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Une journaliste d'investigation philippine reçoit le Prix de la liberté de la presse de l'ONU

Une saisie d'écran de Maria Ressa lors d'un dialogue de l'UNESCO sur la liberté de la presse (4 mai 2020).
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Une saisie d'écran de Maria Ressa lors d'un dialogue de l'UNESCO sur la liberté de la presse (4 mai 2020).

Une journaliste d'investigation philippine reçoit le Prix de la liberté de la presse de l'ONU

Culture et éducation

L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné mardi la journaliste d'investigation et Directrice de médias philippine Maria Ressa comme lauréate de son Prix 2021 pour la liberté de la presse.

Depuis plus de trois décennies, Mme Ressa participe à de nombreuses initiatives visant à promouvoir la liberté de la presse et dirige actuellement le site Internet Rappler. Cependant, son travail a également fait d'elle la cible d'attaques et d'abus, a déclaré l'UNESCO, l'agence des Nations Unies chargée de défendre la liberté de la presse, dans un communiqué de presse.

Mme Ressa a été choisie pour le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano sur recommandation d'un jury international de professionnels des médias.

Le combat infaillible de Maria Ressa pour la liberté d'expression est un exemple pour de nombreux journalistes dans le monde - Marilu Mastrogiovanni, présidente du jury international du prix

« Le combat infaillible de Maria Ressa pour la liberté d'expression est un exemple pour de nombreux journalistes dans le monde. Son cas est emblématique des tendances mondiales qui représentent une réelle menace pour la liberté de la presse, et donc pour la démocratie », a déclaré Marilu Mastrogiovanni, présidente du jury international du prix et journaliste d'investigation italienne.

La cérémonie de remise du prix aura lieu le 2 mai à Windhoek, en Namibie, lors de la conférence mondiale de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Elle sera diffusée en ligne.

Selon l'UNESCO, Mme Ressa a été arrêtée pour « des crimes présumés liés à l'exercice de sa profession » et a fait l'objet d'une campagne soutenue d'abus, de menaces et de harcèlement sexistes en ligne. À un moment donné, elle recevait en moyenne plus de 90 messages haineux par heure sur Facebook.

Ancienne journaliste d'investigation principale pour l'Asie à CNN et responsable de ABS-CBN News and Current Affairs, Mme Ressa faisait également partie d'un groupe de journalistes désignés comme personne de l'année par le Time Magazine en 2018.

Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano

Le Prix de la liberté de la presse de l'UNESCO porte le nom de Guillermo Cano Isaza, le journaliste colombien assassiné devant les bureaux de son journal El Espectador à Bogota, en Colombie, le 17 décembre 1986.

Le Prix, d'un montant de 25.000 dollars, récompense les contributions exceptionnelles à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse, notamment face au danger.

Il est financé par la Fondation Guillermo Cano Isaza (Colombie), la Fondation Helsingin Sanomat (Finlande) et le Namibia Media Trust.

L'information comme bien public

Accueillie par l'UNESCO et le gouvernement namibien, la conférence mondiale de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2021 se tiendra du 29 avril au 3 mai sur le thème de l'information en tant que bien public, et portera sur des sujets tels que la transparence des plateformes en ligne et l'importance de l'éducation aux médias et à l'information.

La conférence abordera également les moyens de promouvoir et de soutenir les médias indépendants qui luttent pour survivre à une crise aggravée par la pandémie de la Covid-19, à un moment où les médias nationaux et locaux sont partout confrontés à l'instabilité financière et à d'autres pressions menaçant leur survie et les emplois de leurs journalistes.