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La crise humanitaire en Syrie continue de s’aggraver, prévient l’ONU

Des enfants déplacés dans un camp de fortune dans le nord-ouest de la Syrie.
© UNICEF/Khaled Akacha
Des enfants déplacés dans un camp de fortune dans le nord-ouest de la Syrie.

La crise humanitaire en Syrie continue de s’aggraver, prévient l’ONU

Aide humanitaire

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, mercredi, consacrée à la situation en Syrie, le chef de l’humanitaire de l’ONU a prévenu que la crise humanitaire dans ce pays continuait de s’aggraver.

« La vie quotidienne en Syrie devient de moins en moins abordable. Plus de 90% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté », a expliqué Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires.

« De nombreuses personnes sont obligées de faire des choix très difficiles pour joindre les deux bouts et sont donc confrontées à un risque accru d'exploitation », a-t-il ajouté, estimant qu'une expansion des programmes de relèvement rapide doit être au cœur des efforts pour répondre aux besoins de manière durable.

Selon lui, des progrès ont été accomplis. « Avec d'autres mécanismes, nos fonds communs ont accru le soutien aux activités de relèvement rapide. Mais il faut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup plus », a-t-il insisté.

L’hiver va aggraver les difficultés

Martin Griffiths a souligné qu’en plus de la pauvreté croissante, de la crise de l'eau et de l'aggravation de l’insécurité alimentaire, les Syriens sont également confrontés à une résurgence de la Covid-19.

« Alors que les températures commencent à baisser, la pluie, le froid et les conditions hivernales aggraveront les difficultés pour des millions de personnes », a-t-il dit, ajoutant que l'ONU et ses partenaires continuent de tout mettre en œuvre pour intensifier l'assistance.

Des préparatifs sont en cours pour une nouvelle livraison à travers les lignes de front du Programme alimentairemondial (PAM) en novembre. Et le chef de l’humanitaire s’est dit assez optimiste quant à la possibilité d’améliorer l’accès à travers les lignes de front au cours des prochains mois.

Il a rappelé que l'assistance transfrontalière reste la partie centrale de la réponse humanitaire pour garantir que l'aide parvienne de manière efficace et transparente à des millions de personnes dans le besoin dans le nord-ouest de la Syrie.

Poursuite de la violence sur le terrain

L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s’est également inquiété de la « grave situation humanitaire » et de la poursuite de la violence sur le terrain.

« La violence doit cesser. Je continue d'appeler à un cessez-le-feu à l'échelle nationale et de souligner les obligations en vertu du droit international humanitaire de protéger les civils et les infrastructures civiles », a dit M. Pedersen.

Il est revenu sur la sixième session du petit organe du Comité constitutionnel syrien, sous l’égide de l’ONU, du 18 au 22 octobre, à Genève. Il s’est dit déçu du résultat de cette session, alors que les participants n’ont pas été en mesure de se mettre d’accord sur le mécanisme permettant aux discussions de progresser.

Le mandat du Comité constitutionnel est de préparer et de rédiger une réforme constitutionnelle. La semaine dernière, pour la première fois, toutes les délégations ont soumis des projets de textes constitutionnels.

« Mais en l'absence d'un mécanisme convenu pour réviser les projets et commencer à identifier les points communs, les 45 membres du petit organe n'ont pas été en mesure de passer de la soumission et de la discussion des premiers projets de textes constitutionnels à l'élaboration d'un processus productif de rédaction de textes », a-t-il expliqué.

L’Envoyé spécial s’est dit convaincu que des progrès au sein du Comité constitutionnel « pourraient, s'ils sont réalisés de la bonne manière, contribuer à instaurer un climat de confiance ». « Mais cela nécessite une réelle détermination et la volonté politique d'essayer de construire un terrain d'entente », a-t-il ajouté.