L'actualité mondiale Un regard humain
Une femme passe devant des éoliennes sur une route de campagne à Heijningen, aux Pays-Bas.

Les pays européens s’engagent à promouvoir le vélo et les transports propres (CEE-ONU)

Unsplash/Les Corpographes
Une femme passe devant des éoliennes sur une route de campagne à Heijningen, aux Pays-Bas.

Les pays européens s’engagent à promouvoir le vélo et les transports propres (CEE-ONU)

Climat et environnement

Les pays européens ont entériné mardi la Déclaration de Vienne afin de stimuler l’adoption d’une mobilité et de transports propres, sûrs, sains et inclusifs, mettant particulièrement l’accent sur la promotion du vélo dans la région paneuropéenne.

Selon la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU), la déclaration a été signée à l’issue de la Cinquième Réunion de haut niveau sur les transports, la santé et l’environnement, accueillie par l’Autriche. 

« La crise climatique est le plus grand défi de notre époque. En adoptant la Déclaration de Vienne, nous nous engageons à prendre l’initiative de reconstruire en mieux, et à rendre nos systèmes de mobilité et de transport respectueux du climat, propres, sûrs et favorables à la santé », a expliqué la ministre fédérale autrichienne de l’Action climatique, de l’Environnement, de l’Énergie, de la Mobilité, de l’Innovation et des Technologies, Leonore Gewessler. 

Les 46 ministres et représentants de 41 pays de la région paneuropéenne réunis virtuellement ont examiné la manière d’apporter des changements substantiels dans les systèmes de transport et de mobilité afin de relever de multiples défis tels que la pollution de l’air ambiant, les émissions de gaz à effet de serre, la sédentarité et les maladies non transmissibles, ainsi que les inégalités sociales en matière d’accès aux transports et à la mobilité. 

Ils ont également adopté le Plan directeur paneuropéen pour la promotion du vélo, une initiative sans précédent qui s’étend à toute la région et qui plaide en faveur des actions suivantes :

•    doubler la pratique du vélo dans la région d’ici 2030 ;
•    augmenter de manière significative la pratique du vélo et de la marche dans tous les pays ;
•    réaffecter l’espace au vélo et à la marche ;
•    améliorer l’infrastructure de mobilité active dans tous les pays ;
•    améliorer la sécurité des cyclistes et des piétons ;
•    élaborer des politiques, des stratégies et des plans nationaux en faveur de la pratique du vélo ;
•    intégrer la pratique du vélo dans les politiques de santé, les infrastructures et l’aménagement du territoire.

De jeunes hommes portent des masques de protection lorsqu'ils font du vélo dans un parc de Büyükçekmece, en Turquie.
Photo : PNUD/Levent Kulu
De jeunes hommes portent des masques de protection lorsqu'ils font du vélo dans un parc de Büyükçekmece, en Turquie.

Tirer les leçons de la Covid-19

La pandémie de Covid-19 ayant mis en avant le rôle important de la mobilité active dans la santé publique, ainsi que la nécessité de renforcer la résilience de la mobilité face aux crises et aux catastrophes, les autorités européennes ont convenu que les plans de relèvement post-pandémique doivent se concentrer sur l’adoption d’approches innovantes en vue de garantir une mobilité et des transports « propres, sûrs, sains et inclusifs ».

Ils ont notamment prôné la réduction la dépendance à la voiture, l’amélioration du trafic ferroviaire et des transports publics, tout en augmentant de manière significative la pratique de la marche et du vélo en toute sécurité. 

En s’appuyant sur les enseignements tirés de la pandémie et en reconnaissant la valeur des systèmes de transport public et des travailleurs de première ligne qui assurent la continuité de ces services, un ensemble de recommandations a été élaboré pour assurer la durabilité et la résilience des systèmes de transport et de mobilité.

Pour une stratégie paneuropéenne en matière de transport, de santé et d’environnement

La Déclaration de Vienne plaide en faveur d’une stratégie paneuropéenne globale pour transformer la mobilité en vue de parvenir à des émissions zéro, d’assurer une mobilité favorable à la santé et de mettre en place des transports sûrs et efficaces ces dix prochaines années. Ses recommandations vont dans le sens d’un redémarrage du transport durable et d’investissements dans une mobilité et des transports verts et sains pour tous dans la région.

« Les transports verts peuvent avoir des effets positifs considérables sur la santé de nos citoyens et sur l’action en faveur du climat, ainsi que sur la relance de l’économie et la création d’emplois. Je suis heureuse que nous ayons convenu du tout premier Plan directeur paneuropéen pour la promotion du vélo. Il s’agit d’une étape historique dans la promotion de la mobilité active et des émissions zéro partout en Europe. L’action climatique est la bonne solution au bon moment », a affirmé la ministre autrichienne. 

Mme Gewessler a affirmé que « l’Autriche continuera à soutenir la mise en œuvre du Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement, notamment en instaurant un centre de compétences paneuropéen pour la mobilité active et en forgeant de nouveaux partenariats sur la mobilité adaptée aux enfants et aux jeunes et sur la mobilité durable dans le secteur touristique. »

Les transports publics réduisent la pollution de l'air
PNUD Mauritius/Stéphane Bellero
Les transports publics réduisent la pollution de l'air

Reconstruire en mieux dans la région paneuropéenne

La dépendance à l’égard de la voiture, l’utilisation restreinte de l’espace public et le manque de sécurité pour les cyclistes et les piétons contribuent à l’inactivité physique et aux modes de vie sédentaires, ce qui accroît le risque de maladies non transmissibles et d’obésité, a souligné la CEE-ONU. 

« Le développement de la pratique du vélo et de la marche dans les pays, la garantie de la sécurité des cyclistes et des piétons et la prise en compte de la mobilité active dans les politiques de santé, comme le propose le Plan directeur paneuropéen pour la promotion du vélo, peuvent réduire la charge de morbidité et l’impact des accidents de la route dans la région », s’est félicité la Commission.  

« Notre engagement à transformer les systèmes de transport nous permet d’intégrer la promotion de la santé dans l’urbanisme en mettant l’accent sur le vélo et la marche. Ces modes de mobilité active sont associés à un risque moindre de maladies cardiovasculaires et à une amélioration du bien-être général », a expliqué le ministre fédéral autrichien des Affaires sociales, de la Santé, des Soins et de la Protection des consommateurs, le Dr Wolfgang Mückstein. 

« Nous avons l’occasion unique de contribuer de manière substantielle et durable à l’amélioration du bien-être en encourageant la mobilité active et, par conséquent, en améliorant la qualité de l’air et en réduisant les gaz à effet de serre », a ajouté le Dr Mückstein. 

Les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports contribuent au changement climatique, et la pollution de l’air et le bruit liés au trafic ainsi que les accidents de la route aggravent la charge de morbidité en Europe. Celle-ci affecte de manière disproportionnée certaines régions géographiques et les groupes sociaux moins aisés. 

L’importance de la sécurité routière

Cette semaine étant également la Sixième Semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière, il est important de reconnaître que plus de 110.000 personnes perdent la vie sur les routes chaque année dans la région paneuropéenne et que les accidents de la route sont la première cause de décès dans le monde chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans.

« Dans une région où 70 % de la mortalité totale sont dus à des maladies non transmissibles telles que le cancer, le diabète ou les maladies cardiovasculaires et respiratoires, les politiques urbaines et de transport jouent un rôle majeur dans le développement de la santé – pour le meilleur ou pour le pire », a fait remarquer directeur régional de l’OMS pour l’Europe, le Dr Hans Henri P. Kluge. 

« Cette déclaration reconnaît l’interdépendance de la santé environnementale et de la santé humaine en encourageant la mobilité active pour prévenir les maladies non transmissibles et réduire la pollution de l’air qui fait plus d’un demi-million de morts chaque année. L’objectif ? Des communautés plus résilientes et plus saines dans lesquelles on peut vivre et s’épanouir », a expliqué le Dr Kluge.

Instaurer des systèmes de transport inclusifs et équitables  paneuropéens

La Déclaration de Vienne met aussi en avant la nécessité de s’attaquer aux inégalités liées aux transports et à l’étalement urbain, car tous les groupes socio-économiques n’ont pas le même accès aux transports sains, aux réseaux de transports publics, aux ressources de la mobilité active et aux espaces récréatifs et verts. 

« Dans les domaines traditionnellement dominés par les hommes, comme les transports, la réalisation de l’égalité entre les sexes est encore loin d’être acquise, surtout aux postes de haut niveau », a souligné, la Secrétaire exécutive de la CEE-ONU, Olga Algayerova, signalant qu’ « aucun pays n’a atteint l’égalité des revenus entre les hommes et les femmes ».  

« Nous devons donc donner la priorité à l’inclusion et à l’égalité, y compris l’égalité entre les sexes, lorsque nous rendons nos systèmes de transport plus durables », a conclu Mme Algayerova, appelant tous les gouvernements de la région et tous les secteurs à traduire la Déclaration de Vienne « en actions concrètes dans ce domaine ».

Les pays européens ont également convenu de promouvoir la mobilisation de ressources financières, notamment auprès des institutions internationales, des instruments de financement vert et des secteurs public et privé ; d’investir dans la mobilité durable et les systèmes de transport par le biais de partenariats ; d’investir dans le renforcement des capacités ; et de procéder à un échange de données d’expérience dans la région paneuropéenne.