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Au Conseil des droits de l’homme à Genève, session spéciale sur le Soudan vendredi

Des manifestants dans les rues de la capitale du Soudan, Khartoum, en avril 2019.
Photo ONU Soudan/Ayman Suliman
Des manifestants dans les rues de la capitale du Soudan, Khartoum, en avril 2019.

Au Conseil des droits de l’homme à Genève, session spéciale sur le Soudan vendredi

Droits de l'homme

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a annoncé mardi qu’il tiendrait une session spéciale le vendredi 5 novembre pour examiner « les implications de la situation actuelle au Soudan », après le coup d’Etat du 25 octobre ayant porté au pouvoir le général Abdel Fattah Burhan.

De son côté, le Représentant spécial de l’ONU pour le Soudan, Volker Perthes, a expliqué lundi à des journalistes à New York que de multiples efforts de médiation étaient en cours au Soudan une semaine après la prise du pouvoir par l'armée.

S'exprimant depuis la capitale, Khartoum, M. Perthes a déclaré que la situation sur le terrain était « stable mais très tendue » à la suite de la prise de contrôle par l'armée soudanaise, qui a dissous le gouvernement de transition.

L'ONU s'est empressée de condamner le coup d'État et les arrestations et d'appeler au rétablissement de l'ordre constitutionnel.

« De nombreux interlocuteurs avec qui nous parlons à Khartoum, mais aussi au niveau international et régional, expriment un fort désir que nous avancions rapidement pour sortir de la crise et revenir aux étapes de la normalité, aux étapes de la transition politique », a déclaré M. Perthes.

Samedi, des dizaines de citoyens sont descendus dans la rue lors de manifestations de masse à l'échelle nationale contre le coup d'État. Plusieurs manifestants auraient été tués et M. Perthes a déploré les pertes en vies humaines, ainsi que l'utilisation de gaz lacrymogènes.

Pendant ce temps, de multiples négociations sont en cours dans la capitale pour résoudre la crise. L'ONU poursuit son rôle de bons offices au Soudan et soutient certains des pourparlers.

Volker Perthes, Représentant spécial de l'ONU pour le Soudan.
Photo : ONU/Loey Felipe
Volker Perthes, Représentant spécial de l'ONU pour le Soudan.

Réunion du Conseil des droits de l’homme soutenue par une quarantaine d’Etats

La session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme est convoquée à la suite d’une demande officielle présentée conjointement par le Royaume-Uni, les États-Unis, la Norvège et l’Allemagne. Pour l’instant, la réunion est soutenue par une quarantaine d’Etats dont dix-huit membres du Conseil.

La convocation d’une session extraordinaire du Conseil exige le soutien d’au moins 16 États membres, soit un tiers des 47 membres du Conseil.

À ce stade, la demande de convocation de cette session extraordinaire est soutenue par les dix-huit membres du Conseil ci-après : Allemagne, Autriche, Brésil, Bulgarie, Danemark, France, Italie, Japon, Libye, Mexique, Pays-Bas, Pologne, République de Corée, République tchèque, Ukraine, Royaume-Uni et Uruguay.

La demande de convocation est également soutenue par une trentaine de pays observateurs dont la Sierra Leone, le Malawi et les Etats-Unis.

4e session spéciale en 2021

Il s’agit de la quatrième session extraordinaire depuis le début de l’année, dont la dernière qui a porté sur l’Afghanistan le 24 août dernier, après la prise du pouvoir par les Talibans. Les deux précédentes ont porté sur la crise au Myanmar, et sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé.

Au total, la réunion extraordinaire sur le Soudan sera la 32ème session spéciale depuis le lancement du Conseil du droits de l’homme. La première session extraordinaire a eu lieu le 05 juillet 2006 et s’est penchée sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé.

Par ailleurs, le Conseil des droits de l’homme avait décidé ce lundi matin de convoquer une réunion d’organisation le mercredi 3 novembre à 9h00 pour examiner la demande du Représentant permanent du Soudan de reporter l’examen périodique universel de troisième cycle du Soudan à la 40ème session du groupe de travail de l’EPU (24 janvier-4 février 2022).

La réunion d’organisation pour examiner ce report aura lieu à l’heure initialement prévue pour l’examen du rapport, c’est-à-dire le mercredi 3 novembre.