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Le Conseil de sécurité célèbre le 25e anniversaire du Traité d'interdiction des essais en appelant à un monde sans armes nucléaires

Manifestants au Royaume-Uni protestent contre les armes nucléaires (photo d'archives).
CND/Henry Kenyon
Manifestants au Royaume-Uni protestent contre les armes nucléaires (photo d'archives).

Le Conseil de sécurité célèbre le 25e anniversaire du Traité d'interdiction des essais en appelant à un monde sans armes nucléaires

Paix et sécurité

Le Conseil de sécurité de l’ONU a marqué lundi le 25e anniversaire du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, avec des appels à son entrée en vigueur et à l'élimination des armes nucléaires partout dans le monde.

S'exprimant lors de l'événement, le Secrétaire exécutif de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) a souligné son « adhésion quasi universelle », avec 185 signatures et 170 ratifications.

Il a noté que le Traité « a créé et maintenu une norme contre les essais nucléaires si puissante, que moins d'une douzaine d'essais ont été effectués depuis son adoption, et qu'un seul pays l'a violé ce millénaire ».

Avant l'adoption du traité en 1996, la quantité explosive moyenne des essais nucléaires équivalait chaque année à près de 1.000 bombes de la taille d'Hiroshima.

« Les essais nucléaires n'ont pas seulement créé une instabilité géopolitique et soutenu le développement d'armes nucléaires plus puissantes et plus meurtrières, ils ont également causé des souffrances humaines et des dommages environnementaux indicibles. À cause du TICE, nous avons laissé ce monde loin derrière nous », a déclaré M. Floyd.

Un régime de vérification

En plus de sa mission principale, le Traité comprend un régime de vérification sous la forme d'un réseau mondial, qui fournit des données utiles à des fins civiles et scientifiques, y compris les alertes aux tsunamis et les études sur le changement climatique.

Établi en vertu du traité, le Système international de surveillance (IMS) assure une surveillance 24 heures sur 24 et en temps réel de toutes les activités nucléaires explosives sur Terre, et est maintenant terminé à plus de 90%, avec plus de 300 stations certifiées.

Malgré ses 185 signatures, le traité n'est pas encore entré en vigueur, car cela nécessiterait la ratification par huit pays (les États-Unis, la Chine, l'Iran, Israël, l'Égypte, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord).

Pour M. Floyd, « les anniversaires sont un moment de renouvellement des engagements ». Il a cité un « réel appétit pour l’engagement des jeunes et de la société civile » sur la question, et a déclaré que l'objectif ultime est clair : l'élimination totale des armes nucléaires.

« Mais nous ne pouvons espérer parvenir à un monde sans armes nucléaires sans une interdiction universellement appliquée, non discriminatoire et vérifiable des essais nucléaires », a-t-il soutenu.

A ce jour, il y a encore 13.400 armes nucléaires dans le monde. Certains pays continuent de rechercher des capacités nucléaires, tandis que d'autres s'efforcent d'étendre leurs arsenaux nucléaires.

Des manifestants demandent l'interdiction des armes nucléaires.
ICAN/Tim Wright
Des manifestants demandent l'interdiction des armes nucléaires.

Tendance inquiétante à la modernisation

S'adressant aux membres du Conseil, la Haut-Représentante des Nations Unies aux affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a souligné une « tendance inquiétante à la modernisation et à l'expansion des arsenaux nucléaires ».

« Alors que le régime mondial de contrôle des armements s'est effondré, la diplomatie multilatérale du désarmement nucléaire s'est atrophiée. Alors que les relations continuent de se dégrader entre les États qui possèdent des armes nucléaires, nous ne pouvons pas tenir pour acquis que la norme contre les essais nucléaires sera maintenue », a-t-elle déclaré.

Pour Mme Nakamitsu, les essais nucléaires « ont causé des dommages durables aux environnements vierges, à la santé humaine et à certaines des communautés les plus vulnérables », des déserts du Nevada aux steppes de Semipalatinsk ; de l'outback australien aux atolls du Pacifique Sud.

Outre ces impacts, elle a fait valoir que les essais ont également « permis des améliorations quantitatives et qualitatives des armes nucléaires, annonçant l'arrivée de nouveaux États dotés de l'arme nucléaire et facilitant une croissance dangereuse des arsenaux de leurs prédécesseurs ».

Pour Mme Nakamitsu, le 25e anniversaire du traité est une raison de célébrer, mais aussi de repenser ce qui peut être fait pour surmonter les défis qui nous attendent encore.

Elle a fait valoir que cela peut être fait sur plusieurs fronts. Premièrement, renforcer l'autonomisation des jeunes. Deuxièmement, il faut comprendre que le TICE ne fonctionne pas dans le vide et qu'il fonctionne en tandem avec d'autres processus. Troisièmement, la communauté internationale doit continuer à renforcer les capacités techniques de l'OTICE.

Impliquer les jeunes

Magdalene Wanyaga, membre kenyane du Groupe de la jeunesse de l’OTICE, a également participé à la réunion, partageant son point de vue sur la manière dont la société civile et les jeunes peuvent contribuer de manière créative à cette mission.
 
La semaine dernière, la Conférence de haut niveau sur la facilitation de l'entrée en vigueur du TICE, comprenait des appels mondiaux pour qu'il devienne contraignant et qu'il réalise son potentiel pour mettre fin à toutes les explosions nucléaires.

Des ministres et hauts fonctionnaires de plus de 60 pays y ont participé, aux côtés du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et du Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid.
Lors de l'événement, M. Guterres a exhorté huit pays clés qui n'ont pas encore signé ou ratifié le Traité, à le faire sans délai.

« Compte tenu de sa nécessité et de sa disponibilité, il est à la fois décevant et frustrant que le Traité ne soit pas encore entré en vigueur. Nous en connaissons tous la raison – les huit États restant de l'annexe II dont les ratifications sont requises pour l'entrée en vigueur du traité », a-t-il déclaré.