L'actualité mondiale Un regard humain

Essais nucléaires : plus de 300 stations de surveillance développées au fil des années dans le monde – OTICE

Des cratères et des trous de forage parsèment le site d'essais nucléaires de l'ancienne Union soviétique de Semipalatinsk, dans ce qui est aujourd'hui le Kazakhstan. (archives)
CTBTO
Des cratères et des trous de forage parsèment le site d'essais nucléaires de l'ancienne Union soviétique de Semipalatinsk, dans ce qui est aujourd'hui le Kazakhstan. (archives)

Essais nucléaires : plus de 300 stations de surveillance développées au fil des années dans le monde – OTICE

Paix et sécurité

Vingt-cinq ans après son adoption, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires a permis de rendre le monde plus sûr. Et pour s’assurer de l’absence d’essais nucléaires, le Secrétariat exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE, CTBTO en anglais) a développé au fil des années un réseau mondial de plus de 300 stations de surveillance.

L’OTICE a ainsi mis en place un système de vérification au cours des 25 dernières années.

« Plus de 300 des 337 stations de surveillance internationale sont désormais opérationnelles et transmettent des données 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans le monde entier », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Robert Floyd, Secrétaire exécutif de l’OTICE.

Un système prouvant détecter même les essais nucléaires de relativement faible rendement

Selon cette organisation, il s’agit d’un système testé et éprouvé, prouvant son efficacité à détecter même les essais nucléaires de relativement faible rendement, comme ce fut le cas pour le premier essai nucléaire annoncé effectué en 2006 par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

« Notre Centre international de données dispose de capacités avancées de traitement et d’analyse des données, tandis que notre Division des inspections sur site forme les futurs inspecteurs des États signataires afin qu’ils soient prêts à mener des activités d’inspection sur site lorsque le traité entrera en vigueur », a ajouté M. Floyd.

Les États signataires sont également en mesure d’utiliser les données de l’organisation pour des applications civiles et scientifiques telles que les systèmes d’alerte précoce aux tsunamis, les études sur le changement climatique et la recherche universitaire.

Plus de 2.000 essais effectués dans le monde depuis 76 ans

A noter que le 16 juillet 1945, les Etats-Unis testaient leur première bombe atomique dans le désert du Nouveau-Mexique, signant le début de l’ère nucléaire. Entre cette date et l’ouverture à la signature du traité le 24 septembre 1996, « plus de 2.000 essais ont été réalisés dans le monde », a expliqué M. Floyd, qui dirige l’OTICE depuis mai dernier.

« Au cours des cinq décennies qui se sont écoulées entre la mort et la destruction causées par les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki et la naissance de ce traité, plus de 2000 essais nucléaires ont été effectués. », a-t-il dit.

Selon l’OTICE, le rendement explosif moyen de ces essais chaque année était équivalent à près de 1.000 bombes de la taille d’Hiroshima. Plus important encore, ces essais ont permis de mettre au point des modèles d’armes nucléaires plus de 3.000 fois plus destructeurs que celle utilisée lors du bombardement d’Hiroshima. « Ces essais ont eu de graves répercussions sur la santé humaine et l’environnement », a-t-il fait valoir.

Robert Floyd, Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
OTICE/Simonis Wien
Robert Floyd, Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Seuls trois pays ont procédé à des essais nucléaires, dont un seul au cours de ce siècle

La situation actuelle comparée toutefois à celle qui prévalait avant l’adoption du traité, 185 États ont signé et 170 ont ratifié ce texte interdisant les essais nucléaires. Seuls trois pays ont procédé à des essais nucléaires, dont un seul au cours de ce siècle (RPDC).

Même sans être entré en vigueur, le texte a déjà obtenu une adhésion quasi universelle à l’interdiction des explosions nucléaires prévue par le traité. « Je pense que cela démontre la volonté et l’engagement mondiaux de mettre fin une fois pour toutes à cette menace pour la paix et la sécurité internationales », a insisté M. Floyd.

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est entré en vigueur en septembre 1996. Vingt-cinq ans après, l’OTICE indique disposer des outils nécessaires pour « mettre fin aux essais nucléaires partout, par tout le monde et pour toujours ». « Je sais que nous pouvons parvenir à un monde exempt d’essais nucléaires, car l’échec n’est pas une option », a conclu M. Floyd.