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Myanmar : la voix du peuple doit être « entendue et amplifiée » - Guterres

Des manifestants contre le coup d'Etat militaire au Myanmar.
Unsplash/Pyae Sone Htun
Des manifestants contre le coup d'Etat militaire au Myanmar.

Myanmar : la voix du peuple doit être « entendue et amplifiée » - Guterres

Droits de l'homme

Le coup d'État militaire au Myanmar marqué par l'arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi et la dissolution du gouvernement civil a eu lieu il y a un an, le 1er février 2021. A l’occasion de cet anniversaire, le chef de l'ONU s’est déclaré « solidaire avec le peuple » et pour un retour à une société inclusive et démocratique.

Dans une déclaration publiée par son porte-parole dimanche soir, le Secrétaire général António Guterres a décrit les multiples crises qui ont résulté de l'intensification de la violence, des violations des droits de l'homme, de la montée de la pauvreté et de l'indifférence du régime militaire face à l'aggravation des conditions humanitaires.

« Les multiples vulnérabilités de toutes les populations à travers le Myanmar et leurs implications régionales nécessitent une réponse urgente », affirme le communiqué.

En outre, l'accès humanitaire aux personnes dans le besoin est « d'une importance cruciale pour que les Nations Unies et leurs partenaires continuent d'agir sur le terrain. Les forces armées et toutes les parties prenantes doivent respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Le peuple du Myanmar a besoin de voir des résultats concrets ».

L'armée birmane a renversé le gouvernement démocratiquement élu dirigé par Aung San Suu Kyi et le Président Win Myint le 1er février de l'année dernière, déclarant l'état d'urgence et emprisonnant les dirigeants élus démocratiquement, tout en réprimant brutalement les manifestations de rue contre le coup d'État et l'imposition de la loi martiale.

Appel à restaurer la démocratie

Vendredi dernier, la cheffe des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a rappelé qu'environ 12.000 personnes sont toujours détenues arbitrairement pour avoir exprimé leur opposition, et au moins 290 sont mortes en détention, dont beaucoup ont probablement été torturées.

Les affrontements armés ont augmenté en fréquence et en intensité dans tout le pays, tandis que la persécution contre les minorités ethniques et religieuses s'est intensifiée, y compris contre les Rohingyas.

Mme Bachelet a déclaré qu'il était temps de déployer un « effort urgent et renouvelé » pour restaurer les droits de l'homme et la démocratie, et veiller à ce que les auteurs de « violations et d'atteintes systémiques aux droits humains rendent des comptes ».

L'Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Myanmar, Noeleen Heyzer, est en contact avec toutes les parties prenantes pour soutenir un processus dirigé par le Myanmar. Ces efforts sont menés dans le cadre d'une coopération renforcée entre l'ONU et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), « pour répondre aux besoins désespérés du peuple du Myanmar », a déclaré le chef de l'ONU.

« Cela est crucial pour créer un environnement propice à un dialogue inclusif », a ajouté M. Guterres. « Toute solution doit découler d'un engagement direct et d'une écoute attentive de toutes les personnes touchées par la crise actuelle. Leurs voix doivent être entendues et amplifiées ».

Proposition d'une pause humanitaire

Lors d’une conférence de presse lundi avec des journalistes basés à New York, Noeleen Heyzer a noté qu’un « vaste mouvement de résistance s'est construit contre le régime militaire ».

« La situation est de plus en plus instable à mesure que les opérations militaires s'intensifient, notamment avec les récentes attaques aériennes et d'artillerie, ce qui soulève des problèmes de protection », a-t-elle ajouté.

« Comme l'a souligné le Secrétaire général, nous devons rester fermement aux côtés du peuple du Myanmar et agir au-delà des expressions de solidarité pour soutenir ses aspirations à une société inclusive et à la protection de toutes les communautés, y compris les Rohingyas », a dit l’Envoyée spéciale.

Selon elle, « un processus dirigé par le Myanmar, guidé par les aspirations du peuple vers un avenir pacifique, démocratique et inclusif, doit être soutenu par une approche internationale cohérente fondée sur l'unité régionale ».

Noeleen Heyzer a souligné qu’elle travaillait en étroite collaboration avec l’ASEAN. « Je crois qu'ensemble, nous pouvons faire mieux pour le peuple du Myanmar en apportant une aide humanitaire et contre la Covid-19, en luttant contre l'insécurité alimentaire et en soutenant la résilience socio-économique », a-t-elle dit.

Sur la base de ses discussions avec les dirigeants de l'ASEAN, elle a souligné qu’elle avait présenté vendredi au Conseil de sécurité des propositions concrètes, notamment la nécessité d'une « pause humanitaire » dans les zones affectées par les violences pour permettre un accès efficace et sûr permettant d’acheminer rapidement l'aide.