Sommet mondial du Web à Lisbonne : l’ONU appelle à exploiter les données pour le bien de tous

Le Secrétaire général de l’ONU a appelé lundi les quelques 40.000 participants attendus au Sommet de Lisbonne sur le Web à construire un avenir numérique « plus ouvert, libre, diversifié et sûr pour tous ».
Selon António Guterres, ce Sommet, considéré comme l’un des plus importants du monde concernant l’Internet, se déroule cette année « à une période charnière ».
Si la pandémie de Covid-19 a mis en lumière la puissance et les promesses de la technologie numérique, elle a également mis en évidence de profondes fractures, a souligné le chef de l’ONU, qui fait partie des plus de 1.000 intervenants et 1.250 startups attendus au Sommet du 1er au 4 novembre cette année.
« La moitié de l'humanité - en particulier les femmes et les filles des pays en développement et les populations vulnérables - n'a pas accès à l'Internet ; et ceux qui sont en ligne sont confrontés à des menaces qui ont été amplifiées par la pandémie », a expliqué M. Guterres dans un message vidéo.
La propagation du harcèlement, de la désinformation et des fausses informations devient épidémique et les cybercrimes sont en augmentation, a fait valoir M. Guterres.
La portée croissante des plateformes numériques et l'utilisation abusive des données seraient toutefois parmi les plus grands périls, selon lui. « Une vaste bibliothèque d'informations est en train d'être constituée sur chacun d'entre nous. Pourtant, nous n'avons pas les clés de cette bibliothèque », a averti le chef de l’ONU.
« Nous ne savons pas comment ces données ont été collectées, par qui et à quelles fins. Mais nous savons qu'elles sont exploitées pour influencer les opinions, manipuler les comportements et violer les droits de l'homme », a-t-il souligné.
Cela érode la confiance, menace le contrat social et sape la démocratie, a regretté M. Guterres.
António Guterres a appelé les participants à « aller au-delà du paysage fragmenté actuel de la gouvernance numérique pour exploiter les données pour le bien de tous ».
Cela exigerait l’établissement d’un consensus « pour garantir que les droits de l'homme hors ligne sont les mêmes que les droits de l'homme en ligne » a-t-il soutenu, soulignant que les Nations Unies offrent une plateforme « naturelle » pour faire avancer ce programme.
M. Guterres a évoqué la Feuille de route pour la coopération numérique qu’il a présentée l’année dernière. Cette dernière vise « un avenir numérique plus ouvert, libre, diversifié et sûr pour tous », où l'Internet est un droit humain fondamental.
Il a signalé que cette feuille de route menait désormais à une destination : « un Pacte numérique mondial entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile, lors du Sommet sur de l'avenir en 2023 ».
« Plus que jamais, la technologie rapproche les gens : libérons ses promesses pour façonner un monde plus sûr, plus durable et plus inclusif », a dit le chef de l’ONU.