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70 ans après sa création, la Convention pour les réfugiés apporte toujours une protection vitale aux personnes déracinées

Des réfugiés du Kosovo arrivent à Blace, en Macédoine du Nord, en 1999. (archives)
© HCR/Roger LeMoyne
Des réfugiés du Kosovo arrivent à Blace, en Macédoine du Nord, en 1999. (archives)

70 ans après sa création, la Convention pour les réfugiés apporte toujours une protection vitale aux personnes déracinées

Migrants et réfugiés

Il est plus urgent que jamais de se réengager en faveur des principes fondamentaux et de retrouver l’esprit de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, a affirmé mercredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à l’occasion du 70e anniversaire de cet instrument juridique.

« Grâce à la Convention, des millions de vies humaines ont été sauvées. Soixante-dix ans après sa rédaction, il est crucial que la communauté internationale défende ses principes », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi. 

M. Grandi a souligné que la Convention « continue de protéger les droits des réfugiés à travers le monde entier » encore aujourd’hui.

Un instrument qui demeure tout aussi pertinent aujourd’hui

À l’heure actuelle, plus de 80 millions de personnes sont déracinées à l’échelle globale, parmi lesquelles près de 30 millions sont des réfugiés et demandeurs d’asile - des chiffres sans précédents, qui ont doublé en seulement dix années, signale le HCR

Le chef de l’agence onusienne s’est dit alarmé par les récentes tentatives de certains gouvernements d’ignorer ou de contourner les principes de la Convention, qu’il s’agisse d’expulsions et de renvois de réfugiés et de demandeurs d’asile aux frontières terrestres et maritimes, ou de propositions de transfert forcé vers des pays tiers, durant la période de traitement de leur demande d’asile, sans garanties suffisantes de protection.

« Près de 90% des réfugiés à travers le monde se trouvent dans les pays en développement ou les moins développés. Que devraient faire ces Etats devant un tel mépris de l’idéal de protection ? », a demandé M.Grandi. 

Selon lui, le traité était une composante essentielle de la législation internationale sur les droits de l’homme et qu’il demeurait tout aussi pertinent aujourd’hui qu’au moment de sa rédaction et de son adoption.

« Le langage de la Convention est clair quant aux droits des réfugiés et demeure applicable dans le contexte actuel de défis et de crises d’urgence sans précédent - tels que la pandémie de Covid-19 », a déclaré Filippo Grandi.

Trouver des solution ensemble

Il existe de nombreuses façons de réduire le nombre des personnes déracinées, a fait valoir le Haut-Commissaire pour les réfugiés.

« Une action déterminée pour mettre fin aux conflits, la défense et le respect des droits humains, la lutte contre la dégradation de l’environnement… toutes ces mesures seraient efficaces, car elles participeraient à lutter contre les causes profondes des déplacements humains », a donné en exemple M.Grandi, soulignant que tant la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés comme le Pacte mondial sur les réfugiés, plus récent, appellent à la coopération internationale pour trouver des solutions pour les réfugiés.

M. Grandi a souligné la nécessité pour la communauté internationale de respecter les principes clés de la protection des réfugiés tels qu’énoncés dans la Convention, notamment le droit d’une personne fuyant la persécution de ne pas être renvoyée vers une situation de danger.

Le 70e anniversaire de la Convention sur les réfugiés survient quelques mois seulement après que le HCR ait célébré ses sept décennies d’existence en tant qu’organisation mondiale mandatée pour la protection des personnes déracinées.