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Holocauste : l’UNESCO, le Congrès juif mondial et TikTok partenaires contre le négationnisme

Gros plan sur des portraits du Musée américain de l'Holocauste.
Photo : Musée américain de l'Holocauste.
Gros plan sur des portraits du Musée américain de l'Holocauste.

Holocauste : l’UNESCO, le Congrès juif mondial et TikTok partenaires contre le négationnisme

Droits de l'homme

À l’occasion de la Journée internationale en mémoire des victimes de l’Holocauste, l’UNESCO et le Congrès juif mondial (CJM) ont annoncé, jeudi, avoir noué un partenariat avec le réseau social TikTok afin de contrer le négationnisme en ligne. Cette initiative vise à lutter contre la négation et la déformation des faits liés à l’Holocauste.

Alors que 17% du contenu posté sur TikTok en lien avec cette question nie ou déforme l’Holocauste, ses utilisateurs s’intéressant au sujet verront désormais apparaître « en tête de leurs résultats de recherches une bannière les invitant à visiter le site du CJM et de l’UNESCO : www.aboutholocaust.org, a fait savoir l’agence onusienne dans un communiqué.

« Si des utilisateurs cherchent des termes en lien avec l’Holocauste qui ne respectent pas les Consignes communautaires de TikTok, la plateforme bannira les résultats de recherches et affichera à la place la même bannière les invitant à consulter les ressources éducatives en ligne du CJM et de l’UNESCO », précise l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Une forme pernicieuse d’antisémitisme moderne

« Nier, déformer ou banaliser les faits relatifs à l’Holocauste est une forme pernicieuse d’antisémitisme moderne », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui s’est réjouie de « l’engagement » de TikTok.

Pour l’ONU, toutes les plateformes en ligne doivent assumer leur responsabilité face à la diffusion des discours de haine sur leurs plateformes en faisant la promotion de sources d’information fiables.

Selon l’agence onusienne, les utilisateurs recherchant des termes associés à l’Holocauste seront désormais redirigés vers des informations vérifiées.

Selon l’UNESCO, la diffusion de fausses informations concernant l’Holocauste est un problème grandissant sur les réseaux sociaux et toutes les plateformes ne prennent pas les mesures nécessaires pour freiner cette tendance néfaste. Le Centre de lutte contre la haine numérique a déclaré en août dernier que 84% du contenu antisémite signalé aux entreprises de réseaux sociaux n’était pas modéré sur leurs plateformes.

La plateforme TikTok « est connue pour sa capacité à atteindre les jeunes, dont la plupart ne connaissent pas les horreurs de l’Holocauste et sont particulièrement vulnérables à la désinformation », a fait remarquer le Président du CJM, Ronald S. Lauder. 

Sur Facebook, le site AboutHolocaust.org consulté 400.000 fois dans 100 pays

« Les comportements haineux sont incompatibles avec l’environnement inclusif de TikTok, et nous continuerons à mobiliser toutes nos forces pour que notre plateforme reste un lieu dépourvu de haine, tout en exploitant la force de TikTok pour éduquer notre communauté. Nous pensons que l’éducation joue un rôle critique pour éliminer la haine », a admis de son côté, Liz Kanter, Directrice des relations gouvernementales de TikTok en Europe.

La désinformation sur l’Holocauste et les théories complotistes antisémites connaissent une hausse inquiétante sur les réseaux sociaux depuis le début de la pandémie de Covid-19. Selon une étude menée en 2020, 41% des jeunes adultes américains pensent que deux millions ou moins de deux millions de Juifs ont été tués, au lieu de 6 millions. 

En France, chez les « vingtenaires » et les membres de la génération Z, 69% des personnes interrogées ne connaissaient pas le chiffre exact et en Autriche, 58% des répondants de cette même tranche d’âge ne le connaissaient pas non plus. Il y a un an, l’UNESCO et le CJM ont signé un partenariat similaire avec Facebook. Depuis, le site AboutHolocaust.org a été consulté plus de 400.000 fois dans plus de 100 pays.