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Les arbres urbains, pas seulement une question d’esthétique

Les tours Bosco Verticale (Forêt verticale) de Milan, en Italie, largement autosuffisantes en énergie, donnent un aperçu de l'avenir de la vie durable.
Unsplash/Jann And
Les tours Bosco Verticale (Forêt verticale) de Milan, en Italie, largement autosuffisantes en énergie, donnent un aperçu de l'avenir de la vie durable.

Les arbres urbains, pas seulement une question d’esthétique

Climat et environnement

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Fondation Arbor Day mettent à l’honneur les « Villes forestières ». Les espaces verts ne servent pas qu’à embellir les zones urbaines. Ils en sont les poumons, le foie et le cœur battant et sont indispensables pour créer des villes saines, vivables et durables dans le monde entier.

Les arbres urbains sont un moyen important d’atténuer le changement climatique et d’améliorer la qualité de l’air, ce qui rend les villes plus saines, et sont également essentiels dans les régions chaudes. De fait, le placement stratégique des arbres dans les villes peut contribuer à faire baisser la température ambiante de 2 à 8 °C et, ainsi, à rendre un tout petit peu plus supportable la chaleur moite qui y règne.

Les grands arbres sont aussi un excellent moyen d’absorber les gaz polluants et de filtrer les particules fines présentes dans l’air, telles que la poussière, les impuretés ou la fumée, qui restent bloquées dans les feuilles et l’écorce.

Mais les arbres ne sont pas seulement bons pour l’environnement, ils le sont aussi pour les êtres humains. D’après les études, le fait de vivre près d’espaces verts et d’y avoir accès peut améliorer la santé physique et mentale en diminuant la pression artérielle et le stress, par exemple.

Pour toutes ces raisons, il est essentiel de prendre sérieusement en compte les arbres dans le cadre de l’urbanisme moderne. C’est pourquoi la FAO et la Fondation Arbor Day ont lancé le programme « Villes forestières », une initiative collaborative visant à encourager les villes du monde entier à investir dans les forêts et les arbres urbains, à bien les préserver et à les gérer de manière durable. En 2019, première année où des villes ont pu se porter candidates au titre de cette initiative mondiale, 68 villes de 17 pays ont été reconnues pour l’engagement qu’elles ont pris en faveur des forêts urbaines. Le programme compte aujourd’hui 120 villes, soit presque le double, réparties dans 23 pays.

Voici quelques initiatives novatrices et motivantes mises en place par quatre villes forestières.

Birmingham (Royaume-Uni)

Au cours des vingt dernières années, Birmingham, ancienne ville industrielle, est devenue un modèle d’urbanisation verte moderne et a reçu le titre de « ville forestière » en 2019.

Le programme local « Route to Zero » a pour objectif de réduire les émissions de carbone de la ville à zéro d’ici à 2030. Il met l’accent sur la création d’infrastructures et de couloirs verts à Birmingham. Cole Valley, par exemple, est à la fois un parc, une piste cyclable et un espace naturel longeant la rivière qui encourage les résidents à se rendre sur leur lieu de travail à pied ou à vélo.

Le programme « Route to Zero » prévoyait également un projet de cartographie de la couverture forestière de la ville, essentielle pour réduire les températures estivales. Il a été observé que, tandis que la couverture forestière atteignait 405 dans certaines zones, dans d’autres, elle n’était parfois que de 10%. Le conseil municipal privilégie désormais la plantation d’arbres et la création d’espaces verts dans tous les quartiers pour que la majorité de la ville possède une couverture forestière d’au moins 25 pour cent, soit la couverture minimum nécessaire pour parvenir à abaisser les températures.

La couverture forestière garde la ville au frais, et les couloirs verts et pistes cyclables encouragent le recours aux transports durables. À gauche: ©FAO/Fabio Lopoes. À droite: ©FAO/Klienne Eco

Campo Grande (Brésil)

Campo Grande, au centre-ouest du Brésil, est devenue une ville forestière en 2019.

Ces dernières années, dans le cadre du programme de foresterie urbaine de la ville, des arbres ont été plantés pour protéger les cours d’eau et améliorer la couverture forestière des trottoirs et des zones piétonnes.

Le programme mise sur le boisement pour réduire la pollution atmosphérique, sonore et visuelle afin de favoriser une meilleure qualité de vie pour ses habitants et d’aider à préserver la biodiversité locale. De fait, Campo Grande est connue pour ses espèces sauvages variées et a même obtenu le titre de « capitale nationale du tourisme ornithologique ». Elle se situe à côté du Pantanal, une zone de prairies parsemée de forêts connaissant des crues saisonnières et abritant un grand nombre d’oiseaux, dont le jabiru et l’ara hyacinthe, et de mammifères, tels que la loutre géante et le jaguar.

Kampala (Ouganda)

Kampala est devenue une ville forestière en 2021 après s’être engagée à planter des arbres, à multiplier les espaces verts et à créer un milieu urbain plus durable.

Le conseil municipal de Kampala a maintenant une « section paysage » consacrée à la gestion de l’aménagement des arbres en milieu urbain, dont s’occupe une équipe d’architectes paysagistes, de métreurs et d’écologistes. Ces dernières années, deux nouveaux parcs ont ouvert, à savoir le parc pour enfants Chwa II et le parc Nakawa, situé dans le quartier des affaires de la ville. Au total, 8 000 arbres ont été plantés dans le cadre de la campagne en faveur d’une Kampala verte, qui encourage les résidents à faire don d’un arbre ou à en planter un dans la ville.

La ville a également organisé une course de relais de 330 kilomètres intitulée Running Out of Trees pour sensibiliser à la plantation d’arbres et lutter contre leur abattage illégal. La course a démarré à Kampala et s’est terminée à Gulu, et des arbres ont été plantés à chaque point relais.

Les arbres ne sont pas seulement là pour faire joli, ils ont également des effets positifs pour les êtres humains. Avoir accès à des espaces verts améliore la santé mentale et physique! ©FAO/Klienne Eco

Hyderabad (Inde)

Hyderabad a obtenu le statut de « ville forestière » en 2020 grâce aux mesures prises par la collectivité locale pour améliorer la couverture végétale dans l’état du Telangana. Depuis 2015, l’état a planté 2,2 milliards de jeunes arbres et devrait bientôt atteindre son objectif de 2,3 milliards d’ici à la fin de l’année 2021. Au total, 109 forêts urbaines sont en train d’être développées, et 53 d’entre elles sont déjà terminées.

La collectivité locale gère des programmes destinés à faire en sorte que les villes et villages situés autour d’Hyderabad deviennent eux aussi propres et verts en fournissant aux ménages des jeunes arbres à planter et à entretenir.

La FAO et la Fondation Arbor Day mettent en relation des villes du monde entier grâce à un réseau mis sur pied pour développer les approches les plus concluantes en matière de gestion des arbres et des forêts en milieu urbain. N’hésitez pas à parler du programme « Villes forestières » à votre conseil municipal!