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Dag Hammarskjöld a établi la norme la plus élevée en matière de service public, selon Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Dag Hammarskjöld, lors d'une conférence de presse au Siège des Nations Unies, le 24 mars 1960.
Photo : ONU
Le Secrétaire général de l'ONU, Dag Hammarskjöld, lors d'une conférence de presse au Siège des Nations Unies, le 24 mars 1960.

Dag Hammarskjöld a établi la norme la plus élevée en matière de service public, selon Guterres

À l’ONU

L'Assemblée générale a organisé ce jeudi un événement commémoratif pour marquer le 60ème anniversaire de la mort de l'ancien Secrétaire général, Dag Hammarskjöld. Le chef actuel de l'ONU, António Guterres, a souligné qu'avec sa disparition, le monde a perdu un noble serviteur de la paix et les Nations Unies ont perdu l'un de nos plus grands.

M. Hammarskjöld a été nommé Secrétaire général en 1953, à tout juste 47 ans, ce qui en faisait la personne la plus jeune à occuper le poste suprême de l'ONU. Le 18 septembre 1961, pendant son deuxième mandat, il est mort dans un accident d'avion alors qu'il était en route pour négocier un cessez-le-feu au Congo.

La commémoration spéciale de cette année a reconnu les réalisations de Dag Hammarskjöld, rendu hommage à son sacrifice ultime et réfléchi à son héritage durable.

Un homme d'action

Pour M. Guterres, le diplomate suédois « est une référence et une inspiration ».

Il a rappelé que « sa sagesse et son humanité, son intégrité irréprochable et son dévouement sans faille au devoir ont établi la norme la plus élevée en matière de service public ».

« Il était plus qu'une personne d'action et un diplomate habile ; c'était une personne d'une immense culture, d'une intelligence brillante et sensible. Et c'est cette passion profonde et large pour la culture qui a contribué à faire de lui le principal diplomate de sa génération », a déclaré M. Guterres.

Rappelant que M. Hammarskjöld pouvait parler une demi-douzaine de langues, le chef de l'ONU a déclaré qu'il était « peut-être plus à l'aise dans la langue de notre humanité commune - reconnaître la diversité comme une richesse, promouvoir le dialogue, la tolérance et la compréhension mutuelle ».

Il a ajouté que le diplomate suédois avait défendu certains des idéaux clés de l'Organisation qui ont perduré longtemps après sa mort, tels que le fait de placer les droits de l'homme au centre et de se concentrer sur la prévention, affirmant qu'ils « restent des phares pointant le vrai nord de l'ONU ».

L'ancien Secrétaire général de l'ONU, Dag Hammarskjöld, en mars 1954.
Photo ONU/MB
L'ancien Secrétaire général de l'ONU, Dag Hammarskjöld, en mars 1954.

Vision et progrès

Au cours de ses deux mandats, Dag Hammarskjöld a présidé à la création des premières forces de maintien de la paix des Nations Unies en Égypte et au Congo et est intervenu pour désamorcer ou résoudre des crises diplomatiques.

S'exprimant lors du même événement, le Président de l'Assemblée générale, Volkan Bozkir, a déclaré qu'il avait « révolutionné le Secrétariat, en créant une classe professionnelle de fonctionnaires internationaux indépendants qui s'engagent à répondre aux besoins des personnes que nous servons ».

Pour le dirigeant de l'Assemblée générale, M. Hammarskjöld « a assumé un rôle que beaucoup considéraient comme une tâche impossible ».

« Cependant, il a entrepris de partager sa croyance dans la capacité des Nations Unies à sauver les générations futures du fléau de la guerre, rôle que beaucoup considéraient comme une tâche impossible », a ajouté M. Bozkir.

M. Guterres a déclaré qu'il « avait une vision pour que l'ONU devienne à la fois la mesure et le véhicule des impulsions les plus généreuses de l'humanité », et qu'il l'a fait avancer de manière pratique.

Enfin, le chef de l'ONU a rappelé comment M. Hammarskjöld a nourri et affiné l'obligation de l'ONU d'agir, en temps de crise, sur le terrain, au plus près des personnes que l'organisation sert et qui comptent le plus sur elle.

Plus tard dans la journée, lors d'une cérémonie de dépôt de gerbe au siège de l'ONU, à New York, M. Guterres a déclaré que l'héritage de M. Hammarskjöld se perpétuait jusqu'à aujourd'hui, « dans la puissance de son exemple, en tant que référence pour un leadership compatissant et courageux, en tant que référence pour l'intégrité et l'idéalisme, et en tant que norme pour un service désintéressé ».

Dans la perspective de la nouvelle session de l'Assemblée générale, qui débutera plus tard dans le mois, le chef de l'ONU a appelé la communauté internationale à « s'appuyer sur son extraordinaire héritage ».