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Soudan du Sud : le HCR appelle à un engagement renouvelé en faveur de la paix et du développement 

Des Soudanais du Sud célèbrent la naissance de leur pays en juillet 2011.
Des Soudanais du Sud célèbrent la naissance de leur pays en juillet 2011.

Soudan du Sud : le HCR appelle à un engagement renouvelé en faveur de la paix et du développement 

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exhorté les dirigeants du Soudan du Sud à profiter du dixième anniversaire de l’indépendance du pays, qui est célébré ce vendredi, pour donner un nouvel élan au processus de paix afin d’apporter la stabilité et le développement.

« Le HCR appelle à un engagement renouvelé en faveur de la paix, du développement et de l’avenir du Soudan du Sud », a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Juba, la capitale sud-soudanaise, Arafat Jamal, Représentant du HCR dans ce pays.

« Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a émergé de décennies de violence et de conflits pour devenir la plus jeune nation du monde. Pourtant, au cours de ces dix années, il y a eu plus de guerre que de paix », a-t-il ajouté.

Un conflit brutal a éclaté au Soudan du Sud fin 2013, réduisant à néant les gains durement acquis depuis l’indépendance et ouvrant la voie à un cercle vicieux de conflits intercommunautaires et à une situation humanitaire désastreuse. Le dernier rapport du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) sur les tendances en matière de déplacement place le Soudan du Sud « parmi les cinq premiers pays producteurs de réfugiés au niveau mondial ». 

Le drapeau du Soudan du Sud (au centre) flotte au siège des Nations Unies à New York.
Le drapeau du Soudan du Sud (au centre) flotte au siège des Nations Unies à New York.

Plus de 2,2 millions de réfugiés et 1,6 millions déplacés internes

Plus de 2,2 millions de personnes ont été contraintes de fuir vers les pays voisins de la région, principalement en Éthiopie, au Soudan et en Ouganda. A l’intérieur du pays, ce sont plus de 1,6 million de personnes, qui ont été déplacées et privées d’éducation, de moyens de subsistance et de protection.

« Les déplacements internes et les déplacements de réfugiés font du Soudan du Sud la plus grande crise de déplacement en Afrique

De plus, l’ONU estime que quelque 7,2 millions de personnes, soit 60% de la population du pays, sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë. « Cela fait du pays l’une des pires crises alimentaires et nutritionnelles au monde », a fait valoir le Représentant spécial adjoint par intérim et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Soudan du Sud.

Pourtant, malgré ses difficultés, le Soudan du Sud a ouvert ses portes pour accueillir généreusement 320.000 réfugiés, principalement originaires du Soudan. « Au cours de la dernière décennie, la nation est passée de l’espoir aux conflits et vice-versa », a indiqué le Représentant du HCR. 

Les efforts visant à mettre en œuvre le processus de paix national ont ainsi encouragé quelque 375.000 réfugiés sud-soudanais à rentrer volontairement chez eux depuis novembre 2017. Dans le même temps, près de 1,6 million de déplacés internes ont également rejoint leurs foyers. 

Des signes clairs de la conviction des Sud-Soudanais que le pays peut retrouver la paix

Pour l’agence onusienne, ces retours de réfugiés et de déplacés internes, sont « des signes clairs de la conviction des gens que le Soudan du Sud peut retrouver la paix et la stabilité ». « Mais nous devons donc faire davantage pour réimaginer et réengager les efforts en faveur de la paix, du développement et de l’avenir du pays », a fait observer M. Jamal.

Plus généralement, en plus d’une action urgente et stratégique des agences humanitaires, l’ONU estime que des efforts de développement doivent également être renforcés afin d’améliorer les conditions de vie actuelles des populations et de renforcer leur résilience future. « Permettre aux gens de subvenir à leurs besoins aujourd’hui leur permettra non seulement de rendre la pareille aux communautés d’accueil, mais aussi de soutenir leur retour éventuel et de cimenter le chemin de la paix », a insisté le Représentant du HCR.

Pour l’ONU, ces zones dans lesquelles les personnes déplacées et les réfugiés retournent peuvent représenter « des poches d’espoir, des endroits où les gens font la paix, et où l’argent dépensé est de l’argent investi dans l’avenir du Soudan du Sud.

A noter que l’appel de fonds du HCR dans ce pays n’a reçu que 38% des 224 millions de dollars nécessaires cette année.