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Syrie : reprise à Genève de discussions « substantielles » sur une nouvelle constitution

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, et les co-présidents du Comité constitutionnel syrien, Ahmad Kuzbari du gouvernement et Hadi Albarhra de l'opposition, à Genève.
Photo UNIFEED
L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, et les co-présidents du Comité constitutionnel syrien, Ahmad Kuzbari du gouvernement et Hadi Albarhra de l'opposition, à Genève.

Syrie : reprise à Genève de discussions « substantielles » sur une nouvelle constitution

Paix et sécurité

Les négociations sur la constitution syrienne ont repris, ce lundi à Genève, sous l’égide de l’ONU. Ces discussions entre les parties syriennes devraient durer toute la semaine sur les bords du Lac Léman, autour d’Ahmad Kuzbari, le co-président nommé par Damas, et Hadi al-Bahra représentant de l’opposition.

 

Les 45 membres du petit groupe du comité constitutionnel se sont retrouvés ce lundi matin au Palais des Nations. « Le Bureau de l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie vous informe que les membres de l’organe restreint du Comité constitutionnel syrien devraient commencer à quitter le Palais des Nations le lundi 18 octobre à partir de 15 heures », ont annoncé les services de Geir Pedersen.

Les deux co-présidents du Comité constitutionnel syrien se sont d’ailleurs rencontrés hier dimanche à Genève sous l’égide du Médiateur onusien, Geir Pedersen. Le diplomate norvégien a déclaré aux journalistes qu’il avait eu une bonne réunion le matin même avec les représentants du gouvernement syrien et de l’opposition.

Les deux co-présidents se sont retrouvés la première fois dimanche avec l’Émissaire onusien

« Pour la première fois, les deux co-présidents, celui nommé par le gouvernement et celui nommé par l’opposition, se sont retrouvés avec moi pour une discussion substantielle et franche sur la manière dont nous devons procéder pour la réforme constitutionnelle », a affirmé Geir Pedersen au cours d’un point de presse au Palais des Nations. Il a souligné que « les deux co-présidents sont désormais d’accord » pour que « l’on commence le processus d’élaboration d’une réforme constitutionnelle en Syrie ».

« Mais une autre réunion très importante a eu lieu », a ajouté M. Pedersen. En effet, les deux co-présidents se sont retrouvés la première fois avec l’Émissaire onusien « pour une discussion substantielle et franche sur la manière dont nous allons procéder à la réforme constitutionnelle et, en fait, sur la manière dont nous planifions la semaine à venir ».

Il espère donc poursuivre la réunion dans le même état d’esprit, sans préjuger bien sûr pas de l’issue de la semaine qui attendent ces discussions. Et ces nouvelles discussions se déroulent en format restreint: 15 membres représentant le gouvernement, 15 l’opposition et 15 la société civile. Ce comité restreint rendra ensuite compte au comité élargi qui compte 150 membres, 50 pour chacune des parties.

Travailler ensemble sur le comité constitutionnel et aborder les autres aspects de la crise

Après une interruption de plus de huit mois, ces négociations ayant commencé il y a deux ans, réunissant des représentants du pouvoir syrien, de l’opposition et des acteurs de la société civile pour trouver une solution politique au conflit civil en Syrie, mais elles ont peu progressé. À la fin du cinquième cycle de négociations en janvier dernier, M. Pedersen s’était dit déçu par le manque de progrès.

Mais cela n’a pas entamé la détermination du diplomate norvégien. M. Pedersen a ainsi passé les huit mois suivants à rencontrer les différentes parties pour remettre le processus de Genève sur les rails. Pourtant « si le processus de réforme constitutionnel était important, il ne suffirait pas à résoudre la crise syrienne », a-t-il dit.

M. Pedersen a ainsi appelé toutes les parties à travailler ensemble sur le comité constitutionnel, mais aussi aborder les autres aspects de la crise syrienne. D’autant que « des civils sont tués et blessés chaque jour en Syrie et plus de 13 millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire et presque 90% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté ».

« J’ai bon espoir que nous pourrons progresser. Mais comme je l’ai également dit, travaillons maintenant sérieusement tout au long de cette semaine et lorsque nous nous retrouverons vendredi, nous serons en mesure de résumer où nous en sommes », a conclu M. Pedersen.