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Le chef de l’ONU appelle à faire de la santé mentale une réalité pour tous

Le Kazakhstan a un des taux les plus élevés de suicide chez les jeunes au monde.
© UNICEF/Anush Babajanyan/VII Photo
Le Kazakhstan a un des taux les plus élevés de suicide chez les jeunes au monde.

Le chef de l’ONU appelle à faire de la santé mentale une réalité pour tous

Santé

La pandémie de Covid-19 a eu un impact majeur sur la santé mentale dans le monde, et des mesures doivent être prises pour « redresser les inégalités flagrantes exposées par la pandémie », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée dimanche.

Rappelant que des millions de personnes sont confrontées au deuil de membres de leur famille et d'amis, que beaucoup sont anxieuses au sujet de la sécurité de l'emploi et que les personnes âgées peuvent vivre dans l'isolement et la solitude, M. Guterres a estimé que « sans action déterminée, l'impact sur la santé mentale pourrait durer beaucoup plus longtemps que la pandémie elle-même».

Dans son message pour la Journée, le chef de l'ONU a également souligné que les enfants et les adolescents « peuvent se sentir aliénés et en détresse » et a appelé à des mesures pour lutter contre l'inégalité d'accès aux services de santé mentale.

La santé mentale des enfants

Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, environ 20% des enfants et des adolescents dans le monde souffrent de troubles mentaux, le suicide étant la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans.

Plus tôt dans la semaine, l'agence des Nations Unies pour l'enfance, l'UNICEF, a appelé à davantage d'investissements dans la santé mentale des enfants.

La dernière édition du rapport phare de l'agence, La situation des enfants dans le monde, souligne que même avant la crise, les enfants et les jeunes portaient déjà le fardeau des problèmes de santé mentale, et qu’il n’y avait pas d’investissement significatif pour y remédier.

Les 18 derniers mois ont été difficiles pour les enfants, a déclaré Henrietta Fore, Directrice exécutive de l'UNICEF.

« Dans les pays à revenu élevé, plus de 75% des personnes souffrant de dépression déclarent ne pas recevoir de soins adéquats, et dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, plus de 75% des personnes souffrant de troubles mentaux ne reçoivent aucun traitement », a poursuivi M. Guterres.

Soulignant le sous-investissement chronique comme le principal facteur, les gouvernements dépensant en moyenne un peu plus de 2% de leurs budgets de santé pour la santé mentale, le chef de l'ONU a déclaré que c'était tout simplement « inacceptable ».

Fournir des soins de qualité

Soulignant qu'il est reconnu qu'« il ne peut y avoir de santé sans santé mentale », il a noté que les États membres ont approuvé le plan d'action global actualisé de l'OMS pour la santé mentale.

En 2019, l'agence de santé des Nations Unies a lancé l'Initiative spéciale de l'OMS pour la santé mentale (2019-2023) : la couverture sanitaire universelle pour la santé mentale afin d'assurer l'accès à des soins de qualité et abordables pour les problèmes de santé mentale dans 12 pays prioritaires, desservant 100 millions de personnes supplémentaires.

Lors de l'Assemblée mondiale de la santé en mai 2021, les gouvernements du monde entier ont reconnu la nécessité de développer des services de santé mentale de qualité à tous les niveaux, et certains pays ont trouvé de nouvelles façons de fournir des soins de santé mentale à leurs populations.

« La famille des Nations Unies, ainsi que des partenaires de la communauté mondiale de la santé mentale, introduisent de nouvelles directives et développent de nouveaux outils pour améliorer la santé mentale », a ajouté M. Guterres.

« Ce sont des étapes positives, mais nous avons un long chemin à parcourir », a conclu le Secrétaire général de l'ONU, qui a réitéré l'engagement de l’Organisation « à travailler ensemble avec urgence et détermination pour assurer des soins de santé mentale de qualité pour tous, partout ».