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Denrées alimentaires : forte hausse des cours des huiles végétales - FAO

Des bouteilles d'huile d'olive dans un hypermarché MarJane au Maroc, En janvier la FAO a enregistré une forte hausse des cours des huiles végétales.
@FAO/Alessandra Benedetti
Des bouteilles d'huile d'olive dans un hypermarché MarJane au Maroc, En janvier la FAO a enregistré une forte hausse des cours des huiles végétales.

Denrées alimentaires : forte hausse des cours des huiles végétales - FAO

Développement économique

Les prix alimentaires mondiaux ont rebondi en janvier et sont restés proches de leurs niveaux les plus élevés depuis dix ans, grâce à un bond de l’indice des huiles végétales et des produits laitiers, a indiqué jeudi l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« Les prix des denrées alimentaires mondiaux ont augmenté en janvier, en grande partie en raison de contraintes liées à l’offre d’huiles végétales », a expliqué l'agence onusienne. L’indice des prix alimentaires de la FAO, qui suit les produits alimentaires les plus couramment échangés au niveau mondial, a atteint une moyenne de 135,7 points le mois dernier, contre 134,1 en décembre, chiffre révisé à la hausse. Ce chiffre était auparavant de 133,7.

La hausse des prix des denrées alimentaires a contribué à une poussée plus large de l’inflation alors que les économies se remettent de la crise du nouveau coronavirus. La FAO a mis en garde contre la hausse des coûts qui met en danger les populations les plus vulnérables surtout dans les pays dépendant largement des importations. 

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« Il est à craindre que l’impact de (plusieurs) contraintes ne s’atténue pas rapidement », a mis en garde dans un communiqué, Boubaker Ben-Belhassen, Directeur de la Division des marchés et du commerce de la FAO.

5e hausse mensuelle consécutive des prix des produits laitiers

Selon la FAO, l’indice des huiles végétales, qui a été le moteur du rebond de ce début d’année a augmenté de 4,2% en janvier en glissement mensuel. Il a ainsi atteint des niveaux record, sous l’effet conjugué de la réduction des disponibilités à l’exportation ainsi que d’autres contraintes liées à l’offre, notamment les pénuries de main-d’œuvre et les conditions météorologiques défavorables. 

Cela a inversé la baisse de décembre pour atteindre un niveau record. Selon la FAO, les cotations de toutes les principales huiles ont augmenté, également sous l’effet de la hausse des prix du pétrole brut.

De leur côté, le prix des produits laitiers a augmenté de 2,4%, sa cinquième hausse mensuelle consécutive, les gains les plus importants étant enregistrés par le lait écrémé en poudre et le beurre.

Selon la FAO, la baisse des disponibilités d’exportation de l’Europe occidentale et les prévisions de production laitière inférieures à la moyenne en Océanie pour les mois à venir ont contribué au resserrement des marchés laitiers mondiaux, tout comme les retards de transformation et de transport liés aux pénuries de main-d’œuvre de la Covid-19.

La FAO relève sa projection de la production céréalière mondiale

L’indice des prix des céréales n’a augmenté que de 0,1%, le maïs affichant un gain de 3,8 % sur le mois, stimulé par les inquiétudes liées à la sécheresse persistante en Amérique du Sud, selon la FAO. La baisse des récoltes et les achats constants des acheteurs asiatiques ont également entraîné une hausse mensuelle de 3,1% des prix internationaux du riz.

En revanche, les prix mondiaux du blé ont chuté de 3,1% en raison de récoltes importantes en Australie et en Argentine.

Les prix de la viande ont légèrement augmenté en janvier, tandis que le sucre a été le seul indice à afficher une baisse de 3,1% par rapport au mois précédent, en raison notamment de perspectives de production favorables en Inde et en Thaïlande, ainsi que de l’amélioration des pluies et de la baisse des prix de l’éthanol au Brésil, selon la FAO.

Elle a également relevé sa projection de la production céréalière mondiale en 2021 à 2.793 milliards de tonnes, contre une estimation précédente de 2.791 milliards de tonnes. Il s’agit d’une augmentation de 0,8 % par rapport à l’année précédente, selon ses perspectives de l’offre et de la demande de céréales.

En 2021, la  production de blé a été plus importante que prévu en Argentine et en Australie
Banque mondiale/Scott Wallace
En 2021, la production de blé a été plus importante que prévu en Argentine et en Australie

De bonnes nouvelles sur la production de blé en Argentine, Australie, Russie et Ukraine

Si la production mondiale de blé en 2021 devrait être équivalente à celle de 2020, la FAO a relevé ses prévisions de production céréalière mondiale en 2021 en raison d’une production de blé plus importante que prévu en Argentine et en Australie, ainsi que d’une production légèrement supérieure en Russie et en Ukraine. La production de céréales secondaires devrait augmenter de 1,3 % et celle de riz de 0,7%.

« Pour 2022, les semis de blé dans le monde devraient s’étendre, soutenus par des conditions météorologiques généralement favorables dans l’hémisphère nord, bien que les coûts élevés des intrants pourraient empêcher une plus grande expansion », a ajouté la FAO, relevant que « les perspectives pour le maïs sont solides, les prix élevés laissant présager des plantations record en Argentine et au Brésil ».

Par ailleurs, l’utilisation mondiale de céréales en 2021/22 devrait augmenter de 1,6 % par rapport au niveau de 2020/21, atteignant 2.805 milliards de tonnes. Les prévisions de la FAO concernant les stocks céréaliers mondiaux à la clôture des campagnes en 2022 s’établissent à 824 millions de tonnes, soit une hausse de 2,2 millions de tonnes depuis novembre et une légère baisse par rapport aux niveaux d’ouverture.

Selon la FAO, cette hausse s’explique par l’augmentation prévue de 2% des échanges mondiaux de blé et de près de 4% du volume des échanges mondiaux de riz, qui devrait plus que compenser la contraction de 1,5% prévue pour les céréales secondaires.