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Des milliards de gens à travers le monde dépendent des océans pour leur principale source de protéines.

Journée de l’environnement : il est encore temps de réparer les dommages causés aux écosystèmes, selon Guterres

Coral Reef Image Bank/Erik Lukas
Des milliards de gens à travers le monde dépendent des océans pour leur principale source de protéines.

Journée de l’environnement : il est encore temps de réparer les dommages causés aux écosystèmes, selon Guterres

Climat et environnement

A la veille de la Journée mondiale de l'environnement, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé « un effort sans précédent pour guérir la Terre » affectée par la triple menace du changement climatique, de la pollution et de la perte de biodiversité.

Donnant vendredi le coup d’envoi de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, il a affirmé que la planète était en train d’atteindre rapidement un « point de non-retour », en détruisant les forêts et en polluant les rivières et les océans.

« Nous ravageons les écosystèmes mêmes qui sous-tendent nos sociétés », a prévenu le chef de l'ONU dans son message pour la Journée, qui est officiellement célébrée chaque année le 5 juin. « Notre dégradation du monde naturel détruit la nourriture, l'eau et les ressources nécessaires à la survie, et compromet déjà le bien-être de 3,2 milliards de personnes, soit 40% de l'humanité ».

Mais heureusement, la Terre est résiliente et « nous avons encore le temps de réparer les dégâts que nous avons causés », a-t-il ajouté.

En restaurant les écosystèmes, « nous pouvons conduire une transformation qui contribuera à la réalisation de tous les objectifs de développement durable (ODD) », a-t-il estimé. « Accomplir ces choses ne protégera pas seulement les ressources de la planète. Cela créera des millions de nouveaux emplois d'ici 2030, générera des revenus de plus de 7.000 milliards de dollars chaque année et contribuera à éliminer la pauvreté et la faim ».

Le chef de l'ONU a décrit la Décennie de restauration comme « un appel mondial à l'action » qui réunira « un soutien politique, une recherche scientifique et une puissance financière pour intensifier massivement la restauration » des écosystèmes.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) co-dirigent ce mouvement mondial pour réimaginer, recréer et restaurer les écosystèmes, ce qui est crucial alors que les pays s'efforcent de sortir de la pandémie de Covid-19.

Une nouvelle décennie pour faire la paix avec la nature

Tout le monde peut contribuer

Le Secrétaire général a souligné que les 10 prochaines années sont « notre dernière chance d'éviter une catastrophe climatique, de faire reculer la marée mortelle de pollution et de mettre fin à la disparition des espèces ».

« Tout le monde peut contribuer », a-t-il dit. « Alors, qu'aujourd'hui soit le début d'une nouvelle décennie – une décennie au cours de laquelle nous ferons enfin la paix avec la nature et assurerons un avenir meilleur pour tous ».

De leur côté, des experts indépendants des Nations Unies en matière de droits de l'homme ont appelé l'ONU à reconnaître officiellement que vivre dans un environnement sûr, sain et durable est « un droit humain ».

« Sur les 193 membres de l'ONU, 156 ont inscrit ce droit dans leurs constitutions, législations et traités régionaux, et il est temps que les Nations Unies fassent preuve de leadership en reconnaissant que chaque être humain a le droit de vivre dans un environnement propre », ont-ils déclaré dans une déclaration commune marquant la Journée mondiale de l'environnement.

« La vie de milliards de personnes sur cette planète s'améliorerait si un tel droit était adopté, respecté, protégé et réalisé », ont ajouté ces experts.

Près de 50 ans après la Déclaration de Stockholm sur l'environnement humain, dans laquelle les États membres ont déclaré que les personnes ont un droit fondamental à « un environnement d'une qualité qui permet une vie dans la dignité et le bien-être », le moment est venu d'agir concrètement, ont-ils déclaré, appelant à la fois le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies et l'Assemblée générale des Nation s Unies à prendre des mesures.

En Indonésie, beaucoup de gens dépendent de la biodiversité pour leur subsistance.
CIFOR/Ulet Ifansasti
En Indonésie, beaucoup de gens dépendent de la biodiversité pour leur subsistance.

Les droits humains doivent être au centre de la lutte contre la crise environnementale

Une flambée de nouvelles maladies qui passent des animaux aux humains, comme la Covid-19, ainsi que l'urgence climatique, la pollution et la perte de biodiversité, ont placé l'avenir de la planète en tête de l'agenda international.

Selon les experts, les droits humains doivent être placés au centre de toute mesure de lutte contre la crise environnementale.

« Placer les droits humains au cœur de ces actions clarifie les enjeux, catalyse des actions ambitieuses, met l'accent sur la prévention et surtout protège les personnes les plus vulnérables de notre planète », ont-ils déclaré. « Nous pourrions, par exemple, transformer véritablement notre monde en passant des combustibles fossiles aux énergies renouvelables, en créant une économie circulaire et sans déchets et en passant d'une exploitation dommageable des écosystèmes à une vie en harmonie avec la nature ».

Dans un monde où la crise environnementale mondiale cause plus de neuf millions de décès prématurés chaque année et menace la santé et la dignité de milliards de personnes, « l'ONU peut être le catalyseur d'une action ambitieuse en reconnaissant que tout le monde, partout, a le droit de vivre dans un environnement sain », ont dit ces experts.

Des rapporteurs spéciaux et des experts indépendants sont nommés par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, basé à Genève, pour examiner et faire rapport sur un thème spécifique des droits de l'homme ou sur la situation d'un pays. Ils ne font pas partie du personnel de l'ONU ou ne sont pas rémunérés pour leur travail.