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Les jeunes s'emparent de la COP26 et de Glasgow pour exiger une action en faveur du climat 

De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
ONU Info/Laura Quinones
De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.

Les jeunes s'emparent de la COP26 et de Glasgow pour exiger une action en faveur du climat 

Climat et environnement

« Que voulons-nous ? La justice climatique ! Quand la voulons-nous ? Maintenant ! ». Ces slogans ont résonné dans le centre de Glasgow vendredi, lorsque des milliers de manifestants sont descendus dans la rue à l'occasion de la « Journée de la jeunesse » de la COP26. 

Bien que la manifestation ait été initialement organisée par Fridays for Future, le mouvement de jeunes inspiré par l'activiste suédoise Greta Thunberg, des personnes de tous âges se sont rassemblées à George Square pour réclamer une action climatique. 

Des enfants brandissant leurs pancartes faites à la main aux adultes plus âgés réclamant un meilleur avenir pour ceux qui viendront après eux, la ville hôte de la Conférence des Nations sur le climat, la COP26, a vu des militants citoyens en nombre sans précédent se rassembler pour faire entendre leur message.  

Une marche encore plus importante est attendue samedi.

De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
ONU Info/Laura Quinones
De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.

La citoyenne galloise Jane Mansfield portait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Alerte rouge pour l'humanité », le cri d'alarme du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, après que le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) publié en juillet a mis en garde contre une catastrophe climatique imminente. 

« Je me soucie vraiment du monde que nous transmettons aux générations futures et de ce que nous faisons au Sud de la planète. Je vis dans le sud-ouest du Pays de Galles et le changement climatique est clairement en train de se produire, mais nous ne saisissons même pas ce qui se passe dans tant d'autres parties du monde et j'ai peur », a-t-elle déclaré à ONU Info

Des dirigeants autochtones latino-américains faisaient également partie des manifestations d'aujourd'hui. Ils étaient en tête de la marche. Plusieurs d'entre eux ont envoyé un message fort aux dirigeants du monde : arrêtez d'extraire les ressources et « laissez le carbone dans le sol ». 

« Les populations autochtones meurent dans les rivières ; elles sont emportées par des inondations massives. Des maisons sont emportées, des écoles remplies d'enfants, des ponts, notre nourriture, nos récoltes, tout est emporté », ont-ils déclaré sur une scène installée à George Square. 

Pendant ce temps, certains militants portaient des masques de Présidents et de Premiers ministres et les représentaient comme étant arrêtés avec des pancartes indiquant « criminels climatiques ». 

Plus d'actions concrètes, moins d’écoblanchiment   

La militante suédoise Greta Thunberg a été la dernière à apparaître sur la scène de la manifestation. Elle a critiqué les dirigeants mondiaux pour leur « blabla » continu après 26 ans de conférences sur le climat et a mis en doute la transparence des engagements qu'ils ont pris durant cette COP. 

« Les dirigeants ne restent pas les bras croisés ; ils créent activement des failles et façonnent des cadres à leur avantage et cela pour continuer à profiter de ce système destructeur. Il s'agit d'un choix actif des dirigeants de poursuivre l'exploitation de la nature et des personnes et la destruction des conditions de vie actuelles et futures », a-t-elle déclaré, qualifiant la conférence d' « événement d’écoblanchiment». 

D'autres membres de Vendredi pour l'avenir, s'adressant à ONU Info, ont demandé une plus grande participation et une meilleure représentation des jeunes dans les négociations en cours à la COP26. 

« Chaque année, nous avons été déçus par la COP et je ne pense pas que cette année sera différente. Il y a une lueur d'espoir, mais en même temps, nous ne voyons pas assez d'action, nous ne pouvons rien obtenir uniquement avec des promesses vides », a déclaré un représentant de Youth Advocates for Climate Change aux Philippines.  

« Les négociations ont lieu et pourtant nous sommes ici dans la rue parce que nous n'avons pas été inclus. Les personnes les plus riches viennent dans leurs jets privés et prennent les décisions. Nous sommes ici et nous ne serons pas ignorés. Nous allons créer notre propre espace », a ajouté un autre défenseur du climat.

De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
ONU Info/Laura Quinones
De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.

Déclaration des jeunes 

Le même appel a été lancé à l'intérieur de la zone bleue de la Conférence, où les militants pour le climat de YOUNGO, le groupe des enfants et des jeunes de l'ONU sur le changement climatique, ont remis à la présidence de la COP et à d'autres dirigeants une déclaration signée par 40.000 jeunes demandant un changement. 

La déclaration comprend plusieurs points de préoccupation, dont l'inclusion dans les négociations climatiques. Ils ont également demandé à Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), de soutenir leurs efforts pour qu'un paragraphe mentionnant l'importance de la jeunesse soit inclus dans la déclaration finale qui devrait être adoptée à la fin de la COP26. 

« Nous porterons ces questions et ces demandes à l'attention des délégations, elles sont toutes absolument raisonnables et justifiées », a-t-elle promis lors d'un débat avec de jeunes dirigeants.  

La déclaration, qui a été remise aux ministres, demande également que des mesures soient prises en matière de financement du climat, de mobilité et de transport, de protection de la vie sauvage et de conservation de l'environnement. 

« Partout où je suis allée dans le monde, j'ai été frappée par la passion et l'engagement des jeunes en faveur de l'action climatique. La voix des jeunes doit être entendue et reflétée dans ces négociations ici à la COP. Les actions et la mobilisation des jeunes sont essentiels pour que nous puissions maintenir l'objectif de 1,5 degré Celsius en vie et créer un avenir net zéro », a déclaré Alok Sharma, président de la COP26. 

Pendant ce temps, le Royaume-Uni et l'Italie, en partenariat avec l'UNESCO, Youth4Climate et Mock COP, ont coordonné une nouvelle action mondiale visant à doter les générations futures des connaissances et des compétences nécessaires à la création d'un monde net zéro.  

Alors que les ministres de l'éducation et les jeunes se réunissaient, plus de 23 pays ont présenté des engagements nationaux en matière d'éducation climatique, allant de la décarbonisation du secteur de l'éducation au développement des ressources scolaires. 

Dernières mises à jour des engagements nationaux

La CCNUCC a publié ses dernières mises à jour des engagements nationaux pris jusqu'à présent pour réduire les émissions de carbone et bien que certaines avancées aient été réalisées pendant la conférence, elles ne sont toujours pas suffisantes. 

Les jeunes ont raison : les nouveaux engagements ne sont pas suffisants

Le rapport indique que l'on prévoit une augmentation considérable, d'environ 13,7%, des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2010.

Avant la COP, l'augmentation était calculée à 16%, mais pour que le monde puisse freiner le réchauffement climatique et éviter des conséquences désastreuses, les émissions doivent être réduites de 50% au cours des neuf prochaines années

Pour Carla Huanca, une jeune militante qui a fait le voyage depuis la Bolivie pour être à Glasgow avec son ami, le dinosaure « T-Resilient », une autre extinction ne peut être envisagée. 

« Nous, les jeunes, serons ceux qui hériteront de cette planète et c'est pourquoi il est si important que nos voix soient entendues. Nous exigeons que les gouvernements prennent des mesures pour avoir la planète que nous voulons », a-t-elle déclaré à ONU Info.