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Covid-19 : la pandémie ralentit pour la 8e semaine consécutive, mais ne cesse d’augmenter en Afrique (OMS)

Un homme reçoit un vaccin contre la Covid-19 dans l'est de la République démocratique du Congo.
© UNICEF/Arlette Bashizi
Un homme reçoit un vaccin contre la Covid-19 dans l'est de la République démocratique du Congo.

Covid-19 : la pandémie ralentit pour la 8e semaine consécutive, mais ne cesse d’augmenter en Afrique (OMS)

Santé

Pour la huitième semaine consécutive, la pandémie du nouveau coronavirus ralentit dans le monde, avec une baisse du nombre de cas de 6% au cours de la semaine écoulée, a annoncé mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Plus de 2,5 millions de nouveaux cas de Covid-19 et plus de 64.000 décès ont été enregistrés dans le monde pour la semaine du 14 au 20 juin. « Le nombre de cas et de décès dans le monde a continué de diminuer au cours de la semaine écoulée, soit une diminution de 6% et de 12% respectivement, par rapport à la semaine précédente », indique l’OMS dans son dernier bulletin hebdomadaire publié à Genève ce mercredi.

Alors que le nombre de cas recensés dans le monde dépasse désormais la barre des 178 millions, la semaine dernière a été l’incidence hebdomadaire de cas la plus faible depuis février 2021. Une tendance qui s’est traduite la semaine dernière, par une baisse des cas en Asie du Sud-Est (-21%) et en Europe (-6%).

Plus de 9.000 décès signalés quotidiennement la semaine dernière

Les Régions des Amériques (0%) et du Pacifique occidental (0%) ont signalé des nombres de nouveaux cas hebdomadaires similaires à ceux de la semaine précédente.

Dans le même temps, l’Afrique a signalé une augmentation de 39% des cas. Le continent africain a ainsi enregistré une hausse marquée du nombre de cas hebdomadaires par rapport à la semaine précédente.

La mortalité a augmenté en Afrique (plus 38%) et en Méditerranée orientale (plus 2%), mais a diminué en Asie du Sud-Est (-26%), en Europe (-12%) et dans le Pacifique occidental (-9%).

D’une manière générale, la mortalité reste élevée avec plus de 9.000 décès signalés chaque jour au cours de la semaine écoulée dans le monde. Toutefois, le nombre de nouveaux décès signalés au cours de la semaine écoulée a diminué dans toutes les régions, à l’exception de la Méditerranée orientale et du continent africain.

Le Brésil, l’Inde, la Colombie, l’Argentine et la Russie parmi les plus touchés

Les nouveaux cas les plus nombreux ont été signalés au Brésil. Avec plus 505.000 nouvelles infections, il s’agit d’une augmentation de 11% par rapport à la semaine précédente.

Suivent l’Inde (441.976 nouveaux cas ; baisse de 30%), la Colombie (193.907 nouveaux cas ; augmentation de 10%), l’Argentine (149.673 nouveaux cas ; diminution de 16%) et la Fédération de Russie (108.139 nouveaux cas ; hausse de 31%).

Le détail des sept derniers jours montre que plus de 324.000 personnes ont contracté l’infection en Europe, plus de 6.000 patients en sont décédés. Le nombre de cas en Amérique du Nord et du Sud a augmenté de plus de 1,1 million au cours de la période considérée, tandis que les décès ont augmenté d’environ 30.000. L’Asie du Sud-Est a enregistré plus de 600.000 nouveaux cas dont plus de 19.000 morts.

Plus de 132.000 nouvelles infections en Afrique dont plus de 70.000 en Afrique du Sud

Plus généralement, le dernier bulletin épidémiologique de l’OMS montre que la situation dans le continent africain reste la plus préoccupante.  En effet, l’Afrique a signalé plus de 132.000 nouveaux cas et plus de 1.900 nouveaux décès.  Selon l’OMS, il s’agit d’une augmentation de 39% et 38% respectivement par rapport à la semaine précédente. Ce qui représente « le pourcentage d’augmentation le plus élevé signalé au niveau mondial ».

Le continent a signalé une hausse marquée de l’incidence hebdomadaire des cas au cours du mois dernier. Et en Afrique, les augmentations les plus importantes ont été enregistrées dans les pays d’Afrique australe et orientale.

Dans ces conditions, les nouveaux cas les plus nombreux ont été signalés par l’Afrique du Sud (70.739 nouveaux cas, soit une hausse de 48 %). Suivent la Zambie (16.641 nouveaux cas, soit une hausse de 54 %) et l’Ouganda (9.926 nouveaux cas, soit une hausse de 16%).

S’agissant de la mortalité, l’Afrique du Sud est également en tête avec 937 nouveaux décès. Il s’agit d’une augmentation de 29%. Suivent la Zambie (230 nouveaux décès ; soit une augmentation de 271%) et l’Ouganda (203 nouveaux décès, soit une augmentation de 314%).

Les Fidji, la Mongolie et Singapour enregistrent une augmentation des cas

Autre région surveillée de près par l’OMS, le Pacifique occidental, qui a enregistré un peu moins de 124.000 nouveaux cas. Si pour les nouvelles infections, il s’agit d’un nombre similaire à celui de la semaine précédente, la région signale tout de même une hausse des décès.

Avec exactement 2.085 nouveaux décès, c’est une augmentation de 9% par rapport à la semaine précédente. « Alors que la Région a signalé une tendance à la baisse au cours des deux dernières semaines, certains pays, dont les Fidji, la Mongolie et Singapour, ont enregistré une augmentation du nombre de cas cette semaine par rapport à la semaine précédente », explique l’agence onusienne.

Du côté de la Méditerranée orientale, après deux mois de baisse de l’incidence hebdomadaire des cas, la région a signalé plus de 195.000 nouveaux cas et plus de 3.400 nouveaux décès. Selon l’OMS, ces chiffres sont similaires à ceux de la semaine précédente. Près de la moitié des pays de la région commencent à signaler une hausse de l’incidence des cas et des décès, notamment l’Afghanistan, le Koweït, la Somalie et la Syrie.

En Asie du Sud-Est, hausse des cas au Myanmar, Bangladesh et Indonésie

La région de l’Asie du Sud-Est, qui englobe l’Inde, a notifié plus de 600.000 nouveaux cas et plus de 19.000 nouveaux décès. Il s’agit d’une diminution de 21% et de 26% respectivement par rapport à la semaine précédente.

« Les tendances à la baisse de l’incidence hebdomadaire des cas et des décès dans la Région sont principalement associées aux diminutions signalées en Inde », a indiqué l’OMS. Mais d’autres pays, dont le Myanmar, le Bangladesh et l’Indonésie, ont signalé une augmentation de l’incidence des cas et des décès cette semaine par rapport à la semaine précédente.

En Europe, l’OMS fait état de plus de 324.000 nouveaux cas et plus de 6.400 nouveaux décès. Il s’agit d’une diminution de 6% et de 12% respectivement par rapport à la semaine précédente. Alors que la plupart des pays européens continuent d’enregistrer des tendances à la baisse ou à la stabilisation, certains pays, dont le Groenland, Israël, le Kirghizistan, le Portugal, la Fédération de Russie et la Slovaquie, ont signalé la semaine dernière une hausse du nombre de cas et de décès.

Plus de 178 millions de cas dans le monde dont plus de 3,8 millions de morts

Dans les Amériques, des niveaux élevés de transmission et de mortalité sont encore enregistrés dans de nombreux pays d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ainsi que dans les Caraïbes. Toutefois la région a signalé plus de 1,1 million de nouveaux cas et plus de 30.000 nouveaux décès, soit un nombre similaire de cas et une diminution de 4% des décès par rapport à la semaine précédente.

Au total, la pandémie du SARS-CoV-2 a fait au moins 3.872.457 morts dans le monde depuis l’apparition de la maladie fin décembre 2019 en Chine.

Selon un bilan établi vendredi par l’OMS, plus de 178,50 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués.

A noter qu’à la date du mardi 22 juin 2021, un total de 2,414 milliards doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches.

Le variant Delta présent désormais dans 85 pays

Le variant Delta, détecté pour la première fois en Inde en octobre 2020, s’est encore étendu à six nations supplémentaires la semaine dernière. Il a été identifié dans 85 pays et territoires dont 11 au cours des deux dernières semaines.

Selon des données de l’OMS qui portent jusqu’à dimanche matin, la prévalence de ce variant trouvé en premier en Inde doit aussi être authentifiée dans neuf autres territoires. Plus contagieux que les autres, le variant Delta inquiète de plus en plus. Il est en effet beaucoup plus contagieux que les autres variants.

L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU redoute qu’il puisse devenir le variant dominant du SRAS-CoV-2 si la tendance actuelle se poursuit. « Le variant Delta est nettement plus transmissible que le variant Alpha et devrait devenir une lignée dominante si les tendances actuelles se poursuivent », relève l’OMS.

Le variant Alpha détecté dans 170 pays

D’une manière générale, plusieurs variants du nouveau coronavirus ayant le statut VOC (variants préoccupants), continuent de se propager dans le monde entier.

Au cours des deux dernières semaines, Alpha, détecté pour la première fois au Royaume-Uni en septembre 2020, a continué d’être signalé dans de nouveaux pays, notamment dans de petites nations insulaires des Amériques et d’Asie du Sud-Est. Il est désormais présent dans 170 pays dont sept nouveaux pays au cours de la semaine écoulée.

À l’échelle mondiale, le variant Beta, repéré pour la première fois en Afrique du Sud, s’est répandu dans 119 pays et territoires.  Il s’agit de quatre pays supplémentaires par rapport à la semaine écoulée.

De son côté, le variant Gamma, enregistré pour la première fois au Brésil en septembre 2020, s’est propagé dans 71 États, soit trois pays et territoires de plus par rapport au dernier décompte.

Les vaccins existants efficaces contre les maladies graves et les hospitalisations

Mais selon l’OMS, cette expansion des variants doit être interprétée en tenant compte des limites de la surveillance, notamment des différences de capacités de séquençage et de stratégies d’échantillonnage entre les pays.

Plus largement, l’OMS estime que les quatre variants actuels faisant l’objet d’une surveillance étroite - Alpha, Beta, Gamma et Delta - sont très répandus. Ils ont été détectés dans toutes les régions de l’OMS.

Par ailleurs, l’agence onusienne note que tous les vaccins anti-coronavirus existants « restent efficaces pour protéger contre les maladies graves et les hospitalisations ». « Bien que les COV actuels présentent une distance antigénique par rapport aux immunogènes des vaccins (la partie du gène du virus que les vaccins ciblent), les vaccins actuels sont toujours efficaces pour protéger contre les maladies graves et les hospitalisations », fait valoir le bulletin de l’OMS.

Renforcement des mesures de prévention sanitaire

Du point de vue des organismes de réglementation des vaccins et des 11 développeurs de vaccins qui ont fait part de leurs projets à l’OMS, des travaux sont en cours « pour évaluer la nécessité de renforcer les vaccins actuels ». « Si/quand cela devient nécessaire, il sera important que la communauté réglementaire continue à travailler en collaboration », insiste l’OMS.

En outre, quelle que soit la stratégie utilisée (une dose de rappel de vaccins prototypes ou un vaccin spécifique à une variante), elle devrait induire une large protection. Compte tenu des différences de prévalence des variants, de la disponibilité des vaccins et des taux de vaccination, la mise en œuvre d’une approche de vaccination « mixte » peut s’avérer nécessaire, poursuit l’OMS.

Plus généralement, l’expérience acquise dans de nombreux pays où la transmission des quatre COV est importante a démontré que les mesures sanitaires et sociales éprouvées, y compris les mesures de prévention et de contrôle des infections dans les établissements de santé, restent efficaces pour lutter contre le nouveau coronavirus, a conclu l’OMS.