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Covid-19 : l’Afrique en bonne voie pour maîtriser la pandémie en 2022

Trinity, une aide-soignante bénévole travaille dans un hôpital de campagne contre la Covid-19 à Nasrec, dans la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud.
FMI/James Oatway
Trinity, une aide-soignante bénévole travaille dans un hôpital de campagne contre la Covid-19 à Nasrec, dans la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud.

Covid-19 : l’Afrique en bonne voie pour maîtriser la pandémie en 2022

Santé

Près de deux ans après l’apparition du premier cas de Covid-19 en Afrique (14 février 2020), le continent pourrait maîtriser la pandémie en 2022 si les tendances actuelles se poursuivent, a indiqué jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), prônant toutefois la vigilance.

Contre toute attente, y compris d’énormes inégalités dans l’accès à la vaccination, le continent a affronté la « tempête Covid-19 avec résilience et détermination, en s’appuyant sur « la longue histoire et l’expérience de l’Afrique en matière de contrôle des épidémies ».

« Au cours des deux dernières années, le continent africain a travaillé plus vite, mieux et plus intelligemment pour répondre à chaque nouvelle poussée de cas de Covid-19 », a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Brazzaville, la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Mais le nouveau coronavirus a coûté cher, avec plus de 242.000 vies perdues, plus de 11 millions de cas confirmés et des « dommages considérables à l’économie des pays ». Au cours des deux dernières années, le continent a connu quatre vagues, chacune avec des pics plus élevés ou plus de nouveaux cas totaux que la précédente.

Omicron ne s’est pas traduit par une hausse des hospitalisations et décès

Sur le continent, ces vagues ont été hautement transmissibles mais pas nécessairement plus mortelles que les vagues précédentes. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, chaque vague ultérieure a déclenché une réponse plus efficace que la précédente.

En moyenne, chaque vague est plus courte de 23% que la précédente. Alors que la première vague a duré environ 29 semaines, la quatrième vague s’est terminée en six semaines, soit environ un cinquième du temps.

Plus largement, lorsque l’Afrique a connu sa première vague, attribuée à la propagation du virus sauvage SRAS-CoV-2, le ratio moyen de létalité, ou la proportion de personnes infectées qui meurent du coronavirus, était élevé (2,5 %). Ce chiffre est passé à 2,7% au cours de la deuxième vague de la phase Bêta, avant de redescendre à 2,4% au cours de la troisième vague de la phase Delta.

En revanche, le taux de survie moyen au cours de la quatrième vague est faible (0,8 %). « C’est la première fois que l’augmentation du nombre de cas au cours d’une vague ne s’accompagne pas d’une augmentation proportionnelle du nombre d’hospitalisations et de décès », a précisé l’organisation basée à Genève.

Une personne se fait vacciner contre la Covid-19 en Afrique
OMS
Une personne se fait vacciner contre la Covid-19 en Afrique

672 millions de doses reçues en Afrique sur les dix milliards administrées dans le monde

Pourtant ces chiffres encourageants ne doivent pas faire oublier que l’arme « la plus puissante contre l’émergence de nouveaux variants est la vaccination ». À ce jour, sur les plus de dix milliards de sérum expédiés dans le monde, environ 672 millions de doses de vaccins ont été reçues en Afrique.

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Dans ce lot, 65% ont été facilitées par le Mécanisme COVAX. Des accords bilatéraux représentent 29% alors que les 6% restant ont été financés par le Fonds d’acquisition de vaccins de l’Union africaine. En janvier 2022, 96 millions de doses ont été expédiées en Afrique, soit plus du double de la quantité expédiée il y a six mois.

Depuis janvier, COVAX n’expédie des vaccins aux pays que sur demande, ce qui garantit que les pays reçoivent le bon volume au bon moment. « Bien que l’Afrique soit toujours à la traîne en matière de vaccination, avec seulement 11% de la population adulte entièrement vaccinée, nous disposons désormais d’un approvisionnement régulier en doses », a affirmé la Cheffe de la Branche africaine de l’OMS.

Par ailleurs, depuis le début de la pandémie, la capacité du continent à gérer les cas de Covid-19 s’est progressivement améliorée, avec une disponibilité accrue de personnel de santé formé, d’oxygène et d’autres fournitures médicales. Le nombre de lits d’unités de soins intensifs (USI) a ainsi augmenté sur le continent, passant de 8 pour 1 million de personnes en 2020 à 20 aujourd’hui.

L’OMS exhorte les pays à renforcer la détection des variants

Le nombre d’usines de production d’oxygène en Afrique est passé 68 à 115 - soit une augmentation de 60%. Là où des usines ont été installées, le coût de l’oxygène a diminué de 40%. De plus, le nombre de laboratoires capables de détecter le coronavirus est passé de deux à plus de 900 aujourd’hui, renforçant ainsi les efforts de séquençage en Afrique.

De plus, 95 millions de tests ont été effectués sur le continent depuis le début de la pandémie. Les tests se sont progressivement améliorés, 21 pays sur 47 respectant désormais le seuil recommandé par l’OMS de 10 tests pour 10.000 personnes par semaine, contre 15 pays l’année dernière à la même époque.

« Alors que nous entrons dans cette nouvelle phase de la pandémie de Covid-19, nous devons utiliser les leçons apprises au cours des deux dernières années pour renforcer les systèmes de santé de notre continent afin d’être mieux préparés à gérer les futures vagues de la maladie », a conclu la Dre Moeti, exhortant les pays à renforcer « leur capacité à les détecter les variants et de repérer rapidement d’autres virus mortels ».