, notamment s’ils se sont rendus dans des zones rurales ou des hôpitaux de pays où l’on sait que la fièvre de Lassa est endémique.

Selon l’OMS, les agents de santé qui voient un cas suspect doivent immédiatement prendre contact avec les experts locaux ou nationaux pour demander conseil et organiser les tests de laboratoire.