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Covid-19 : Omicron est dangereux, en particulier pour les personnes non vaccinées

Des employés travaillent sur un site de production de vaccins contre la Covid-19 en Inde.
© UNICEF/Dhiraj Singh
Des employés travaillent sur un site de production de vaccins contre la Covid-19 en Inde.

Covid-19 : Omicron est dangereux, en particulier pour les personnes non vaccinées

Santé

Le variant Omicron « reste un virus dangereux » même s’il provoque des symptômes moins sévères, a mis en garde mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), relevant la menace que constitue le nouveau variant, « pour les personnes non vaccinées ».

« Soyons clairs, bien qu’Omicron provoque des symptômes moins sévères que Delta, il reste un virus dangereux, en particulier pour ceux qui ne sont pas vaccinés », a déclaré le Directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.

La semaine dernière, plus de 15 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été signalés à l’OMS, et c’est de loin le plus grand nombre de cas signalés en une seule semaine dans le monde. « Et nous savons que c’est une sous-estimation », a-t-il ajouté.

Pour l’agence onusienne, le variant Omicron n’est pas bénin et c’est une maladie que l’on peut prévenir avec les vaccins. « Ce n’est pas le moment d’abandonner, ce n’est pas le moment de baisser la garde, ce n’est pas le moment de dire que c’est un virus qui est le bienvenu, aucun virus n’est le bienvenu », a prévenu pour sa part Michael Ryan, le Directeur des situations d’urgence à l’OMS.

Ne pas laisser le champ libre au virus, ni agiter le drapeau blanc

Cette mise en garde intervient alors que la planète signale près de 50.000 décès par semaine et ce sont, selon l’OMS, « 50.000 décès de trop ». « Apprendre à vivre avec ce virus ne signifie pas que nous pouvons, ou devrions, accepter ce nombre de décès », a insisté le Dr Tedros, ajoutant que l’énorme pic d’infections est alimenté par le variant Omicron, qui remplace rapidement Delta dans presque tous les pays.

Toutefois, si le nombre de patients hospitalisés augmente dans la plupart des pays, il n’atteint pas le niveau observé lors des vagues précédentes. « Cela est peut-être dû à la gravité moindre d’Omicron et à une immunité généralisée due à la vaccination ou à une infection antérieure », a détaillé le Chef de l’OMS.

En attendant, le patron de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU invite la communauté internationale à ne pas « laisser le champ libre à ce virus ni agiter le drapeau blanc, en particulier lorsque tant de personnes dans le monde ne sont pas vaccinées ». C’est le cas en Afrique où plus de 85% des personnes n’ont pas encore reçu une seule dose de vaccin.

Des risques qu’un autre variant plus transmissible et plus mortel émerge

Une façon pour l’OMS de rappeler qu’il sera difficile de mettre fin à la phase aiguë de la pandémie si le fossé de l’iniquité vaccinale n’est pas comblé. Il reste encore du chemin à parcourir pour ce vaste chantier, surtout pour « atteindre l’objectif de l’OMS de vacciner 70% de la population de chaque pays d’ici le milieu de cette année ». Selon l’organisation, 90 pays n’ont toujours pas atteint l’objectif de 40%, et 36 d’entre eux ont vacciné moins de 10% de leur population.

Des chiffres préoccupants alors que « l’écrasante majorité des personnes admises ces dernières semaines dans les hôpitaux du monde entier ne sont pas vaccinées ». « Si les vaccins restent très efficaces pour prévenir les maladies graves du coronavirus et les décès, ils ne préviennent pas totalement la transmission », a pourtant fait valoir le Chef de l’OMS.

C’est pourquoi l’OMS met en garde contre une surcharge hospitalière. Car « plus de transmission, cela veut dire plus d’hospitalisation, plus de morts, plus de gens qui ne peuvent pas travailler, y compris des enseignants et des personnels de santé, et plus de risques qu’un autre variant émerge qui sera encore plus transmissible et plus mortel qu’Omicron ».

L’OMS attentive sur l’impact d’Omicron sur les vaccins

Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, un simple nombre de cas de Covid-19 signifie également plus de pression sur des agents de santé déjà « surchargés et épuisés ». « Protéger les personnes les plus à risque permet également de protéger les systèmes de santé et le personnel soignant qui sont une fois de plus soumis à une pression accrue en raison du fardeau d’Omicron », a alerté le Dr Tedros.

Sur le terrain, les données de plusieurs pays montrent que « de nombreux travailleurs de la santé ont envisagé de quitter ou ont quitté leur emploi en raison de mauvaises conditions de travail, d’effectifs insuffisants et de la détresse de prendre des décisions de vie ou de mort chaque jour sous une pression intense ».

« Les travailleurs de la santé ont fait de leur mieux pour nous protéger pendant deux ans ; nous devons tous faire notre part pour les protéger, en nous faisant vacciner, et en prenant des précautions pour éviter d’être infecté, ou d’infecter quelqu’un d’autre », a affirmé le Chef de l’OMS.

Par ailleurs, l’OMS s’est montrée « très attentive sur l’impact d’Omicron sur les vaccins ». Hier mardi déjà, elle avait souligné l’urgence d’élargir l’accès aux vaccins dont nous disposons, mais aussi qu’il fallait d’autres vaccins ayant un impact plus important sur la prévention de l’infection et de la transmission.

« Jusqu’à ce que de tels vaccins soient mis au point, la composition des sérums actuels devra peut-être être mise à jour, afin de garantir qu’ils continuent d’offrir les niveaux de protection recommandés par l’OMS contre l’infection et la maladie », a conclu le Dr Tedros.