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Océans : poumons bleus de la Terre ou contributeurs au réchauffement climatique ?

La plupart des forêts de mangroves du littoral cubain se sont détériorées au cours des dernières décennies.
PNUD Cuba
La plupart des forêts de mangroves du littoral cubain se sont détériorées au cours des dernières décennies.

Océans : poumons bleus de la Terre ou contributeurs au réchauffement climatique ?

Climat et environnement

Quoique largement méconnu, les océans jouent un rôle crucial dans la régulation du climat en absorbant le CO2. Ce rôle pourrait toutefois s’atténuer voire s’inverser à l’avenir, a averti mardi l’UNESCO, ajoutant que les océans, qui sont aujourd’hui les « poumons bleus de notre planète », contribueraient alors à son réchauffement.  

L’Organisation pour l’Education les science et la culture (UNESCO) souligne ainsi l’importance d’étudier l’évolution de l’absorption du dioxyde de carbone (CO2), question qui fait l’objet d'un nouveau rapport de sa Commission océanographique intergouvernementale (COI), intitulé Recherche intégrée sur le carbone océanique : Résumé des connaissances sur le carbone océanique et vision pour une recherche et des observations sur le carbone océanique coordonnés pour la prochaine décennie.

Ce rapport met en évidence le rôle que joue l’océan depuis la révolution industrielle « en tant que puits du carbone généré par les activités humaines ». 

« En effet, sans les puits océaniques et terrestres, les niveaux de CO2 atmosphérique seraient proches de 600 ppm (parties par million), soit 50% de plus que les 410 ppm enregistrés en 2019, déjà bien supérieurs à ce que requiert l’objectif de limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius », précise l’UNESCO. 

« Or, nous courons le risque d’une inversion du processus » met en garde l’Organisation précisant qu’« au lieu d’absorber le carbone, les océans contribueraient alors au réchauffement dû à l’effet de serre provoqué par le CO2 ». 

Comment l'humanité modifie-t-elle le cycle du carbone océanique ?

Le rapport de la COI examine aussi les observations et les recherches disponibles pour déterminer si l'océan continuera à « aider » l'humanité ou s'il se retournera contre elle, rendant plus difficile l’atténuation et l’adaptation au réchauffement.

Il s’agit plus généralement de savoir comment l'humanité modifie le cycle du carbone océanique, y compris dans le cadre des plans d’élimination de dioxyde de carbone et de constater quelles en sont les implications pour les écosystèmes océaniques, signale l’UNESCO.

Le rapport présente une synthèse de l’état des connaissances sur le rôle de l’océan dans le cycle du carbone et établit également une feuille de route. 

Il vise à fournir les connaissances nécessaires aux décideurs afin qu’ils mettent en place des politiques d'atténuation et d’adaptation au changement climatique pour la décennie à venir.

L’étude insiste également sur l’importance des connaissances scientifiques pour prendre des décisions en pleine connaissance de cause au sein de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et de construire des sociétés plus résilientes.

Ce rapport voit s’associer les spécialistes des cinq programmes internationaux de recherche et de coordination sur l’interaction entre océan et climat, réunis depuis 2018 dans le Groupe de travail de la COI sur la recherche intégrée sur le carbone océanique (IOC-R, selon son acronyme anglais).

Pour la première fois, ils y proposent un programme commun de recherche intégrée à moyen et long terme sur le carbone océanique, afin de combler les lacunes dans ce domaine. Cette démarche s’inscrit dans la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).