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L’OMS salue les nouvelles initiatives visant à mettre fin au cancer du col de l’utérus

Une adolescente âgée de 14 ans est vaccinée contre le papillomavirus humain (PVH) en Mauritanie.
© UNICEF/Raphael Pouget
Une adolescente âgée de 14 ans est vaccinée contre le papillomavirus humain (PVH) en Mauritanie.

L’OMS salue les nouvelles initiatives visant à mettre fin au cancer du col de l’utérus

Santé

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est jointe mercredi aux défenseurs de la lutte contre le cancer du col de l’utérus dans le monde entier afin de commémorer une Journée d’action historique pour l’élimination de cette maladie et de saluer de nouvelles initiatives visant à mettre fin à cette maladie dévastatrice, qui tue plus de 300.000 femmes chaque année.

Comme c’est le cas pour la COVID-19, on note des difficultés d’accès aux outils vitaux : les femmes et les adolescentes des pays les plus pauvres ne bénéficient pas des installations de dépistage clinique, des vaccins contre le papillomavirus humain (HPV) et des traitements que les pays riches considèrent comme acquis.

L’écart entre le nombre de décès dus au cancer du col de l’utérus dans les pays à revenu élevé et celui enregistré dans les pays à faible revenu est saisissant, et semblable à ce qu’on observe pendant la pandémie : 9 décès sur 10 dus au cancer du col de l’utérus surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Au cours de la dernière décennie, les fabricants ont concentré l’offre sur les marchés les plus riches. En 2020, seulement 13% des filles âgées de 9 à 14 ans dans le monde étaient vaccinées contre le papillomavirus humain (PVH), le virus qui cause la majorité des cas de cancer du col de l’utérus. Environ 80 pays, où se concentrent près des deux tiers des cas dans le monde, n’ont pas encore introduit ce vaccin qui permet de sauver des vies.

L’OMS met l’accent sur de nouvelles avancées importantes en matière de prévention et de traitement de la maladie, notamment la préqualification d’un quatrième vaccin contre le VPH (Cecolin produit par un troisième fabricant, Innovax), qui devrait permettre d’augmenter et de diversifier l’offre vaccinale.

« Le cancer du col de l’utérus cause d’immenses souffrances, mais il est pour ainsi dire entièrement évitable et, s’il est diagnostiqué suffisamment tôt, c’est l’un des cancers qui se traitent le mieux », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Nous disposons des outils nécessaires pour reléguer cette maladie au passé, mais uniquement à condition de mettre ces outils à la disposition de toutes celles qui en ont besoin. C’est l’objectif que nous visons avec nos partenaires de l’initiative de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus ».

Le risque de développer un cancer du col de l’utérus est multiplié par six chez les femmes vivant avec le VIH, mais nombre d’entre elles n’ont pas accès à la vaccination ou au dépistage.

Lutter contre le cancer du col de l’utérus durant la pandémie de COVID-19

Le Dr Tedros a salué les pays qui ont adopté des méthodes innovantes pour faciliter l’accès aux technologies et aux services susceptibles de lutter contre le cancer du col de l’utérus pendant la pandémie de COVID-19.

L’année dernière, sept pays supplémentaires ont introduit le vaccin contre le VPH (Cabo Verde, Cameroun, El Salvador, Mauritanie, Qatar, Sao Tomé-et-Principe et Tuvalu), ce qui porte le total à 115 pays.

Certains pays ont formé des agents de santé à l’utilisation de nouveaux appareils portables pour l’ablation thermique des lésions précancéreuses. D’autres ont élargi le recours aux auto-prélèvements pour détecter les anomalies du col de l’utérus, une initiative approuvée par les lignes directrices récemment publiées par l’OMS, afin de permettre aux femmes d’effectuer leur propre frottis cervical. Cette solution réduit la stigmatisation dont sont victimes les femmes, facilite l’accès pour celles qui habitent loin des établissements de santé et aide les centres de santé surchargés à assurer la sécurité des services tout en respectant les mesures de protection contre la COVID-19. L’échantillon ainsi prélevé peut être analysé sur les mêmes plateformes de laboratoire que celles dans lesquelles les pays ont investi pour le test PCR de détection de la COVID-19.

On observe toutefois des reculs. Pour de nombreuses femmes, l’accès aux services de dépistage a diminué et, selon une enquête récente, 43% des pays ont signalé que les traitements de ce cancer avaient été perturbés. Pendant ce temps, les taux de vaccination contre le VPH dans le monde ont chuté, passant de 15% en 2019 à 13% en 2020, sous l’effet des perturbations qu’ont connues les services de santé et des fermetures d’établissements scolaires.

« Des progrès importants ont été réalisés en vue de l’élimination du cancer du col de l’utérus, même au cours de cette année sans précédent », a déclaré la Dre Princess Nono Simelela, Conseillère spéciale du Directeur général pour les priorités stratégiques, notamment l’élimination du cancer du col de l’utérus. « Nous avons certes assisté à des avancées majeures dans le domaine des nouvelles technologies et de la recherche, mais la prochaine étape cruciale consiste à s’assurer que ces dernières sont conçues pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, qu’elles leur sont accessibles et que la santé et les droits des femmes et des filles partout dans le monde seront des priorités dans la phase de relèvement qui suivra la pandémie de COVID-19 ».