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La vaccination a commencé neuf jours après la déclaration de l’épidémie d’Ebola en Guinée en 2021.

Guinée : l’épidémie d’Ebola officiellement terminée

OMS
La vaccination a commencé neuf jours après la déclaration de l’épidémie d’Ebola en Guinée en 2021.

Guinée : l’épidémie d’Ebola officiellement terminée

Santé

L’épidémie d’Ebola qui est survenue en Guinée mi-février a été officiellement déclarée terminée samedi, a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

« Je félicite les communautés affectées, le gouvernement et le peuple de Guinée, le personnel de santé, les partenaires et tous ceux dont les efforts dévoués ont permis d’endiguer cette épidémie d’Ebola », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

« En s’appuyant sur les enseignements tirés de l’épidémie de 2014–2016 et à travers des efforts de riposte rapides et coordonnés, une implication de la communauté, des mesures de santé publique efficaces et une utilisation équitable des vaccins, la Guinée a réussi à contrôler l’épidémie et à prévenir sa propagation au-delà des frontières », a souligné le chef de l’OMS, ajoutant que le travail de l’Organisation dans le pays continue « y compris pour soutenir les survivants à accéder à des soins donnés après la maladie ».

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La maladie avait refait surface dans le pays en début d’année pour la première fois depuis l’épidémie mortelle en Afrique de l’Ouest qui s’est terminée en 2016.

Les autorités guinéennes ont annoncé l’épidémie le 14 février 2021 après la découverte de trois cas à Gouécké, une localité rurale de la préfecture de N’zérékoré, dans la même région du sud du pays où l’épidémie de 2014-2016 avait initialement émergé avant de se propager aux pays voisins – Liberia et Sierra Leone – et au-delà.

Un total de 16 cas confirmés et sept cas probables ont été enregistrés lors de cette dernière épidémie en Guinée, dont 11 patients qui ont survécu et 12 qui sont décédés. 

Vaccin, expertise accumulée et riposte rapide

Peu après que les infections ont été détectées, les autorités sanitaires nationales ont rapidement mis en œuvre la riposte, avec le soutien de l’OMS et ses partenaires, en s’appuyant sur l’expertise accumulée lors de la lutte contre de récentes épidémies en Guinée et en République démocratique du Congo.

L’OMS a aidé à expédier environ 24 .000 doses de vaccins contre Ebola et a soutenu la vaccination de près de 11.000 personnes à haut risque, parmi lesquelles plus de 2.800 travailleurs en première ligne. 

Plus de 100 experts de l’OMS ont été déployés sur le terrain pour coordonner des aspects clés de la riposte, tels que la prévention et le contrôle des infections, la surveillance de la maladie, le dépistage, la vaccination et le traitement à base de nouveaux médicaments. 

La collaboration avec les communautés a également été renforcée afin de sensibiliser au virus et de s’assurer de leur implication et de leur appropriation des efforts pour endiguer la maladie.
« Bien que cette flambée épidémique d’Ebola a eu lieu dans la même zone que l’épidémie en Afrique de l’Ouest qui a tué 11.000 personnes, la Guinée a réussi à contenir le virus en quatre mois grâce aux innovations et aux enseignements tirés du passé », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti.

Appliquer l’expertise à la Covid-19

La Directrice régionale a affirmé que « nous devenons plus rapides, plus efficaces et plus intelligents dans la lutte contre Ebola ».

« Même si cette épidémie est terminée, nous devons rester en alerte face à une possible réapparition du virus », a toutefois mis en garde Dre Moeti.

Aussi la chef de l’OMS en Afrique a appelé à assurer « que l’expertise dans la lutte contre Ebola s’élargisse à d’autres menaces sanitaires telles que la Covid-19 ».
Maintenir de la surveillance 
L’OMS continue de soutenir la Guinée dans ses efforts de vigilance, de maintien de la surveillance et du renforcement des capacités de riposte rapide à une possible réapparition du virus. 

Un laboratoire dédié à Ebola, des infrastructures de traitement, les capacités logistiques et les mesures de prévention des infections ont été renforcés pour mieux répondre à la maladie ainsi qu’à d’autres urgences sanitaires.

 Nous devons nous assurer que l’expertise dans la lutte contre Ebola s’élargisse à d’autres menaces sanitaires telles que la Covid-19

Même si la dernière épidémie d’Ebola était limitée à la Guinée et afin de prévenir les infections transfrontalières, l’OMS a soutenu six des pays voisins pour renforcer les mesures de préparation, parmi lesquelles l’intensification de la surveillance et du contrôle aux points de passage de frontières et au sein des communautés à haut risque, ainsi que le renforcement de la coordination entre les gouvernements et les services de santé respectifs.

Soutenir les survivants

Le soutien aux survivants d’Ebola est également crucial. 

Le séquençage génomique a montré que le virus derrière l’épidémie qui vient de se terminer en Guinée était similaire à celui qui a été identifié lors de l’épidémie de 2014–2016. 

Davantage d’études soient nécessaires pour parfaitement comprendre comment les deux épidémies peuvent être liées, selon l’OMS. 

Les autorités sanitaires guinéennes ont réactivé un programme de surveillance des survivants afin de fournir un contrôle et un soutien post-soins à long terme.

L’OMS souligne qu’afin de soutenir les efforts du gouvernement pour endiguer l’épidémie, l’Organisation a travaillé avec d’autres agences des Nations Unies et des partenaires tels que la Banque africaine de développement, l’Alliance pour l’action médicale internationale, les Centres africains pour la prévention et le contrôle des maladies, la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes, Gavi l’Alliance du vaccin, l’Organisation internationale du Travail, le Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie, Terre des Hommes, le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires des Nations Unies, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l'Agence des États-Unis pour le développement international, la Banque mondiale et le Programme alimentaire mondial.