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Les sécheresses en Somalie font grimper la faim et les taux de malnutrition.

Plus de 467 millions de dollars promis au Fonds d'intervention d'urgence, « étincelle d'espoir » pour une humanité partagée

FAO/FIDA/PAM/Michael Tewelde
Les sécheresses en Somalie font grimper la faim et les taux de malnutrition.

Plus de 467 millions de dollars promis au Fonds d'intervention d'urgence, « étincelle d'espoir » pour une humanité partagée

Aide humanitaire

Trente-neuf donateurs ont annoncé mercredi des promesses de dons record s’élevant à plus de 467 millions de dollars pour le Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies (CERF) pour 2022, ainsi que des compléments pour 2021, portant le financement global du Fonds à 610 millions de dollars cette année.

Ces promesses ont été énoncées lors d’un événement de haut niveau organisé à l’occasion du 15e anniversaire du Fonds, visant à galvaniser les engagements pour continuer à répondre aux niveaux de plus en plus complexes des besoins humanitaires et atteindre l'objectif annuel d'un milliard de dollars.

La promesse de 467,7 millions de dollars est le montant le plus élevé engagé pour le CERF lors d'un événement d'annonces de contributions et dépassent le record précédent de 438,5 millions de dollars annoncés pour 2019.

Lors de l’événement, Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU a rappelé que le CERF avait été créé pour promouvoir une action rapide et coordonnée en cas de crise humanitaire, et qu’il avait « plus que rempli sa mission ».  

« Je sais par expérience personnelle que c'est l'un des moyens les plus efficaces d'apporter de l'aide aux personnes en crise », a attesté Martin Griffiths.

Donner la priorité aux personnes vulnérables

M. Griffiths a déclaré que la capacité de réaction rapide du CERF signifiait que « les organisations humanitaires peuvent passer à l'action dès qu'une situation d'urgence se présente ». 

Le CERF soutient les crises négligées quand d'autres ne le font pas, en écoutant les femmes, les personnes handicapées et d'autres groupes vulnérables, donnant la priorité à leurs besoins

Le Fonds a des principes, est impartial et indépendant, et « l'aide qu'il apporte est motivée par le seul besoin », a-t-il ajouté.

Le CERF soutient les crises négligées quand d'autres ne le font pas, en écoutant les femmes, les personnes handicapées et d'autres groupes vulnérables et il donne la priorité à leurs besoins, a souligné M. Griffiths. 

« L'année dernière, plus de la moitié des bénéficiaires des fonds du CERF étaient des femmes et des filles », a-t-il dit. « Le CERF est également le plus grand donateur direct des programmes humanitaires qui répondent à la violence sexiste ».

Une réussite avérée

Le chef des secours d’urgence de l’ONU a décrit le CERF comme « une réussite avérée », car il « évolue constamment, applique les leçons apprises et adopte l'innovation » en réponse à des risques mondiaux de plus en plus complexes et imbriqués.

Dans le cadre du concept d'action anticipée, il met à disposition des financements avant que les menaces ne se transforment en véritables urgences - en apportant une aide plus rapide, moins chère et plus humaine, car elle s'appuie sur des données et des analyses de pointe.  

« Nous savons que l'action anticipée fonctionne », a souligné M. Griffiths. « Le financement du CERF a permis aux familles [en Somalie] de nourrir leurs enfants sans avoir à vendre des biens précieux pour survivre », a-t-il ajouté, faisant référence aux prévisions de sécheresse en Somalie et ajoutant que des projets pilotes similaires sont actuellement en cours dans onze autres pays.

Un pas en avant, des millions d'économies

Cette année a été l'une des plus difficiles jamais enregistrées en matière de besoins humanitaires « mais le CERF a relevé le défi », a déclaré M. Griffiths. 

L'année dernière, le Fonds est venu en aide à près de 69 millions de personnes - soit deux fois plus que l'année précédente - dont beaucoup étaient ébranlées par la pandémie de coronavirus.

Le Fonds a également débloqué ses premières subventions multi-pays et a introduit une allocation pour les organisations non gouvernementales afin de soutenir les intervenants de première ligne, a-t-il ajouté. 

Aussi, lorsque la violence s'est intensifiée dans le nord de l'Éthiopie, le CERF a débloqué plusieurs allocations pour aider à sauver des vies.

L'ONU fournit 20 millions de dollars au CERF pour atténuer la perte des moyens de subsistance et la baisse de la consommation alimentaire après que des pluies irrégulières dans certaines parties de l'Éthiopie ont épuisé les réserves d'eau.
FAO/Michael Tewelde
L'ONU fournit 20 millions de dollars au CERF pour atténuer la perte des moyens de subsistance et la baisse de la consommation alimentaire après que des pluies irrégulières dans certaines parties de l'Éthiopie ont épuisé les réserves d'eau.

Lors des bouleversements survenus en Afghanistan en août, le CERF a débloqué des fonds pour permettre aux agences de l'ONU d'intensifier les interventions d'urgence et de maintenir les services de base en fonctionnement. 

Au Burkina Faso, en République démocratique du Congo, au Nigéria, au Soudan du Sud et au Yémen, il a alloué de l'argent pour l'assistance alimentaire afin de lutter contre la famine, qui touche des millions de personnes.

« Et le CERF a offert de l'aide, de l'espoir et de la solidarité à ceux qui sont pris dans des crises négligées, comme au Venezuela, au Cameroun et au Tchad », a ajouté le Coordinateur des secours d'urgence des Nations Unies. 

Soutenir le CERF

Le haut responsable de l'ONU a salué la générosité de ses 130 donateurs qui « font partie de la réussite du CERF », notant que le Fonds a débloqué 7,5 milliards de dollars, sauvant des vies et protégeant des personnes dans plus de 100 pays.

M. Griffiths a déclaré que les besoins humanitaires actuels sont « sept fois supérieurs à ce qu'ils étaient lorsque le CERF a été créé il y a 15 ans », citant l'aggravation et la multiplication des conflits prolongés, le changement climatique qui « pousse les communautés à la limite de la survie » et la bataille qui fait rage contre la Covid-19.

« L'ampleur des crises actuelles exige un CERF fort, doté des ressources nécessaires pour relever le défi d'une réponse rapide dès le début d'une urgence », a-t-il affirmé.

En 2016, les États membres ont appelé à un doublement du Fonds, pour atteindre 1 milliard de dollars. Cependant, malgré la générosité des donateurs, l'objectif n'a même pas été proche d'être atteint cette année, a-t-il déclaré, appelant les pays à allouer un petit pourcentage de leur financement humanitaire par le biais du CERF chaque année. 

« Le CERF est une étincelle d'espoir dans un monde difficile et sombre. Allumons cette étincelle pour le bien de notre humanité commune », a conclu M. Griffiths.