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L'ONU salue l’ouverture par Israël d’un point de passage pour l'aide humanitaire vers Gaza

Des camions d'aide humanitaire entrent par le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza (archives)
Photo IRIN/Erica Silverman
Des camions d'aide humanitaire entrent par le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza (archives)

L'ONU salue l’ouverture par Israël d’un point de passage pour l'aide humanitaire vers Gaza

Aide humanitaire

Les Nations Unies ont salué, mardi, l’ouverture par les autorités israéliennes du passage de Kerem Shalom afin que l’aide humanitaire puisse entrer dans la bande de Gaza, et ont demandé instamment l’ouverture d’un deuxième point de passage pour laisser entrer les travailleurs humanitaires.

« Nous nous félicitons de l’ouverture par les autorités israéliennes du point de passage de Kerem Shalom pour de l’aide humanitaire indispensable, neuf jours après le début de la crise », a déclaré Jens Laerke, le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) lors d’un point de presse à Genève. «Il est essentiel que le passage d’Erez soit également ouvert à l’entrée et la sortie du personnel humanitaire», a-t-il ajouté.

Pour l’ONU, l’accès humanitaire à Gaza pour le personnel et les marchandises doit être maintenu dans les jours à venir. « Et des mesures appropriées doivent être prises pour garantir la sécurité des mouvements à l’intérieur de Gaza », a affirmé M. Laerke.

« Le point de passage de Rafah avec l’Égypte est ouvert aux passagers dans les deux sens », a-t-il dit à la presse, relevant que l’autre point de passage égyptien de Salah Ad Din, a également rouvert.

800.000 personnes n’ont pas d’accès régulier à l’eau potable à Gaza

Cette bonne nouvelle sur le plan de l’accès intervient alors que la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer. L’alimentation électrique à Gaza a été réduite à entre six et huit heures par jour, en moyenne.

Selon OCHA, un certain nombre de lignes d’alimentation ne fonctionne pas ce qui perturbe la fourniture de soins de santé et d’autres services de base, y compris l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Le principal site d’élimination des déchets solides de Gaza a été temporairement fermé à la suite des bombardements du 15 mai. Les déchets solides s’accumulent désormais dans une sous-station située dans le centre de la ville de Gaza.

L’usine de dessalement de l’eau de mer de Gaza Nord n’est toujours pas opérationnelle. Cela compromet l’accès à l’eau potable pour environ 250.000 personnes. Au total, l’ONU estime que 800.000 personnes n’ont pas d’accès régulier à l’eau potable à Gaza.

Par ailleurs, quarante et un établissements d’enseignement dont des écoles, deux jardins d’enfants, un centre de formation professionnel de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans toute la bande de Gaza et un établissement d’enseignement supérieur ont été endommagés.

18 hôpitaux endommagés et 47.000 déplacés hébergés dans 58 écoles de l’UNRWA

Au total, 132 bâtiments comprenant 621 logements et unités commerciales ont été détruits depuis le début de l’escalade, selon le ministère palestinien des travaux publics et du logement. En outre, 316 unités de logement ont été gravement endommagées et rendues inhabitables. Dans ces conditions, quelque 47.000 personnes sans abri à Gaza en raison des attaques israéliennes dans le conflit en cours ont trouvé refuge dans 58 écoles de l’UNRWA.

Face à cette situation, les organismes humanitaires onusiens s’inquiètent des conséquences de la surpopulation dans ces écoles et des problèmes d’électricité à Gaza, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. « La distanciation physique est presque impossible, et les dommages causés aux installations sanitaires augmentent le risque d’une augmentation de la Covid-19 et d’autres maladies », a alerté la Dre Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mme Harris a ajouté que depuis le début du mois de Ramadan (13 avril), 91 attaques ont été perpétrées contre des établissements de santé dans les territoires palestiniens (70 en Cisjordanie et 21 à Gaza), faisant au moins 41 blessés parmi le personnel soignant.

Plus largement, les bombardements dans la bande de Gaza ont endommagé au moins 18 hôpitaux, y compris la destruction complète d’une clinique de soins primaires et des dommages à six hôpitaux, dont un dont le fonctionnement a dû être complètement interrompu à la suite « de dégâts importants ». Un hôpital ne fonctionne pas en raison du manque de carburant.

Une réponse humanitaire dans « des circonstances de travail très difficiles »

« Les partenaires de santé maintiennent leur réponse, prenant en charge les blessés malgré des circonstances de travail très difficiles », a pour sa part précisé M. Laerke.

Dès que les conditions sécuritaires le permettent à Gaza, les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires fourniront de la nourriture et des articles non alimentaires aux familles déplacées à Gaza, ainsi qu’une aide immédiate en espèces à plus de 52.000 personnes.

En Cisjordanie, les organismes humanitaires font état « de manifestations et des affrontements généralisés dans de nombreux endroits ».  « Les partenaires de santé et les volontaires communautaires continuent de traiter un nombre important de blessures résultant de l’utilisation de balles réelles par les forces israéliennes », a indiqué le porte-parole d’OCHA.

Au moins 174 Palestiniens, sont morts depuis le début de ce nouveau cycle de violences entre l’État hébreu et des groupes palestiniens de la bande de Gaza le 10 mai. Entre le 10 mai et le 16 mai à 12 heures, 1.221 Palestiniens ont été blessés, selon le ministère de la santé de Gaza. En Israël, 10 personnes ont été tuées et des centaines d’autres ont été blessées à la suite de tirs de roquettes palestiniennes, selon un bilan établi le lundi 17 mai.