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L’ONU renforce la réglementation sur le freinage automatique d’urgence des camions et des autocars

Une nouvelle réglementation sur le freinage d’urgence des camions et des autocars, permettra de réduire le nombre d’accidents de la route
Banque Mondiale/Vigen Sargsyan
Une nouvelle réglementation sur le freinage d’urgence des camions et des autocars, permettra de réduire le nombre d’accidents de la route

L’ONU renforce la réglementation sur le freinage automatique d’urgence des camions et des autocars

Développement économique

Les Nations Unies ont annoncé, lundi, le renforcement de la réglementation sur le freinage d’urgence des camions et des autocars pour accroître la sécurité sur les routes.

Le nouveau règlement, qui sera voté en juin prochain, devrait imposer le freinage automatique d’urgence sur tous les véhicules lourds à partir de l’année prochaine. 

« Si le projet est adopté par le Forum mondial de l’harmonisation des règlements concernant les véhicules en juin 2022, le règlement révisé de l’ONU entrera en vigueur dès février 2023 », a indiqué la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) dans un communiqué.

Selon l’ONU, le nombre d’accidents de la route impliquant des camions et des autocars sera ainsi réduit grâce à l’extension de l’utilisation des systèmes avancés de freinage d’urgence (AEBS). 

Conçu initialement pour améliorer la sécurité sur les autoroutes, le champ d’application du règlement n° 131 de l’ONU sur l’AEBS  sera élargi à d’autres contextes routiers, y compris dans les zones urbaines. 

Au titre du règlement n° 131 de l’ONU, le projet de nouvelles dispositions pour les camions et les autocars a été adopté le vendredi 28 janvier dernier par le Groupe de travail des véhicules automatisés/autonomes et connectés (GRVA) de la CEE-ONU.

Plus d’un millier de morts entre 2016 et 2018 des accidents de poids lourds dans six pays

Afin de mieux protéger les usagers de la route vulnérables, les révisions proposées exigent que les systèmes d’assistance au freinage d’urgence des véhicules lourds puissent réagir à la détection de piétons. Le but est d’éviter les accidents jusqu’à une vitesse de circulation de 20 km/h.

« Les nouvelles mesures devraient permettre de réduire considérablement les accidents, et les décès qui en résultent, dans les embouteillages », a fait valoir l’agence onusienne basée à Genève.

Ce nouveau système vise à améliorer la sécurité routière, en particulier dans les villes. Des études du Conseil allemand de la sécurité routière et des évaluations d’accidents réalisées par l’Institut fédéral allemand de recherche sur les autoroutes (BASt) montrent que dans 6 pays européens (Allemagne, Autriche, France, Italie, Suède et Royaume-Uni), les accidents avec choc par l’arrière impliquant des poids lourds ou des autocars ont causé la mort de plus de 1.000 personnes entre 2016 et 2018.

Dans plus de la moitié des accidents graves enregistrés, le véhicule percuté par l’arrière était à l’arrêt ou s’est immobilisé avant la collision.

Vers une restriction des conditions de désactivation des systèmes d’aide au freinage d’urgence

Le règlement n° 131 de l’ONU a été adopté en novembre 2012 et rendu obligatoire dans l’Union européenne en 2013 pour les nouveaux camions et autocars.  L’AEBS a été étendu aux voitures avec le règlement n° 152 de l’ONU adopté en février 2019, qui deviendra obligatoire dans l’UE en juillet 2022.

Les dispositions ont été élaborées par un groupe de travail composé d’experts représentant différents pays, l’industrie automobile et les associations œuvrant en faveur de la sécurité routière, et présidé par l’Allemagne et le Japon.

Selon la CEE-ONU, les dispositions renforcées introduisent un freinage automatisé beaucoup plus puissant en réponse à la détection d’objets immobiles sur la route, même si le conducteur n’a pas été averti au préalable par un système d’alerte. Cela est important si, par exemple, la situation de la circulation se dégrade soudainement en raison du freinage important des véhicules qui précèdent.

Les nouvelles dispositions vont également restreindre les conditions dans lesquelles les systèmes d’assistance au freinage d’urgence peuvent être désactivés. Une fois désactivés, les systèmes devront être réactivés automatiquement après 15 minutes, ce qui signifie qu’en pratique, le système sera activé de manière quasi permanente.