L'actualité mondiale Un regard humain

Il faut dénoncer les crimes de violence sexuelle dans les conflits et punir les auteurs (Guterres)

Une lauréate du prix des Nations Unies pour la population lutte contre la violence sexiste dans son pays
© UNICEF/Vincent Tremeau
Une lauréate du prix des Nations Unies pour la population lutte contre la violence sexiste dans son pays

Il faut dénoncer les crimes de violence sexuelle dans les conflits et punir les auteurs (Guterres)

Droits de l'homme

La violence sexuelle dans les conflits se répète de génération en génération et menace la sécurité humaine et internationale, a déclaré jeudi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans son message à la veille de la Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits, le 19 juin.

Alors que la violence sexuelle est une « tactique cruelle de guerre, de torture, de terreur et de répression », le chef de l’ONU a souligné les bouleversements causés par la pandémie de Covid-19 qui « a rendu encore plus difficile de faire en sorte que les auteurs de violences sexuelles rendent des comptes ».

« Même si nous sommes occupés à répondre à la pandémie, nous devons enquêter sur chaque cas et maintenir les services essentiels pour chaque survivant(e) », a-t-il déclaré.

S'attaquer aux causes profondes

Alors même que pandémie de Covid-19 a créé de nouveaux obstacles pour les survivant(e)s  qui souhaitent signaler des crimes et accéder à des services d'aide, le chef de l'ONU a déclaré que le relèvement devait également s'attaquer aux « causes profondes de la violence sexuelle et sexiste ».

« Nous ne pouvons pas permettre à ce crime déjà peu signalé de glisser davantage dans l'ombre. Les auteurs de ces crimes doivent être punis », a-t-il insisté.

Il a appelé à ce que les droits soient respectés et « à répondre aux besoins de tous les survivant(e)s, alors que nous nous employons à prévenir et à mettre fin à ces crimes horribles ».

Violence sexuelle dans les conflits

A la veille de la commémoration annuelle du 19 juin, un événement virtuel a été organisé conjointement par les Bureaux des Représentants spéciaux du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits et pour les enfants et les conflits armés, ainsi que par la mission d'Argentine auprès des Nations Unies.

Cette réunion avait pour but de promouvoir des mesures visant à créer un environnement favorable qui encourage les survivant(e) s à se manifester et à demander réparation en toute sécurité.

En effet, la pandémie de Covid-19 a mis à nu les inégalités croisées dont souffrent les sociétés, aggravées par les conflits, les déplacements et la fragilité institutionnelle.

Au Soudan du Sud, les survivants de la violence sexuelle continuent de lutter pour accéder à des soins médicaux et de santé mentale adéquats.
MINUSS/Nektarios Markogiannis
Au Soudan du Sud, les survivants de la violence sexuelle continuent de lutter pour accéder à des soins médicaux et de santé mentale adéquats.

Renforcement des mesures de responsabilisation

Virginia Gamba, Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés a exprimé sa préoccupation pour les enfants nés de viols pendant les conflits, qui sont confrontés à des « risques distincts, parfois mortels et durables ».

Pour mieux protéger les enfants victimes d'abus sexuels « par, dans et pour les conflits armés », elle a souligné l'importance de se concentrer sur des domaines clés, tels que le renforcement des mesures de responsabilisation pour mettre fin aux cultures d'impunité et, à terme, prévenir les récidives.

Elle a souligné la nécessité de reconnaître comme services essentiels le travail des équipes de surveillance et de communication de l'information, et des conseillers en protection des femmes et des enfants, et comme des priorités qui doivent être financées de manière adéquate.

Pour Virginia Gamba, il est « urgent d'augmenter les ressources humaines et financières pour atteindre les enfants survivants, entendre leur histoire et obtenir le soutien dont ils ont désespérément besoin ».

Susciter un changement décisif

La Représentante spéciale a exprimé le ferme espoir que cette septième commémoration annuelle déclenche un changement décisif et que tous les enfants survivants de violences sexuelles liées à des conflits puissent bénéficier de « services adaptés, tenant compte du genre et de l'âge ».

« Le monde postpandémique ne peut être reconstruit en mieux qu'en incluant les personnes les plus touchées. C'est un impératif pour les sociétés si elles veulent prospérer et pour que la paix soit durable », a conclu Mme Gamba.