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Report des élections en Palestine : l’ONU appelle à fixer une nouvelle date pour le scrutin

Une jeune homme agitant le drapeau palestinien
Unsplash/Ahmed Abu Hameeda
Une jeune homme agitant le drapeau palestinien

Report des élections en Palestine : l’ONU appelle à fixer une nouvelle date pour le scrutin

Paix et sécurité

Après l’annonce du report des élections législatives palestiniennes, un haut responsable de l'ONU dans la région a exhorté, vendredi, les autorités palestiniennes à fixer une nouvelle date pour le scrutin.

Le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le report des élections législatives initialement prévues le 22 mai.

Selon les informations rapportées par la presse, M. Abbas a justifié ce report des élections par le fait que le vote à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, n’était pas garanti. Israël régit les conditions de vote dans la ville et les Palestiniens insisteraient pour que les 150.000 électeurs éligibles soient autorisés à voter -un chiffre bien plus important que celui mentionné dans le cadre d'un accord précédent avec les autorités israéliennes.

« Face à cette situation difficile, nous avons décidé de reporter la date de la tenue des élections législatives jusqu'à ce que la participation de Jérusalem et de son peuple soit garantie », a déclaré M. Abbas à la télévision palestinienne.

Le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, « a pris note » de ce report des élections. « Je comprend complètement la déception des nombreux Palestiniens qui ont si clairement exprimé leur désir d’exercer leurs droits démocratiques après près de 16 ans sans élection », a-t-il dit dans un communiqué publié vendredi.

Mercredi, le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien avait exhorté le Conseil de sécurité des Nations Unies à « intervenir immédiatement pour faire en sorte qu'Israël cesse d’interférer dans la préparation et la tenue des élections palestiniennes démocratiques dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et cesse ses politiques et pratiques illégales contre le peuple palestinien ».

Dans une lettre adressée au Président du Conseil de sécurité, et lors d'une réunion du Comité avec lui mercredi, le Président du Comité avait souligné que « le peuple palestinien est désireux de prendre en charge son propre destin et de participer aux élections dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, comme en témoignent les préparatifs avancés de la Commission électorale palestinienne et le nombre élevé d'électeurs inscrits, y compris les femmes et les jeunes ». 
Les dernières élections organisées dans l’ensemble du territoire palestinien occupé remonte à 2006. Ce dernier scrutin avait alimenté une scission entre les factions, le groupe Hamas prenant le contrôle de la bande de Gaza, tandis que le parti Fatah de M. Abbas avait remporté la majorité en Cisjordanie.

Continuer sur la voie démocratique

Encourageant les Palestiniens à « continuer sur la voie démocratique », M. Wennesland a souligné le « large soutien international » pour des élections transparentes et inclusives dans tout le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est.

Donner aux gens la chance de voter renouvellerait « la légitimité et la crédibilité » des institutions palestiniennes et aiderait à rétablir l'unité nationale palestinienne, a dit l’envoyé de l’ONU.

« Cela ouvrira également la voie à des négociations significatives pour mettre fin à l'occupation et réaliser une solution à deux États basée sur les résolutions de l'ONU, le droit international et les accords précédents », a-t-il ajouté. En outre, fixer une nouvelle date pour les élections serait « une étape importante » pour rassurer le peuple palestinien que « sa voix sera entendue », a-t-il souligné.

« Situation fragile »

Notant que l'ONU a réaffirmé son soutien au renforcement des institutions nationales palestiniennes, le Coordonnateur spécial a souligné qu'une période prolongée d'incertitude risquait « d'exacerber la situation fragile ».

Il a appelé toutes les parties à maintenir leur calme, à faire preuve de retenue et à s'abstenir de toute violence et a encouragé les dirigeants de toutes les parties à « réduire les tensions et créer les conditions d'une reprise du processus électoral ».