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Méditerranée : près de 700 migrants et réfugiés arrivés sur l’île italienne de Lampedusa

Cimetière de bateaux à Lampedusa où les embarcations utilisées par des migrants sont placées avant d'être détruites.
Photo OIM/Peter Schatzer
Cimetière de bateaux à Lampedusa où les embarcations utilisées par des migrants sont placées avant d'être détruites.

Méditerranée : près de 700 migrants et réfugiés arrivés sur l’île italienne de Lampedusa

Migrants et réfugiés

C’est l’une des plus importantes arrivées de migrants et réfugiés en Italie cette année, et l’île italienne n’a rarement vu autant de débarquements en une seule journée à Lampedusa.

Selon l’agence des Nations Unies pour les migrations, plus 680 hommes, femmes et enfants, entassés sur différents bateaux de pêche et embarcations plus petites sont arrivés depuis lundi soir dans le sud de l’Italie.

« Plus de 680 migrants sont arrivés hier (lundi 27 septembre 2021) à Lampedusa. Beaucoup étaient déshydratés et dans des conditions de santé très délicates », a confirmé dans un tweet, Flavio Di Giacomo, porte-parole du Bureau de coordination pour la Méditerranée de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Au total, l’Italie a enregistré depuis le début du mois de septembre 2021, plus de 4.800 arrivées, soit plus de 20% à la même période l’an dernier ( 3.971). Et après une accalmie dans cette partie de la mer Méditerranée, les traversées entre la côte africaine, essentiellement la Libye, et l’Italie sont nettement reparties à la hausse cette année.

Les traversées vers l’Italie et Espagne en forte hausse

Depuis le début de l’année, environ 44.200 migrants et réfugiés ont débarqué sur les côtes italiennes, contre 23.310 au cours de la même période en 2020. Pour le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), il s’agit soit quasiment deux fois plus qu’en 2020 (+90%), et six fois plus qu’en 2019.

Selon des rapports des médias italiens, ces réfugiés, qui viennent d’Egypte, du Tchad, du Maroc, de Syrie, du Bangladesh, du Soudan, du Nigeria, d’Ethiopie et du Sénégal, sont partis de Zouara, en Libye. « Ceux qui arrivent de Libye montrent toujours les signes douloureux de la violence et des abus dont ils ont été victimes, et ont besoin d’une assistance et d’une protection appropriées », a précisé Flavio Di Giacomo.

Au total, près de 80.000 personnes sont arrivées depuis le début de l’année en Europe dont 74.552 via la Méditerranée. Il s’agit de réfugiés et de migrants arrivant par la mer en Italie, en Grèce, en Espagne, à Chypre et à Malte. Dans le même temps, 4.920 personnes ont rejoint l’Europe par voie terrestre en 2021, selon le HCR.

La Tunisie en tête des arrivées en Méditerranée

Après l’Italie, c’est l’Espagne qui a accueilli le contingent le plus important, avec 27.320 arrivées. Dans ce pays ibérique, plus de 9.386 personnes sont arrivées aux îles Canaries par la mer au cours des huit premiers mois de 2021. Pour ce seul point d’entrée de l’Espagne, il s’agit d’une augmentation de 140% par rapport à la même période en 2020 (3.933).  

Du côté de la Grèce, le HCR fait état de 5.961 arrivées.

La Tunisie fait partie des nationalités les plus courantes des arrivées par mer et par terre en Méditerranée à partir de janvier 2021 (qui ne tient pas compte des arrivées en Espagne). Selon un décompte établi le 31 août dernier par le HCR, les Tunisiens représentaient plus de 25% des arrivées (11.042).

Suivent le Bangladesh (12% ; 5.278 arrivées), l’Égypte (8% ; 3.585 arrivées), la Côte d’Ivoire (6.5% ;2.782), la Syrie (5.5% ; 2.358), l’Iran (4.3% ; 1.851), la Guinée (3.8% ; 1.646), l’Érythrée (3.7% ; 1.570), l’Iraq (3.5% ; 1.513) et le Soudan (3.5% ; 1.480 arrivées).

Au moins 1.205 morts ou personnes disparues en Méditerranée depuis le début de l’année

Plus globalement, les données de l’OIM et du HCR montrent que les départs de migrants et réfugiés, les interceptions et les arrivées en Méditerranée centrale sont en augmentation cette année. Selon du HCR établi le 26 septembre 2021, au moins 1.205 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée depuis le début de l’année 2021 en tentant de gagner l’Europe. Un rapport de l’OIM en 2020 estimait à 17.000 le nombre de morts dus à ces traversées clandestines entre 2014 et 2018.

Le Centre mondial d’analyse des données sur la migration de l’OIM note que le nombre réel de décès en mer était probablement beaucoup plus élevé. D’autant que même lorsque des bateaux sont signalés en détresse, il est difficile de déterminer le nombre de vies perdues.

Par exemple, les signalements de corps échoués sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest ou fréquemment pris dans les chaluts des bateaux de pêche sont d’autres indices de ces « naufrages invisibles ». L’organisation de la société civile espagnole, Caminando Fronteras, estime à 36 le nombre de bateaux disparus sans laisser de traces sur la route des îles Canaries au cours des six premiers mois de 2021.