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Conseil de sécurité : l'Afghanistan est à un « tournant dangereux », avertit l'envoyée de l'ONU

Réunion du Conseil de sécurité sur l'Afghanistan.
Photo : ONU/Loey Felipe
Réunion du Conseil de sécurité sur l'Afghanistan.

Conseil de sécurité : l'Afghanistan est à un « tournant dangereux », avertit l'envoyée de l'ONU

Paix et sécurité

L'ONU prévient que la guerre en Afghanistan est entrée dans une nouvelle phase, « plus meurtrière et plus destructrice ».

L'Afghanistan se trouve actuellement à un dangereux point de basculement, a averti la Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'Afghanistan, Deborah Lyons, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

La cheffe de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan a rappelé qu'au cours des dernières semaines, la guerre dans le pays est entrée dans une nouvelle phase, « plus meurtrière et plus destructrice », les Talibans ayant capturé des zones rurales lors des deux derniers mois et les utilisent comme base pour lancer des attaques sur les grandes villes.

« Les premiers rapports suggèrent que les Talibans ont capturé la capitale provinciale de Nimroz aujourd'hui. De violents combats ont également eu lieu dans le nord de l'Afghanistan », a déclaré la Représentante spéciale

« Il s'agit d'une tentative manifeste des talibans de s'emparer des centres urbains par la force des armes. Le bilan de cette stratégie est extrêmement pénible, et le message politique est profondément inquiétant », a-t-elle ajouté.

Mme Lyons a rappelé qu'une diminution de la violence était attendue lorsque l'accord entre les États-Unis et les Talibans a été signé en février 2020, au début des pourparlers entre le gouvernement et les Talibans, et lorsque les troupes internationales ont quitté le pays, mais qu'aucun des deux n'a eu l'effet escompté.

Au contraire, la Représentante spéciale a dénoncé une augmentation de 50% du nombre de victimes civiles et a prédit « qu'il y en aura beaucoup plus à mesure que les villes seront attaquées ».

La diplomate canadienne a ajouté que les souffrances causées par la guerre sont aggravées par la crise humanitaire croissante, 18,5 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, ayant besoin d'une aide d'urgence. Cette situation dramatique est aggravée par la grave sécheresse qui frappe le pays.